Cathare or not cathare ?

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Cathare or not cathare ?

La résurgence cathare, initiée par Yves Maris et portée par les travaux historiques, notamment de Jean Duvernoy, a connu une mise en œuvre particulière, liée à ses objectifs. Aujourd’hui il convient de remettre les choses à plat pour en finir avec les quiproquos provoqués par ce choix initial.

Yves Maris, qui vivait personnellement de façon assez proche de ce que doit être la vie évangélique, était clairement opposé à l’idée de mettre en place une communauté de vie évangélique. À l’époque, ce choix pouvait se justifier par le fait que le catharisme était encore mal connu dans sa réalité spirituelle et qu’il aurait été difficile de réunir des gens suffisamment au clair avec leur approche personnelle pour créer cette communauté.
Yves, pour sa part, avait ses propres blocages et ce n’est pas moi qui vais le lui reprocher.

Maintenant que nous avons largement étudié les sources pour reconstruire la doctrine cathare de façon fine et détaillée, il n’est plus possible de continuer à nous voiler certaines évidences.

Le catharisme ne peut, en aucune façon, se limiter à une pratique intellectuelle détachée d’un mode de vie ascétique au sein d’une communauté œuvrant dans l’altérité. Quiconque pense le contraire n’est pas un croyant et s’il est un sympathisant, il se trompe.

La doctrine cathare des Bons-Chrétiens ne diffère pas dans ses fondamentaux de celle des groupes l’ayant précédé et dans ses détails elle comporte des éléments évolutifs et d’autres qui ne le seront pas, du moins pas avant que des personnes de même niveau d’avancement spirituel que les Bons-Chrétiens médiévaux, ne les aient étudié et n’aient proposé des modifications argumentées de façon indiscutable. Quiconque pense le contraire et… fait le contraire n’est pas un croyant avancé et se freine dans sa progression spirituelle.

L’éveil personnel est un phénomène qui se révèle à nous par l’acceptation éclairée des choix doctrinaux des cathares, je veux dire de TOUS les choix doctrinaux, et non pas d’un système à la carte où l’on prend ce qui nous plaît et où l’on fait l’impasse sur le reste.
Il n’est pas choquant d’être rebuté par certains éléments de la doctrine car cela indique simplement qu’il nous reste une marge de progression dans notre cheminement de croyant. Par contre, éliminer ce qui nous gêne au lieu de faire le travail spirituel qui nous amènera à faire nôtres ces choix aujourd’hui rejetés, nous éloigne de l’éveil et nous rejette de la communauté croyante.

Vouloir devenir un jour un novice afin de faire sa bonne fin n’est pas une option si l’on se dit croyant. C’est une nécessité vitale pour l’esprit que nous croyons éveillé. Si l’on pense que cela est secondaire ou superflu c’est que l’éveil ne nous a pas encore touché.

Être prêt, aujourd’hui et maintenant, à tout mettre en œuvre à la hauteur de nos possibilités, pour favoriser la mise en place de communautés de vie évangélique regroupant des croyants avancés et respectueux de la doctrine cathare, n’est pas une hypothèse mais une nécessité qui marque la réalité de l’éveil d’un croyant.

Certes, en disant cela je sais que je vais m’aliéner nombre de personnes qui se disaient ou se pensaient croyantes et qui vont trouver mes propos trop exclusifs, voire sectaires.

Je rappelle simplement que, même au Moyen Âge les croyants étaient, proportionnellement à la population générale, peu nombreux et les Bons-Chrétiens rarissimes. Le catharisme n’a pas vocation à être une religion de masse, bien au contraire.

L’éveil est lent et difficile, notre incarnation est forte et prégnante, et nous sommes trop imprégnés pour pouvoir surmonter facilement les handicaps qui viennent contrarier notre éveil. Ce n’est pas un jugement de valeur mais simplement un constat lié à mon expérience d’une part et à ce que les sources nous montrent. Les interrogatoires d’Inquisition nous laissent voir de nombreux témoins mais très peu de croyants parmi eux. Leurs témoignages montrent combien ils étaient imprégnés de leur culture judéo-chrétienne et même souvent de résidu du paganisme terrien encore présent à l’époque.

Nous ne pouvons imaginer être meilleurs qu’eux alors que nous ne disposons plus de l’exemplarité quotidienne des Bons-Chrétiens. Beaucoup d’entre-nous ne sont pas encore suffisamment motivés pour s’adonner à l’étude des documents et des travaux effectués afin d’approfondir leur connaissance du sujet dans tous ses développements. Or, c’est par là qu’il faut commencer si l’on veut pouvoir comprendre certains choix doctrinaux et éviter des dérives liées à ce que notre incarnation essaie de faire passer pour « la voix de l’Esprit ».

L’enjeu pour nous est littéralement vital ! Il est vital pour l’esprit que renferme notre corps. Si nous commettons l’erreur de rester sur notre quant-à-soi de peur d’avancer, de choisir des chemins de traverse de peur des efforts qui nous attendent, nous gâchons le commencement d’éveil dont nous avons été gratifiés et nous retournons à notre gangue de boue, un peu comme le personnage qui, dans Matrix, choisit de trahir ses amis pour disposer d’une illusion de vie confortable.

Je ne suis pas un guide mais un compagnon de route. Je ne vais donc pas vous dire ce que vous devez faire, mais je peux vous dire si je vois vos pas s’éloigner du chemin que nous avions décidé de suivre ensemble.

Peu m’importe que nous soyons 100, 10 ou même deux ou trois à cheminer. Ce qui compte c’est de ne pas marcher en rond en croyant avancer.

Le reste vous appartient.

Éric Delmas – 4 juin 2014

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