Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 2e dimanche de carême
1re lecture :
Genèse : 15, 5-12. 17-18
5 – Puis il le fit sortir à l’extérieur et dit : « Regarde vers les cieux et compte les étoiles si tu peux les compter », et il lui dit : « Ainsi sera ta race. »
6 – Abram crut en Iahvé et Iahvé le lui imputa à justice.
7 – Il lui dit : « Je suis lahvé, qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens pour te donner ce pays en possession. »
8 – Abram dit : « Adonaï Iahvé, comment saurai-je que je le posséderai ? »
9 – Il lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et un pigeonneau. »
10 – Abram se procura tous ces animaux et les fendit par le milieu. Il plaça chaque moitié en face de son autre moitié. Mais les oiseaux, il ne les fendit pas.
11 – Comme les rapaces descendaient sur les cadavres, Abram les pourchassa.
12 – Quand le soleil fut sur le point de se coucher, une torpeur tomba sur Abram et voici qu’une frayeur, une grande obscurité tombait sur lui.
17 – Quand le soleil fut couché et qu’il fit très sombre, voici qu’un réchaud fumant et une torche de feu passèrent entre les morceaux des victimes.
18 – En ce jour-là Iahvé conclut une alliance avec Abram, en disant : « À ta race j’ai donné ce pays depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au Grand Fleuve, le fleuve Euphrate,
Mon commentaire :
Ce récit nous présente les bases du contrat entre Abram (Abraham) et Iahvé. Ce contrat établit que Iahvé développera la race issue de Abram en échange de foi que ce dernier accordera à celui qui deviendra son Dieu. Cette foi est basée sur une adhésion aveugle et des sacrifices. Pour les cathares, cela ne peut être acceptable. La foi doit être éclairée et aucun sacrifice ne peut remplacer l’engagement personnel dans le cheminement basé sur la reconnaissance de nos fautes et la contrition que nous inspire l’évidence de notre éloignement volontaire de notre part spirituelle.
Psaumes : 27 (Vulgate 26), 1, 7-8, 9abcd, 13-14
Prière confiante du juste exposé aux attaques des ennemis.
1 – De David. Iahvé est ma lumière et mon salut : de qui aurais-je peur ? Iahvé est le refuge de ma vie : par qui serai-je effrayé ?
7 – Entends ma voix, Iahvé, je crie : aie pitié de moi et réponds-moi !
8 – De toi mon cœur a dit : Recherche sa face ! je recherche ta face, Iahvé !
9 – Ne me cache pas ta face, ne repousse pas avec colère ton serviteur, toi qui es mon secours, ne me délaisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu de mon salut !
13 – Que ne puis-je être sûr de contempler la bonté de Iahvé sur la terre des vivants ! —
14 – Espère en Iahvé, sois fort ! Que ton cœur s’affermisse ! Espère en Iahvé !
Mon commentaire :
Cette profession de foi n’est pas critiquable en soi, mais elle ne suffit pas à conduire au salut. La recherche de la face de Iahvé est une manière de demander des preuves du soutien du Dieu des Juifs. Le catharisme prescrit, non pas de demander des preuves à Dieu, mais de faire notre possible pour suivre la règle de justice et de vérité afin de mériter notre salut.
2e lecture :
Lettre de Paul aux Philippiens : 3, 17 – 4, 1 (brève : 3, 20 – 4, 1)
17 – Soyez mes imitateurs, frères, et surveillez-ceux qui marchent selon l’exemple que vous avez en nous ;
1 – Donc, mes frères chers et désirés, ma joie et ma couronne, tenez ainsi dans le Seigneur, mes chers.
Mon commentaire :
Paul nous montre deux cheminements : celui des parfaits, c’est-à-dire ceux qui s’engagent profondément dans ce cheminement spirituel, qu’il appelle les parfaits et que les cathares appelaient les chrétiens, et ceux qui suivent leur exemple par imitation tout en demeurant encore liés au monde, les saints, que les cathares appelaient les croyants.
Évangile selon Luc : 9, 28b-36
28 – Environ huit jours après ces paroles, il prit Pierre, Jean et Jacques, et monta prier sur la montagne.
29 – Et pendant qu’il priait, l’aspect de sa face fut autre et son vêtement, d’un blanc éclatant.
30 – Et voilà que deux hommes parlaient avec lui ; c’étaient Moïse et Élie ;
31 – on les voyait en gloire parler de son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem.
32 – Pierre et ceux qui étaient avec lui, alourdis de sommeil, se réveillèrent et ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui.
33 – Et comme ceux-ci se retiraient, Pierre dit à Jésus : Maître, il est bon d’être ici ; faisons trois abris, un pour toi, un pour Moïse et un pour Élie. Il ne savait pas ce qu’il disait.
34 – Et pendant qu’il disait cela, il y eut une nuée qui les couvrait ; et ils furent effrayés de leur entrée dans la nuée.
35 – Et, de la nuée, il y eut une voix qui disait : Celui-ci est mon fils, que j’ai choisi ; écoutez-le.
36 – Et pendant qu’il y avait cette voix, Jésus se trouva seul. Quant à eux, ils se turent et n’annoncèrent à personne, en ces jours-là, rien de ce qu’ils avaient vu.
Mon commentaire :
On se demande comment il est possible que les disciples n’aient pas totalement compris la situation et le statut divin de Jésus. Il faut comprendre que leur imprégnation judaïque est si prégnante et leur culture personnelle si faible qu’ils sont sans défense dans cette situation. Il faudra un homme plus apte à recevoir un tel message pour que cela puisse réussir : Paul.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.