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Les origines spirituelles de l’homme

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Les origines spirituelles de l’homme

Convergence scientifique et spirituelle ?

Alphonse de Lamartine a écrit — dans son poème à lord Byron intitulé : l’homme — « L’homme est un Dieu tombé qui se souvient des cieux ».
Cette phrase porte sens pour les cathares.

Rapports de l’homme à la science et à la religion

L’homme est le seul animal de cette planète qui s’interroge sur ses origines.
Mais cette interrogation semble présenter un caractère divergent, voire opposé, selon qu’il l’aborde de façon scientifique ou religieuse.

Les divergences

Cette opposition qui cohabite dans la majorité des êtres humains est-elle définitivement irréductible ou bien est-elle le reflet d’un défaut des deux domaines d’analyse ?
Pour répondre à cette question, il faudrait trouver un système qui les intègre sans les diminuer ni les rejeter.
Mais cela pose la question de ce qui a donné à l’homme l’idée que son origine n’était peut-être pas seulement terrestre.
Comme le poète romantique, nous allons essayer de voir si cela peut s’envisager.
Plus la science progresse et plus elle semble s’éloigner des concepts imposés par les religions dominantes.
L’abandon du système cosmologique géocentrique de Ptolémé au profit du système héliocentrique de Copernic a fortement bouleversé les tenants d’un concept religieux où Dieu a créé l’univers au seul profit de l’homme qui en est le centre.
La révolution darwinienne a créé plus de remous encore en proposant un modèle d’évolution lente et tâtonnante au détriment de la création de l’homme parfait par Dieu, suite à la création de l’univers et de la terre avec ses minéraux, végétaux et animaux au seul service de l’homme.

Les oppositions

« La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. » Karl Marx, Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel.

« La science et la technique ont pris le pas sur la nature, sur le pouvoir, sur la poésie, sur la philosophie et sur la religion. Voilà le cœur de l’affaire. Elles ont bouleversé notre vie. » Jean d’Ormesson, Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit.

La science, discipline évolutive, met à mal les dogmes religieux qui eux refusent absolument toute remise en question.
Mais, la science n’est pas à l’abri des défauts de la religion et devient parfois, elle aussi, dogmatique.

Par exemple, nous parlons de l’univers connu. Cela veut dire que nous ne connaissons pas tout l’univers ? Non, car nous fixons à l’univers une limite temporelle et dimensionnelle, évaluée à 13,7 milliards d’années que nous appelons par simplification : le big bang. L’univers inconnu est là, sous nos yeux, mais nous ne le voyons pas. En effet, il est constitué de deux éléments à propos desquels les scientifiques ne savent rien sinon que leur présence est la seule façon d’expliquer les phénomènes cosmologiques que nous observons et qui défient la logique scientifique. C’est en 1933 que l’astronome Fritz Zwicky proposa le terme de matière noire pour justifier la stabilité gravitationnelle d’un amas de galaxies. Plus tard on proposa d’expliquer le phénomène observé par Edwin Hubble d’expansion de l’univers par une force qui, au contraire, repousserait les galaxies, par le terme d’énergie noire. L’adjectif noire n’est donc utilisé que pour conceptualiser la méconnaissance totale que nous avons de ces phénomènes.

Remarquons au passage que dans la Genèse, lorsque Iahvé débute sa création : « Que la lumière soit. », cette dernière chasse les ténèbres qui, logiquement, semblaient préexister. Doù venaient-elles et qui les avaient créées.

Donc, l’univers connu ne représente que 7% de l’univers total, le reste étant irrégulièrement réparti entre matière et énergie noire.

Le catharisme, religion non dogmatique, dispose d’une grande plasticité qui lui permet de respecter les découvertes scientifiques et parfois de s’en inspirer pour mieux expliquer ses conceptions doctrinales et cosmogoniques.
Pour lui, l’univers est une « construction » du démiurge, au service du principe du Mal, que depuis le Moyen-Âge nous appelons le diable.

Préambule

Par sa plasticité, le catharisme pourrait-il être ce chaînon manquant entre science et religion ?
Le catharisme est une religion qui ne s’oppose pas au savoir :

  • il se remet en question depuis ses origines (Marcion a demandé à ses disciples de ne pas hésiter à critiquer ses opinions s’ils découvraient de bonnes raisons de le faire)
  • il s’adapte aux avancées scientifiques (le poisson, considéré comme un végétal au Moyen-Âge, était consommé par les cathares ; aujourd’hui il ne l’est plus, car nous savons qu’il s’agit d’un animal sensible)
  • il n’hésite pas à dire son ignorance (à Orléans en 1022, à la question de leurs juges sur le caractère divin de Jésus, les clercs catharisants répondirent qu’ils ne pouvaient l’affirmer, car ils ne l’avaient pas vu eux-mêmes)
  • il peut aussi aider à expliquer des phénomènes que ni la science ni les autres religions n’ont expliqués jusqu’à aujourd’hui (comme la transcendance ou l’origine de la pensée humaine)

Essayons une étude comparative.

Méthodologie

La science Le catharisme
Procède par observation, analyse, expérimentation Procède par réflexion, étude et déduction
S’appuie sur des faits et des preuves tangibles S’appuie sur tout ce qui peut l’éclairer
Tolère des hypothèses en attente de vérification Tolère des hypothèses diverses sans choisir de façon dogmatique
Bute sur des inconnues Imagine des hypothèses pour expliciter les inconnues
Minimise les contradictions Accepte la contradiction argumentée et pourvue de sources

Cosmogonies comparées

Pour la science

La création du monde est à peu près aussi mystérieuse pour les religions que pour la science.

Le big bang (apparu vers 13,7 milliards d’années) est une illustration qui permet de proposer des hypothèses, mais dont aucun scientifique sérieux n’oserait dire qu’elle est l’explication de l’origine de l’univers[1].
La terre se forma il y a environ 5 milliards d’années
La vie apparut il y a environ 3,5 milliards d’années
La colonisation des eaux et des sols date de 350 millions d’années
La séparation des hominidés (pan, gorilla, homo) remonte à 7 millions d’années environ. Les fossiles de Ororin (8 millions d’années) et de Toumaï (7 millions d’années) sont des candidats possibles au statut de chaînon manquant entre hominoïdes et hominidés.
Les hominidés sont différenciés entre les Gorillinés (Gorilles) les Paninés (chimpanzés, bonobo, orang outan), les Australopithèques : (Lucy, Abel) et les Homo (2 millions d’années : Habilis, Ergaster). Les paranthropes sont situés à cheval sur les deux précédents sans qu’on puisse les relier à tel ou tel groupe.
– bipédie vers 4 à 5 millions d’années (Australopithèques : Lucy)
– premiers silex taillés vers – 3 millions d’années

Les premiers hommes (homo) apparaissent vers – 2 millions d’années :

  • évolution rapide des humains et relative stagnation du règne animal
  • premiers feux maîtrisés vers – 550 000 ans

Les plus récents sont : Naledi, Néanderthalien (- 350 000 ans) et Sapiens (- 300 000 ans)

  • premières sépultures vers – 100 000 ans (première évolution non positive)

Pour le judéo-christianisme

Genèse 1

Jour 1 : Création des cieux et de la terre (Gn 1, 1). La terre déserte et vide semble composée de ténèbres et de l’Abime (mer) (Gn 1, 2). La lumière est créée (Gn 1, 3). Élohim voit que la lumière est bonne et la sépare des ténèbres (Gn 1, 4)
Jour 2 : Création du firmament et séparation des eaux du ciel et de la terre (Gn 1, 6-8).
Jour 3 : Séparation des eaux terrestres et de la Sèche, pousse des végétaux. (Gn 1, 9-13)
Jour 4 : Création du soleil, de la lune et des étoiles. (Gn 1, 14-19)
Jour 5 : Création de tous les animaux. (Gn 1, 20-25)
Jour 6 : Création de l’homme et de la femme, simultanément et directement. Élohim leur donne tout pouvoir sur la terre et les animaux. (Gn 1, 28-31)

Genèse 2

Jour 7 : La création divine est finie et Élohim se repose. (Gn 2, 1-4)
Retour en arrière : avant que ne poussent les végétaux (J 3 ?) Iahvé Élohim forme l’homme qui est de la poussière du sol et lui insuffle une haleine de vie en ses narines ce qui en fait une âme vivante. (Gn 2, 7-8)
Création du jardin en Éden où Iahvé Élohim fait germer des arbres pour la vue et la nourriture ainsi que l’arbre de vie et celui de la science du bien et du mal. (Gn 2, 9)
Iahvé Élohim interdit à l’homme de toucher aux fruits de ce dernier arbre sous peine d’en mourir. (Gn 2, 17)
Il considère qu’il a oublié quelque chose et crée les animaux (jour 5).
Il fabrique la femme, secondairement à l’homme, à partir d’une côte. (Gn 2, 22-24)
Enfin, ce Dieu surprenant ressent le besoin d’un jour de repos après son travail un peu brouillon.

Pour les cathares

Le monde est d’origine maléfique : Le démiurge (diable), Lucifer ou satan, crée le monde pour « rivaliser » avec la « création » divine
Sa création est temporelle et non éternelle faute d’Être (au sens ontologique du terme) qui est la nature de Dieu.
L’homme : Initialement créé sans différence notable avec l’animal mais avec une évolution plus qualitative grâce à sa capacité d’adaptation
La part spirituelle (esprit-saint[2]) est une extension de l’émanation divine : l’Esprit unique
Une des extensions de l’Esprit unique non tombée dans la matière, le Logos ou Christ, est venue inspirer les hommes pour qu’ils rappellent notre origine réelle.
Avant toute chose est le Logos (parole et raison de Dieu) car il est éternel quand le monde est temporel (Jn 1, 1-2).
Tout ce qui est, vient d’elle, et ce qui ne vient pas d’elle, n’est pas (Jn 1, 3). Concept de l’Être selon Parménide.
Le Logos porte la vie et la vie est ce qui éclaire les hommes (Jn 1, 4). L’éveil spirituel nous rappelle notre origine éternelle et nous invite à revenir à notre source.
Cette lumière brille dans les ténèbres qui ne l’ont pas reconnue (Jn 1,5). Ceux qui préfèrent l’ombre à la lumière empêchent l’éveil et sont condamnés à recommencer vie après vie.

La chute des âmes est-elle compatible avec l’évolution ?

Les espèces Homo ne se succèdent pas et ne sont pas forcément descendantes les unes des autres. H. Habilis et H. Erectus sont « sœurs » et ont cohabité pendant environ 500 000 ans. Idem pour H. Neanderthalensis et H. Sapiens qui ont cohabité pendant environ 250 000 ans.

1 – L’Australopithèque (Toumaï ?) semble avoir inventé la bipédie, ce qui va lui procurer plusieurs avantages : meilleure survie, car il voit les prédateurs de loin, nouvelles compétences, car il libère ses pattes antérieures avec lesquelles il va pouvoir découvrir de nouvelles fonctions, développement cérébral lié à ces nouvelles activités et effet boule de neige.

2 – Il y a 4 à 2,5 millions d’années, ces singes que nous appelons australopithèques (Lucy, Abel) commencent à tailler des outils à partir de pierres. Cela va lui procurer également des armes qui vont lui permettre que passer d’un régime essentiellement végétalien (avec complément protéique via quelques insectes et cadavres de petits animaux) à une alimentation carnée (surtout les viscères plus faciles à mastiquer). Ce sont des animaux qui n’agissent qu’en fonction de leurs intérêts.

3 – Aux environ de deux millions d’années, apparaît une nouvelle espèce : Homo qui est la branche dont nous descendons vraiment.

Il va découvrir le langage structuré, si utile pour s’organiser en groupe, puis l’homo erectus (Tautavel) ± 1 Ma va apprendre à domestiquer le feu, ce qui va lui permettre de faire cuire et d’attendrir les muscles de la viande, plus riches en énergie.

4 – Les premiers homo à concevoir la transcendance :

– H. Naledi (- 330 000 à – 236 000 ans) : il ne semble pas que ses sépultures soient guidées par une conception spirituelle, mais constituent une évolution par rapport à ses devanciers qui jetaient les cadavres dans des fosses naturelles, voire en mangeaient des parties.
– H. Neanderthalensis (- 430 000 à – 30 000 ans)
– H. Sapiens (- 300 000 à aujourd’hui)

H. Neanderthalensis et H. Sapiens furent des inventeurs comme leurs prédécesseurs.
Mais au lieu d’inventer de quoi se faciliter la vie, ils firent l’inverse !

  • Pendant plus de 200 000 ans, le rapport à l’après-vie semble inexistant
  • Apparition d’un changement majeur (entre 100 000 et 30 000 ans)
  • Premières sépultures avec objets et bijoux marquant un intérêt pour l’après-vie terrestre
  • Apparemment concomitant des peintures murales qui semblent indiquer aux chasseurs le choix de proies à offrir en offrande
  • Possible explication de l’évolution vers l’élevage (futures offrandes aux dieux) (R. Girard)

Spiritualisation de l’homme

Pour la science l’homme est un animal évolué grâce à son cerveau
Pour le judéo-christianisme, Dieu crée une âme pour chaque corps conçu
Pour le catharisme, le démiurge a incorporé des extensions de l’Esprit unique, émané de Dieu, dans des enveloppes charnelles pré-existantes.
C’est ce que l’on appelle la chute des esprits-saints.
La création et la chute des esprits-saints peuvent nous sembler naïves aujourd’hui.
Pourtant elles mettent en lumière un phénomène important :

  • La création du monde est antérieure à la chute des esprits-saints
  • La chute des esprits-saints modifie une partie de la création maligne

La vision scientifique est très cohérente à l’exception de deux moments :

  • Le big bang que nul ne peut expliquer scientifiquement, sauf dans l’hypothèse récente du temps stellaire
  • Le changement d’attitude des H. Neanderthalensis et H. Sapiens face à leurs morts qui intervient tardivement et est contre-nature !

Témoignages médiévaux

Contrairement aux manichéens (Épitre du Fondement), les cathares ne cherchent pas à donner une explication précise du premier contact entre le Mal et le Bien.
Dans le Livre des deux principes (Liber de duobus principiis) :

  • Animosité du Mal envers le Bien
  • Création spirituelle
  • Dieu « tolère » l’action du Mal
  • Dieu n’a pas créé ce qui est du Mal

Création spirituelle :

Hébreux : « C’est pourquoi (en parlant des anges), l’Écriture dit que des esprits, Dieu en a fait ses anges, et que, des flammes ardentes, il en fait ses ministres » (Hébr., I, 7).

Livre des deux Principes :
« Il résulte de tout ce qui précède qu’il est absolument impossible de croire que le Seigneur vrai Dieu a créé, directement et dans le principe, les ténèbres et le mal, ni surtout qu’ils les a créés à partir du néant, comme nos adversaires le croient expressément, bien que Jean leur ait affirmé, dans la première épître : « Que Dieu est la lumière même et qu’il n’y a point en lui de ténèbres » (I Jean, I, 5), et que, par conséquent, les ténèbres ne sont point par lui. » Livre des deux principes Jean de Lugio (13e siècle)

« Le diable alla à la porte du Paradis… il resta à la porte pendant mille ans. Puis il entra par fraude. Il persuada les esprits et les âmes qui tombèrent du ciel pendant neuf jours et neuf nuits.

Le père céleste se leva de son trône et posa le pied sur le trou pour arrêter la chute des esprits. Dieu dit aux esprits tombés : «  Allez maintenant, pour le moment ! » » Inquisition de Pamiers – Jacques Fournier t II Sibylle Peire

Chute des esprits :

Lucifer va corrompre les esprits saints dans la création spirituelle pour les kidnapper.
Interrogatoires de l’Inquisition de Pamiers :

  • Lucifer pénètre au paradis et corrompt les esprits saints (Jean Maury de Montaillou)
  • Chute des esprits en raison du combat (réf. à Apo. 12,4)
  • Enfermement dans les tuniques d’oubli (corps humains)

« Mon père me dit, à l’époque où j’habitais avec lui à Montaillou, avant qu’il ne fût cité ou arrêté, que le diable était resté trente-deux ans à la porte du paradis; puis il entra au paradis, et y introduisit avec lui une femme. Et quand il fut au paradis, il dit à ceux qui y étaient qu’il leur donnerait une épouse de ce genre, qu’ils aimeraient leurs épouses et qu’elles les aimeraient beaucoup. Le diable leur dit aussi que leur seigneur ne leur donnait que le bien, mais lui leur donnerait le mal et le bien. Et eux crurent le diable, car le mal est en plus grande abondance que le bien, et a un plus grand renom. Il leur dit aussi qu’il leur donnerait d’être seigneurs les uns sur les autres, et de prendre une bête avec une autre, ou un oiseau avec un autre. »

« Puis le diable fit un ciel de verre, et quand il l’eut fait il dit qu’il était dieu. Dieu lui répondit qu’il était un dieu étranger. Et quand Dieu eut dit cela, le diable tomba du ciel avec son ciel de verre, avec la femme, et tous ceux qui avaient cru en lui – Et il eut le monde en son pouvoir, justes et pécheurs, et ils allaient en enfer. Et tout cela était l’œuvre du diable. » (Jean Maury Fournier t. 3 p. 737)

Apocalypse 12, 4 : « Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et elle les envoya sur la terre. »

Analyse cathare moderne

Les esprits-saints emprisonnés apportent une nette amélioration aux corps déjà créés, mais pas dans le sens pratique habituel.
C’est dans le domaine spirituel que se produit le changement.
Ce que la science ne peut expliquer, le catharisme peut en proposer une explication cohérente : la chute des esprits-saints a transformé l’animal humain préhistorique en Adam, le premier homme composé d’une part mondaine et d’une part spirituelle.
Cette incorporation n’a rien d’une osmose ; corps mondain, d’origine maléfique et esprit-saint, extension de l’Esprit unique cohabitent comme l’huile et l’œuf dans la mayonnaise. Il suffit d’un rien pour les séparer.
L’objectif du catharisme est de permettre à chaque humain de se rappeler cela pour accéder à l’éveil.
Ensuite, par un comportement adapté, chacun pourra développer sa part spirituelle au détriment de sa part mondaine.
Au final, quand le corps mondain mourra, l’esprit-saint libre et éveillé pourra retourner auprès du Père. C’est la résurrection de l’esprit-saint qui fera de chacun un Christ.
Cette progression ne peut débuter que par l’éveil qui est le moment où l’humain, dominé par sa nature mondaine, va faire sienne cette conception et n’aura plus d’autre urgence que de développer ses savoirs pour acquérir la connaissance qui est l’union des savoir de la foi et de l’éveil afin de pouvoir faire sa bonne fin et libérer sa part spirituelle.

Quels sont les enjeux scientifiques du catharisme d’aujourd’hui ?

  1. Proposer une analyse cohérente du début de l’univers (big bang, multivers, inflation, etc.)
  2. Proposer une réponse adaptée à la vie intelligente dans l’univers
  3. Imaginer une régulation des esprits-saints prisonniers ici-bas
  4. Faire de la science un outil pour la réflexion cathare, notamment dans le domaine cosmogonique
  5. Faire du catharisme une force de proposition quand la science bute sur des situations apparemment inexplicables

Car comme le disait Einstein : « La science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle. »

Guilhem de Carcassonne – Prêche du 16 mars 2025


[1] Un reportage récent indiquait que l’Univers existait avant le big bang qui n’est que le début de l’ère stellaire de l’Univers, ce dernier étant auparavant strictement ténébreux et constitué de matière noire qui « tissa » une sorte de toile dont les intersections furent le support permettant l’éclosion des premières étoiles. Il indiquait également cette période stellaire, donc lumineuse, verrait sa fin lors de l’extinction de la dernière naine rouge qui pourrait survenir dans environ un millier de milliards d’années. Alors, les ténèbres reprendront toute la place. Cela ressemble à la conception cathare.

[2] Le terme esprit-saint est utilisé pour différencier cette extension de l’Esprit unique, appelée âme par les judéo-chrétiens, de l’ordonnatrice mondaine chargée de maintenir les parts spirituelles prisonnières de ce monde, que nous appelons âme mondaine.

Le concept de Néant dans le catharisme

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Le concept de Néant dans le catharisme

Je viens de découvrir un livre essentiel et incontournable de René Nelli: «La philosophie du catharisme, le dualisme radical au treizième siècle» qui m’a donné envie d’étudier ce passionnant et inépuisable sujet qu’est le concept du Néant.

En m’appuyant sur les réflexions de cet auteur, et à l’aide des deux œuvres essentielles du catharisme parvenues jusqu’à nous, «Le Traité cathare anonyme» [1] et «Le Livre des deux Principes» [2] je vais essayer d’approcher au plus près ce concept philosophique du Néant tel que nos ancêtres cathares l’ont développé et enrichi du début du XIIIème siècle  jusqu’au début du XIVème  et tenter de mettre en valeur son originalité dans le paysage religieux de cette époque.  

Comment définir le Néant ? 

Il est certain pour R. Nelli que les docteurs cathares du XIIIème siècle connaissaient bien les travaux de Saint Augustin sur le sujet, et il me paraît inévitable d’en faire un court résumé, sans perdre  de vue que la philosophie du Saint (354 – 430)  avait pris sa source dans  les pensées  de Platon, Aristote et Socrate. 

Le Néant ou Nihil selon Saint Augustin.

Il faut distinguer tout d’abord avec Augustin le Néant absolu (le Mal) du néant relatif (le péché). Le Néant absolu que représente le Mal sur le plan métaphysique n’est pas pour autant un principe éternel: il n’est rien du tout. Dans les âmes sataniques ou humaines, il n’est que privation, perte de Bien. On retrouve cette théorie dans le «Liber contra Manicheos» de Durand de Huesca. [3]

Si pour les cathares aussi le Mal est privation du Bien, il est en outre un principe éternel démuni de l’Être.

Le mot Nihil signifie parfois aussi chez Saint-Augustin le «non-être» ou néant relatif, en fait une sorte de «moins-être». Le Mal, qui pour néant qu’il soit dans l’Absolu (ou encore Nihilum: le Néant), n’en est pas moins pour Augustin quelque chose dans la créature pécheresse qui le fait. De même que le Diable, le péché, les pécheurs, les idoles  on le verra dans les « Soliloques Apocryphes»,  sont qualifiés de Nihil.  

Ce Nihil n’est donc pas le Néant Absolu, mais un «quasi-nihil» selon l’expression même d’Augustin. Il correspond à l’état ontique de la créature qui, à la suite du péché et de la corruption, a subi une diminution de l’être, une dégradation de son essence.

Pour les auteurs des « Soliloques Apocryphes»

Liber Soliloquiorum animae ad Deum ou « Soliloques Apocryphes» est un ensemble de textes d’abord attribués à Augustin mais probablement écrits par plusieurs docteurs catholiques influents. Composés pour la plupart au XIIIème siècle, ces textes furent néanmoins peu répandus avant le XIVème siècle.

L’influence de l’Évangile selon Jean y est importante. En effet , se trouvent en ajout désignées comme nihil, l’ensemble des choses «diminuées» qui n’ont pas été créées par le Verbe (Jean. 1,3); à savoir les Ténèbres, l’Erreur, la Mort, la corruption et toutes les privations et négations qui existent mais qui ne sont pas; c’est le nihil negativum chosifié.

En opposant le Nihil à l’Être et le Néant relatif à la plénitude ontique, ces textes laissent donc entrevoir deux natures antagonistes, deux réalités, d’où leur qualificatif d’apocryphes dans une religion moniste [5]. Il est probable que certains ministres cathares aient eu connaissance de ces écrits, mais rien n’est prouvé.

Le chapitre V des Soliloques intitulé: «Qu’est-ce que devenir néant?» est très intéressant pour sa claire explication du Néant relatif. 

«Mes iniquités m’ont conduit au néant, parce que tu es le Verbe et que je n’étais pas avec toi par qui toutes choses ont été faites et sans qui rien n’a été fait[…] Et c’est pourquoi sans toi je suis devenu un néant.»

Cette interprétation judéo-chrétienne a  le mérite de  nous expliquer le Néant relatif : Corrompu, l’être tend au néant sans s’anéantir réellement. On verra plus tard que si les cathares médiévaux étaient d’accord sur cette définition du Néant relatif, ils ne l’étaient plus du tout sur la cause de cet état corrompu.

On peut lire encore dans ce même chapitre:

Le Verbe de Dieu nous dit: «Je suis la voie, la Vérité et la Vie.» Ainsi ,être séparé du Verbe, c’est être éloigné de la voie, de la Vérité et de la Vie: c’est n’ être que néant.» 

Ce que l’on peut  comprendre comme: c’est n’être qu’un reste d’être dans un étant défaillant. Ce concept sera développé et étayé par la philosophie cathare.

Le Nihil cathare: le concept de Néant est indissociable du concept de l’être.

C’est dans le chapitre XIII du «Traité cathare anonyme» que  nous est démontré que le  Néant n’est pas un rien physique.

  1. La déficience ontique, ou, néantisation  de l’être.

 Pour Barthélémy de Carcassonne ( à qui on attribue ce Traité) le péché ne diminue pas seulement la valeur morale du pécheur; il affecte ontologiquement son essence.

Nous savons que pour les penseurs cathares, par définition la création matérielle est nihil car corruptible et transitoire. Elle sort du Néant pour aller au Néant. Les choses, les êtres de chair, créés par le Diable donc corrompus par le Mal peuvent être qualifiés de Nihil puisqu’ils ne sont pas au niveau de l’Être. 

Si pour les cathares comme pour les catholiques, la néantisation de l’âme par le péché ne saurait être totale,  la raison qui définit   cet état n’est pas la même. Pour Augustin et les catholiques, la néantisation ne peut être totale parce que «Dieu ne veut pas anéantir sa créature». Pour les cathares, la néantisation totale est impossible, car le principe du Mal étant éternel, bien que tendant vers le Néant, il ne peut s’abolir lui-même.

Autre différence de taille: Si selon l’Augustinisme la néantisation de l’être se fait par le péché sous l’action du Mal, selon le Catharisme la néantisation a lieu de toute éternité dans la création maligne.

    b. Le Nihil comme Néant privé d’Amour.    

L’auteur du «Traité cathare», dans ce même chapitre, cite tout d’abord Paul: (1C 13, 1-4)

«Quand je parlerais en langues, celle des hommes et celle des anges,
S’il me manque l’amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante.
Quand j’aurais le don de prophétie, la connaissance de tous les mystères et de toute la science,
Quand j’aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes,
S’il me manque l’amour, je ne suis rien

«Je ne suis rien», explique Barthélémy, signifie «Je suis néant». Cette nourriture spirituelle est le pain supersubstantiel de l’oraison dominicale, ou encore le  pouvoir de vouloir connaître le Bien de la prière du croyant:

«Donnez-nous de connaître ce que tu connais et d’aimer ce que tu aimes.».

Enfin,  c’est aussi cet Amour selon Jean (première Épître. 4,16):

«Et nous, nous connaissons, pour y avoir cru, l’amour que Dieu manifeste au milieu de nous.
Dieu est amour: qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.» 

Pour l’auteur du Traité, les créatures qui ne participent pas à cet Amour sont Nihil parce qu’elles ne sont pas dans l’Amour de Dieu puisque conclut-il: «E sens Lui es fait nient.» (nient = néant)

    c. Le Nihil Absolu: principe du Mal.

L’interprétation cathare du verset (1,3) de Jean est peut-être bien le symbole le plus parlant de ce Néant Absolu. La traduction occitane du Nouveau Testament ou Bible de Lyon [4] donne comme lecture: 

«Totas causas son faitas per Lui
E senes Lui es fait nien
t.»

Ce qui, littéralement donne en français: «Toutes choses ont été faites par Lui, et sans Lui a été fait le néant». Cette interprétation que l’on retrouve, un siècle plus tard, dans le registre de l’inquisition de l’évêque Fournier n’a d’ailleurs pas changé d’un iota. En effet dans le célèbre dialogue entre la catholique Arnaud Tesseire et le cathare Pierre Authié, au premier qui avait ainsi cité Jean: «Tout (omnia) a été fait par Lui et sans Lui rien (nihil) n’a été fait.», le second rétorqua: «Non! Toutes choses ont été faites par Lui (omni per ipsum facta sunt), mais aussi: toutes choses ont été faites sans Lui — en dehors de Lui — (omnia eran facta sine eo). Ce qui signifie, pour le cathare, que «sans Lui a été fait le Rien, c’est-à-dire l’ensemble des choses mauvaises» (omnia mala). Pierre Autier met ici en opposition, selon la doctrine même de Barthélémy, les deux principes ,et, les choses qui découlent  respectivement de chacun d’eux: les choses bonnes émanant du Bien (omnia bona ) et les choses mauvaises ( omnia mala) qui elles viennent du Mal.

Est ici exposé clairement , dans sa forme parachevée, le concept cathare du Néant.

Du Néant à la Création

Le concept de la Création, dans ces deux systèmes de pensée  est encore une fois totalement différent.
On se rappellera très vite que pour le système moniste [5] des catholiques, Dieu n’a pas créé le monde de sa substance mais du Néant. 

La Genèse, chapitres  1 et 2 de l’Ancien Testament, présente par ailleurs deux versions différentes  sur la création de l’être humain:  (2,7-21-22)

«Alors Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant.»[…] Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme, qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu’il avait tiré de l’homme, Yahvé Dieu façonna une femme …» 

Mais, on peut lire aussi (1, 26-27):

Dieu dit: «Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance […] Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.» 

Cette création ex-nihilo avait vraiment de quoi faire cogiter bien des penseurs et on peut, sans effort, comprendre qu’elle eût pu aussi dès le départ rebuter, même choquer bien des personnes, y compris dans le cercle même des premiers croyants. Elle est, en tout cas, totalement inconcevable pour des esprits qui distinguent par principe une “création” bonne d’une mauvaise,  émanant de deux principes éternels totalement opposés.  

Dans le système de pensée dualiste , Dieu  est le Dieu d’Amour, de Lui ne peut émaner que les choses bonnes alors que les choses mauvaises sont affaire du Diable, étant entendu que d’un même principe ne peut émaner que sa propre substance (cf. Aristote).

Nous pouvons trouver  les prémisses de cette opposition fondamentale dans le Traité cathare anonyme ,quand après s’être appuyé sur les Écritures comme avaient coutume de le faire les prédicateurs cathares avant leurs démonstrations, Barthélémy en citant l’Apocalypse (14,7) et (4,11) différencie déjà  — cf. analyse de Guilhem, à lire sur le site — la création matérielle, symbolisée par l’Ange de l’Apocalypse à la création spirituelle représentée par les douze vieillards.

Le terme de « création» n’est d’ailleurs pas   approprié  au système de pensée   cathare. Ses penseurs lui ont préféré le terme de «façon». Les deux principes ne sont pas créateurs mais  «facteurs». Nous savons que d’après la cosmogonie cathare les être humains contiennent en eux des fragments de la substance divine. Il n’y a pas création  donc  mais «émanation» de la substance divine. Ces émanations (nos esprits saints prisonniers) restent reliées à leur principe aussi éloignées soient-elles de leur source, à l’instar de l’allégorie bien connue du  soleil et de ses rayons. 

Quant aux entités mauvaises, pour Jean de Lugio, ce sont des «modes» du mauvais principe. Éternel  dans son principe, le Mal ( comme le Bien) se trouve consubstantiel et coéternel à ses propres émanations. 

Pour en revenir au terme de «façon», il m’est impensable  de ne pas dire un mot sur  le lyrisme  caché dans la cosmogonie lugienne, malheureusement si peu évoquée par Rainier Sacconi. Pour Jean de Lugio, Dieu a deux manières de «faire»:

  • Dieu peut faire passer les êtres du Bien au mieux: il  peut ajouter du Bien aux essences de celles qui sont déjà très bonnes et les rendre capables d’“agir”. C’est ainsi, selon Jean de Lugio, qu’il a rendu Christ parfait et a neutralisé tout ce qui aurait pu le corrompre; de même a-t-il préservé  les bons anges afin que ces derniers puissent aider les esprits saints à se libérer. 
  • Dieu peut changer le mal en bien: les âmes bonnes tombées dans le mal, peuvent être transformées, éclairées, rachetées par les réincarnations (transmigrations). Ici encore, il s’agit de perfectionnement ontique.         

La double acception du terme «omnia» (Tout) comme “fil conducteur”. 

La distinction fondamentale est clairement exprimée dans le chapitre XII du Traité Cathare Anonyme. 

«Tout» ne signifie pas que les choses éternelles, bonnes et spirituelles, mais quelquefois aussi seulement les mauvaises et les péchés.» 

     a. Quand «tout» ne signifie que les choses bonnes: nous pouvons nous appuyer sur Jean (12,32) 

«Pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi  tous les hommes .» 

Nous savons bien que Christ élevé au-dessus de la terre, n’a attiré à lui ni  toutes les choses, ni tous les hommes qui sont dans ce monde. Ce qui prouve, d’après Barthélémy, que «tout» ne désigne que les   choses bonnes et spirituelles selon Jean (1,3-4), c’est qu’il ajoute aussitôt après «Ce qui a été fait par Lui était la vie»

    b. Quand «tout» ne signifie que les choses temporelles, mauvaises , tous les maux et les péchés, Barthélémy trouve autant d’illustrations dans l’A. T. que dans le N. T. Il cite tour à tour:

L’Ecclésiaste(1,2):

«Vanité des vanités, tout est vanité.», et aussi (1,14): «J’ai regardé toutes les œuvres qui se font sous le soleil: eh bien, tout est vanité et poursuite de vent!», et encore (3,20): «Tout s’en va vers un même lieu: tout vient de la poussière, tout s’en retourne à la poussière.» 

Paul, dont la lettre aux Philippiens résonne de ces mêmes accents: (3,7-8):   

«Or toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte à cause du Christ. Mais oui, je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu’est la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur.»   

En outre, on touche du doigt, ici, l’inversion des valeurs dont parle Guilhem pour définir l’entrée dans la foi cathare. 

Un dualisme absolu inégalitaire qui oppose l’Être au Néant.

Le principe du Mal, ou mauvais principe,  bien qu’éternel, est inférieur au principe du Bien, puisqu’il est finalement vaincu par ce dernier. Si Jean de Lugio, à l’instar de Saint- Augustin, attribue au Mal les Ténèbres, la Mort, l’Erreur et le Mensonge, il parachève la définition de ce Mal dans son système des deux principes   en démontrant  le caractère faux et mensonger de ses manifestations (vana et transitoria) dans le temps et la matière, caractère qui l’entraîne irrémédiablement vers sa fin inéluctable. Et pour finir, si dans le catholicisme c’est la Toute -puissance de Dieu qui empêche le Diable (qu’il a créé) de se confondre avec le Néant Absolu, dans le catharisme c’est la coexistence de l’Être et du Néant qui fait que le Diable ne peut ni s’anéantir ni anéantir toute chose, puisque éternel dans son principe.

 Dans un système spirituel préexistant opposant le Bien au Mal, la matière à l’Esprit, l’innovation du dualisme cathare a bien été d’inclure une nouvelle dimension, quintessence de sa spiritualité et de sa philosophie: l’ opposition de l’Être au Néant.

On comprend alors la remarque de René Nelli quand il affirme que la modernité de la théorie cathare du Nihil, est  toujours difficilement réfutable pour ses adversaires d’aujourd’hui comme d’hier.

Dans cet univers dualiste des deux principes, tout(e) croyant(e) peut puiser son espoir et sa force dans la représentation de ce  néant relatif  (le monde vain et transitoire ou nature néantisée) véritable ennemi de l’Être .Il suffit simplement  de ne pas oublier  que ce n’est qu’à travers l’Être (présent dans la part des esprits saints volés)  que le Diable et tous ses sbires  cherchent à atteindre le Néant Absolu sans y parvenir totalement. Le cheminement spirituel  cathare est donc de faire grandir, dans la constance et la règle de justice et de  vérité, la lumière de cette part de l’Esprit qui est en chacun de nous.

Chantal Benne – 22/02/2023


Notes 

-1. Traité cathare anonyme. Texte généralement attribué à Barthélémy de Carcassonne, chrétien dyarchien, retrouvé dans le «Liber contra Manicheos», de Durand de Huesca. À lire sur le site (menu Église cathare de France→ Textes cathares). 

-2. Le Livre des deux principes. Œuvre philosophique et théologique de Jean de Lugio, issue d’un manuscrit de la fin du XIIIème siècle; c’est un assemblage de différentes pièces issues d’un ouvrage qu’aurait possédé Rainier Sacconi, ouvrage qui aurait été constitué de quelques 300 feuillets. À lire sur le site (même menu que ci-dessus) avec une analyse cathare d’aujourd’hui.

-3. Liber contra Manicheos. Œuvre de Durand de Huesca, vaudois converti au catholicisme (1160-1224) 

-4. Nouveau Testament occitan de Lyon, écrit à la fin du XIIIème siècle (lecture incontournable sur le site)

-5. Système moniste: système philosophique qui considère l’ensemble des choses comme réductible à l’unité, soit au point de vue de leur substance, soit au point de vue des lois (logiques, physiques) par lesquelles elles sont régies, soit au point de vue moral. Le catholicisme est un monisme religieux (Dieu créateur du ciel et de la terre…) en opposition au dualisme (comme le catharisme qui reconnaît deux principes opposés).

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