Lecture des textes de la liturgie catholique
Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.
Messe du vendredi saint – Passion et mort du seigneur
1re lecture :
Livre d’Isaïe : 52, 13 – 53, 12
13 – Voici que mon serviteur réussira, il sera haut placé, il s’élèvera, il sera très exalté.
12 – C’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les multitudes et il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort et qu’il a été compté parmi les transgresseurs, alors qu’il a porté le péché des multitudes et qu’il intervient pour les transgresseurs.
Mon commentaire :
Ce passage est littéralement effrayant ! On y voit l’apologie du sacrifice dans la transgression et la récompense de celui qui agit comme hors-la-loi vis-à-vis de la société où il vit. Il recherche la mort qui lui garantit d’accéder aux félicités promises.
Franchement, ce système repris et valorisé par toutes les religions abrahamiques (judaïsme, judéo-christianisme, islam) a donné justification aux pires massacres et continue d’agir de nos jours, comme nous en avons eu le très récent et très terrible exemple.
Il faut le marteler sans cesse ; Dieu n’exige aucun sacrifice, juste de la Bienveillance.
Psaumes : 31 (Vulgate 30), 2ab. 6, 12, 13-14ab, 15-16, 17. 25
2 – En toi Iahvé, je m’abrite : que je ne sois jamais confondu !…
6 – En ta main je confie mon esprit : tu m’as racheté, Iahvé, Dieu de vérité !
12 – Pour tous mes adversaires je suis un opprobre, un objet de crainte pour mes voisins, un sujet de frayeur pour mes familiers, ceux qui me voient dans la rue fuient loin de moi !
13 – Je suis oublié des cœurs, tel un mort, je suis semblable à un objet perdu.
14 – Quand j’entends les calomnies d’un grand nombre, c’est l’effroi de toute part,…
15 – Mais, moi, j’ai confiance en toi, Iahvé, je me dis que tu es mon Dieu,
16 – en ta main sont mes destinées, délivre-moi de mes ennemis et de mes persécuteurs,
17 – fais briller ta face sur ton serviteur, sauve-moi par ta grâce !
Mon commentaire :
Au cas ou le texte précédent n’aurait pas été assez clair, nous avons ici le détail de l’explication. Celui qui se sacrifie est rejeté de tous et prend ce rejet pour la preuve qu’il est dans le bon droit. Mais il sait que Dieu est avec lui et ira au bout de son sacrifice car il en espère des félicités. La valorisation de l’esprit de sacrifice, c’est l’idéalisation de l’extrémisme et aucune des religions que je viens de citer n’y a manqué. Que ce soit les juifs à Massada ou Jopatopa, les chrétiens dans le cirque ou les musulmans aujourd’hui, tous sont persuadés d’agir pour leur salut car la religion qu’ils se sont fabriqué ignore l’amour et favorise la haine.
2e lecture :
Lettre aux Hébreux : 4, 14-16 ; 5, 7-9
14 – Puisque nous avons un suprême grand prêtre qui a traversé les cieux, Jésus le fils de Dieu, c’est à nous de l’avouer.
15 – Car notre grand prêtre n’est pas incapable de compatir à nos faiblesses, lui qui a tout éprouvé comme nous sauf le péché.
16 – Approchons-nous donc du trône de la grâce avec franchise pour recevoir miséricorde et trouver la grâce d’être secourus au bon moment.
Mon commentaire :
Christ est rappelé comme notre guide privilégié car seul capable de comprendre nos faiblesses. L’idée qu’il a traversé nos souffrances en ce monde confirme l’origine judéo-chrétienne de ce texte auquel Paul n’a aucune part.
7 – Lui, les jours de sa chair, il offrit avec grands cris et larmes des demandes et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort et il en fut exaucé pour sa piété.
8 – Bien que fils, il apprit l’obéissance en souffrant
9 – et, une fois parfait, il est devenu cause de salut éternel, pour tous ceux qui lui obéissent
Mon commentaire :
Christ, bien que fils de Dieu et sans péché a souffert en cette chair. Sous entendu, nous devons souffrir aussi pour accéder à sa félicité. Là encore l’idée du sacrifice pantelant est dominante dans le judéo-christianisme au lieu de l’effort vers la Bienveillance.
Évangile selon Jean : 18, 1 – 19, 42
1 – Jésus, après ces paroles, s’en alla avec ses disciples au-delà du torrent du Cédron. Il y avait là un jardin dans lequel il entra avec ses disciples.
42 – Alors, à cause de la Préparation des Juifs, c’est là qu’ils mirent Jésus, car ce tombeau était proche.
Mon commentaire :
Je ne comprends pas bien l’intérêt de ce découpage, à moins qu’il ne s’agisse de nous faire lire l’intégralité des deux chapitres.
Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.