Première lettre de Paul à Timothée – 6

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Première lettre à Timothée

Chapitre 6

1 – Que tous ceux qui sont sous le joug comme esclaves estiment leurs maîtres dignes de tout honneur, pour que le nom de Dieu et l’enseignement ne soient pas blasphémés.
2 – Et que ceux qui ont des maîtres croyants ne les méprisent pas d’être des frères. Qu’ils ne soient que meilleurs esclaves, puisque ceux qui bénéficient de leur travail sont croyants et chers. Enseigne cela et exhorte.

Mon analyse :
Face à l’enseignement de Paul selon qui il n’y a plus ni esclave ni maître, l’auteur essaye de rétablir l’ordre social en invitant les esclaves à le demeurer même s’ils sont croyants.

3 – Si quelqu’un enseigne autre chose et n’en vient pas aux saines paroles, celles de notre seigneur Jésus Christ, et à l’enseignement selon la piété,
4 – c’est un obnubilé, qui ne sait rien, un malade de la discussion et de la logomachie, d’où naissent envie, querelle, blasphèmes, suppositions mauvaises,
5 – conflits d’hommes à l’intelligence corrompue et qui, privés de la vérité, croient que la piété est un expédient.
6 – Or la piété n’est un grand expédient qu’avec le désintéressement.
7 – Car nous n’avons rien apporté en ce monde et n’en pouvons rien emporter ;
8 – mais d’avoir le vivre et le couvert, cela nous suffit.

Mon analyse :
Dans cette critique de ceux qui enseignent d’autres voies, l’auteur nous sert un argument typiquement judéo-chrétien. Le croyant doit être stoïque et supporter sa vie en ce monde sans se rebeller car n’ayant rien offert au monde et ne pouvant rien en tirer durablement, il doit se contenter de ce qu’il a.

9 – Ceux qui veulent être riches tombent dans une épreuve, dans un filet, dans beaucoup de convoitises insensées et gênantes, qui les enfoncent dans la perte et la perdition.
10 – Car la racine de tous les maux est l’amour de l’argent et, pour l’avoir désiré, quelques-uns se sont égarés de la foi et se sont eux-mêmes transpercés de beaucoup de douleurs.
11 – Mais toi, homme de Dieu, fuis ces choses-là, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la résistance, la douceur.
12 – Combats le beau combat de la foi, saisis-toi de la vie éternelle à laquelle tu as été appelé et pour laquelle tu as avoué le bel aveu devant beaucoup de témoins.

Mon analyse :
Dans un premier temps il tient un discours indiscutable sur le danger de la convoitise et de l’argent auxquels doit se soustraire le croyant sincère.

13 – Je t’ordonne, devant le Dieu qui donne vie à tout, et devant le christ Jésus qui a attesté le bel aveu devant Ponce Pilate,
14 – de garder le commandement sans tache et inattaquable jusqu’à la manifestation de notre seigneur Jésus Christ,
15 – que montrera en son temps le magnifique et seul souverain, le roi de ceux qui règnent et le seigneur des régents,
16 – le seul à avoir l’immortalité et à habiter l’inaccessible lumière, lui qu’aucun homme n’a vu ni ne peut voir, et à qui soient l’honneur et la domination éternelle. Amen.
17 – Aux riches de cet âge-ci ordonne de ne pas tendre à la supériorité et de ne pas espérer en une vague richesse mais en Dieu qui nous fournit richement toutes choses dont on jouisse,
18 – et d’être bienfaisants, riches en bonnes œuvres, partageurs, sociables,
19 – afin qu’amassant pour eux-mêmes un beau fonds pour l’avenir, ils se saisissent de la vraie vie.
20 – Ô Timothée, garde le dépôt, en te détournant du verbiage profane et des objections de ce qu’on appelle faussement la science,
21 – que promettent quelques-uns qui se sont écartés de la foi. La grâce soit avec vous.

Mon analyse :
Mais dans un second temps il ne remet pas en cause la richesse. Il se contente de demander aux riches d’être modestes et généreux. On est loin de la parabole du jeune homme riche. En plus il prend comme référence la confrontation de Jésus et Ponce Pilate, épisode classique de la passion judéo-chrétienne. En fait, il ne récuse pas la richesse de ce monde, ainsi qu’on le voit dans les églises catholiques qui font entrer les riches et laissent les mendiants à la porte, mais il donne l’espoir aux pauvres d’un renversement de situation lors de la parousie de Christ.

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