Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
20e dimanche du temps ordinaire
1re lecture :
Jérémie : 38, 4-6. 8-10
4 – Les princes dirent au roi : « Qu’on mette à mort cet homme ! Car il ne fait qu’affaiblir les mains des hommes de guerre qui restent en cette ville et les mains de toute la population, en leur disant de telles paroles ; cet homme, en effet, ne cherche pas le salut pour ce peuple, mais uniquement le mal ! »
5 – Le roi Sédécias dit : « Voici qu’il est en vos mains, car le roi ne peut rien vis-à-vis de vous ! »
6 – Ils prirent donc Jérémie et le jetèrent dans la citerne de Malkiyahou, fils du roi, qui se trouvait dans la cour de garde. Ils descendirent Jérémie avec des cordes. Il n’y avait pas d’eau dans la citerne ; rien que de la boue, et Jérémie s’enfonça dans la boue.
8 – Ébed-mélek sortit de la Maison du roi et parla au roi, en disant :
9 – « Mon seigneur le roi, ces hommes ont mal agi en tout ce qu’ils ont fait à Jérémie, le prophète, qu’ils ont jeté dans la citerne, où il mourra sur place par suite de la famine, car il n’y a plus de pain dans la ville ! »
10 – Alors le roi donna l’ordre à Ébed-mélek, l’Éthiopien, en disant : « Prends d’ici sous ta main trente hommes et tu feras remonter de la citerne Jérémie, le prophète, avant qu’il ne meure ! »
Mon commentaire :
Cet épisode relate un temps dans les troubles que connut la Palestine lors de la révolte des habitants contre le roi Nabuchodonosor. Dans un premier temps, face à la menace que représente le roi d’Assyrie, les Égyptiens — ennemis traditionnels — font mine de venir au secours de la Palestine. Mais ils renoncent et les hébreux doivent choisir de résister ou de se rendre au roi d’Assyrie. Or, les princes veulent se battre, mais Jérémie incite au contraire à la reddition. Le roi Sédécias, de peur des princes qui pourraient lui nuire, laisse faire dans un premier temps, avant de se raviser et de récupérer Jérémie dont la prophétie va lui indiquer ce que veut Iahvé. Que nous dit ce texte ? D’une part que les hébreux se retrouvent victimes d’une situation de guerre qu’ils n’avaient pas provoquée, mais qui va les conduire à la captivité. D’autre part, que le prophète est loin d’être largement écouté, car il n’a pas forcément les moyens de prouver que sa parole est celle de Iahvé.
Psaumes : 40 (Vulgate 39), 2, 3, 4, 18
Action de grâces et nouvelle prière
2 – J’ai mis tout mon espoir en Iahvé, il s’est penché vers moi, il a entendu mon cri,
3 – il m’a fait remonter du trou fatal, de la boue du bourbier, il a soutenu mes pieds sur le roc, il affermit mes pas.
4 – Il a mis dans ma bouche un chant nouveau, une louange à notre Dieu. Beaucoup le verront, ils craindront et auront confiance en Iahvé.
18 – Quant à moi, le pauvre, l’indigent, Adonaï pense à moi ! Mon aide et mon libérateur, c’est toi, mon Dieu, ne tarde pas !
Mon commentaire :
Le Juif conçoit son rapport à son salut comme dépendant uniquement de Iahvé. Le catharisme rappelle que nous devons aussi nous prendre en main.
2e lecture :
Lettre aux Hébreux : 12, 1-4
1 – Voilà donc pourquoi, environnés d’une telle nuée de témoins, nous aussi, rejetant tout fardeau et le péché qui nous assiège, nous courons avec résistance la course qui s’ouvre à nous,
2 – nos yeux fixés sur Jésus, principe et perfection de la foi, lui qui, à cause de la joie proposée, endura la croix au mépris de la honte et s’est assis à la droite du trône de Dieu.
3 – Oui, pensez à lui qui a enduré de la part des pécheurs une telle contradiction et vous ne serez pas malades de découragement.
4 – Vous n’avez pas encore combattu jusqu’au sang dans la lutte contre le péché.
Mon commentaire :
L’exhortation qui est faite ici insiste sur le fait que c’est en suivant l’exemple de Christ que nous devons avancer. Notre cheminement, quoique difficile qu’il nous semble ne sera jamais aussi dur que fut le sien. Nos difficultés visent à nous former pour ce qui nous attend.
Évangile selon Luc : 12, 49-53
49 – Je suis venu jeter un feu sur la terre. Comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !
50 – J’ai à être immergé d’une immersion. Comme je suis pressé d’en finir !
51 – Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais la division.
52 – Car désormais, dans une maison de cinq personnes on sera divisé, trois contre deux et deux contre trois,
53 – on sera divisé, père contre fils, et fils contre père, mère contre fille et fille contre mère, la belle-mère contre sa bru et la bru contre la belle-mère.
Mon commentaire :
Christ en nous révélant la vérité nous met en opposition avec le monde et avec ceux qui le servent. Cette division est inévitable car le monde exerce une force puissante sur ceux qu’il tient prisonniers. L’avenir sera donc difficile et nous aurons à souffrir nous aussi. Pour autant nous ne devons pas être la cause des conflits et nous devons tout faire pour les résoudre, y compris à notre désavantage.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.