Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du 19e dimanche du temps ordinaire
1re lecture :
Sagesse : 18, 6-9
6 – Cette nuit-là fut connue à l’avance de nos Pères, afin que, sachant à quels serments ils s’étaient confiés, ils se réjouissent en toute sûreté.
7 – De ton peuple étaient attendus le salut des justes et la ruine de leurs ennemis,
8 – Car c’est au moment même où tu as puni nos adversaires que tu nous as glorifiés, après nous avoir appelés.
9 – Les fils saints des justes offraient en secret des sacrifices et d’un commun accord ils établirent cette loi divine que les saints prendraient une part égale des mêmes biens et des mêmes dangers, et ils chantaient déjà les louanges des Pères.
Mon commentaire :
Ce passage évoque la nuit où les fils premiers nés des Égyptiens furent tués par Iahvé pour fléchir Pharaon qui ne voulait pas laisser les hébreux s’enfuir. Mais Iahvé précisant que tous les premiers mourraient, les Hébreux s’organisèrent pour que leurs enfants ne soient pas touchés. Le moins que l’on puisse dire est que ce Dieu de Moïse n’a rien à voir avec celui que nous appelons principe du Bien.
Psaumes : 33 (Vulgate 32), 1. 12, 18-19, 20. 22
Hymne de confiance en Iahvé
1 – Poussez des cris de joie, ô justes, en l’honneur de Iahvé : à ceux qui sont droits convient sa louange.
12 – Heureuse la nation qui a pour Dieu Iahvé, heureux le peuple qu’il s’est choisi pour héritage !
18 – Voici l’œil de Iahvé sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espèrent sa grâce :
19 – c’est pour délivrer leur âme de la mort et les faire vivre durant la famine.
20 – Notre âme est dans l’attente de Iahvé, c’est Lui notre secours et notre bouclier,
22 – que ta grâce, Iahvé, soit sur nous, comme nous l’espérons de toi !
Mon commentaire :
Cette vision de la divinité n’a rien à envier à celle des grecs et des romains. Il s’agit d’un homme divinisé avec ses qualités et ses défauts. Il lutte contre ses opposants et impose sa vision à tous. Il choisit une élite, mais il est méfiant et espionne tout autant qu’il forme son peuple pour qu’il agisse comme lui seul le veut. C’est un esclavage masqué. Ce qui fait croire encore aujourd’hui aux judéo-chrétiens qu’ils sont libres et que leurs fautes sont donc de leur responsabilité. Cette liberté est celle du prisonnier sur une ile et de la souris dans le labyrinthe du laboratoire.
2e lecture :
Lettre aux Hébreux : 11, 1-2. 8-19 (brève : 11, 1-2. 8-12)
1 – La foi est la substance de ce qu’on espère, la preuve de ce qu’on ne voit pas.
2 – Elle valut en effet aux anciens le témoignage qu’ils ont reçu.
Mon commentaire :
Ce chapitre va nous montrer à travers la Genèse et l’Exode que la foi fut au centre des préoccupations de ceux qui ont fait le Judaïsme.
8 – Pair la foi, Abraham obéit à l’appel et partit pour le lieu dont il allait hériter. Il partit sans savoir où il allait.
9 – Par la foi, il séjourna en terre promise comme dans une terre étrangère et habita dans des abris avec Isaac et Jacob, cohéritiers de la même promesse.
10 – Il attendait en effet la ville qui a des fondations et dont Dieu est l’architecte et le bâtisseur.
11 – Par la foi aussi, Sara eut pouvoir d’enfanter malgré son grand âge parce qu’elle estima fidèle celui qui promettait.
12 – C’est pourquoi, d’un seul homme, qui était comme déjà mort, sont nés des hommes aussi nombreux que les étoiles du ciel, innombrables autant que le sable des rivages marins.
Mon commentaire :
La foi d’Abraham est illustrée par ses efforts et les bienfait dont Iahvé l’honore. C’est un marché équilibré, mais l’Amour est totalement absent.
13 – Ils sont tous morts dans la foi sans avoir bénéficié des promesses, mais ils les ont vues et saluées de loin et ont avoué qu’ils étaient des étrangers et des passants sur la terre.
14 – Or ceux qui parlent ainsi montrent bien qu’ils cherchent une patrie.
15 – Et s’ils songeaient à celle d’où ils venaient, ils avaient le temps d’y retourner,
16 – mais voilà, ils en désirent une meilleure, c’est-à-dire une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte de s’appeler leur Dieu. Il leur a en effet préparé une ville.
Mon commentaire :
L’auteur nous montre que ces personnages étaient conscients que rien en ce monde ne pouvait leur convenir et que leur patrie était céleste, comme celle qui descendra dans l’Apocalypse.
17 – Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac. Ayant reçu les promesses, il offrit son fils unique
18 – dont on lui avait dit : C’est par Isaac que tu auras une semence de ton nom.
19 – Mais il compta que Dieu pouvait même le relever d’entre les morts. De là qu’il le recouvra et ce fut une parabole.
Mon commentaire :
Si Abraham agit, y compris de façon paradoxale, en vue de la promesse d’une descendance, Isaac le sacrifié est lui le symbole de la promesse eschatologique : Si tu sacrifie ce que tu as de plus important, je t’en donnerai plus encore. Moïse illustre le renoncement aux promesses et au bonheur terrestre en vue d’un plus grand que fait pressentir la foi.
Évangile selon Luc : 12, 32-48 (brève : 12, 35-40)
32 – Ne crains pas, petit troupeau, car votre père a trouvé bon de vous donner le Règne.
33 – Vendez vos biens et donnez l’aumône ; faites-vous des bourses qui ne vieillissent pas, un trésor indéfectible, dans les cieux, où le voleur n’approche ni la teigne ne détruit.
34 – Car, où est votre trésor, là sera aussi votre cœur.
35 – Que vos reins soient ceints et vos lampes ardentes ;
36 – et vous, soyez pareils à des gens qui attendent leur seigneur à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il viendra frapper.
37 – Magnifiques ces esclaves que le seigneur, à sa venue, trouvera réveillés ! Oui je vous le dis, il se ceindra, les mettra à table et passera les servir.
38 – Et s’il vient à la deuxième ou à la troisième veille et qu’il les trouve ainsi, ce sont des magnifiques.
39 – Sachez-le : si le maître de maison savait à quelle heure vient le voleur, il ne laisserait pas percer sa maison.
40 – Vous aussi soyez prêts, car à l’heure où vous n’y pensez pas, le fils de l’homme vient.
41 – Et Pierre dit : Seigneur, est-ce à nous que tu dis cette parabole, ou aussi à tous ?
42 – Le Seigneur dit : Quel est donc ce gérant fidèle et sensé que le seigneur va établir sur sa domesticité pour donner à temps la ration de blé ?
43 – Magnifique cet esclave que le seigneur, à sa venue, trouve ainsi occupé !
44 – Vraiment, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens.
45 – Mais si cet esclave dit en son cœur : Mon seigneur tarde à venir, et qu’il commence à taper sur les garçons et les filles, à manger, boire et s’enivrer,
46 – le seigneur de cet esclave sera là un jour qu’il ne s’y attend pas, à une heure qu’il ne sait pas, et il le coupera en deux, et il mettra sa part avec les mécréants.
47 – Et cet esclave qui, connaissant la volonté de son seigneur, n’a rien apprêté ni rien fait pour cette volonté, sera bien battu.
48 – Quant à celui qui, sans la connaître, fait des choses à mériter des coups, il sera peu battu. On attendra beaucoup de celui à qui on a donné beaucoup, et celui à qui on a confié beaucoup on lui demandera davantage.
Mon commentaire :
Notre fortune nous viendra de notre fidélité à Dieu et de notre état de préparation à recevoir sa grâce. Nos fautes seront d’autant plus pardonnables qu’elles seront involontaires. Il faut donc s’attacher à être prêt et agir en pleine conscience et en toute honnêteté.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.