Évangile selon Luc – Chapitre 20

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 20

1 – Certain jour qu’il enseignait et évangélisait le peuple dans le temple, les grands prêtres et les scribes furent là avec les anciens
2 – et lui dirent : Dis-nous par quel pouvoir tu fais cela ? ou qui t’a donné ce pouvoir ?
3 – Il leur répondit : Moi aussi je vais vous poser une question ; dites-moi :
4 – l’immersion par Jean était-elle du ciel ou des hommes ?
5 – Mais ils se firent ce raisonnement : Si nous disons : Du ciel, il va dire : Pourquoi ne vous y êtes-vous pas fiés ?
6 – Si nous disons : Des hommes, tout le peuple va nous lapider, car il est persuadé que Jean est un prophète.
7 – Et ils répondirent qu’ils n’en savaient rien.
8 – Jésus leur dit : Moi non plus je ne vous dis pas par quel pouvoir je fais cela.

Mon analyse :
Jésus retourne la situation en rappelant aux autorités juives que si elles n’ont pas empêché Jean de baptiser c’est qu’elle accordaient une valeur à son geste ou qu’elles étaient en infraction avec leurs règles mais qu’elles n’ont pas osé agir. Ce faisant il les met devant le même dilemme.

9 – Et il commença à dire au peuple cette parabole : Un homme avait planté une vigne ; il l’a louée à des vignerons et il est parti pour un assez long voyage.
10 – Il a envoyé un esclave aux vignerons, à temps pour qu’on lui donne du fruit de sa vigne. Mais les vignerons l’ont battu et renvoyé sans rien.
11 – Il a encore envoyé un autre esclave; mais ils l’ont battu aussi, insulté et renvoyé sans rien.
12 – Il en a encore envoyé un troisième ; mais ils l’ont blessé et chassé.
13 – Alors le seigneur de la vigne s’est dit : Que faire ? je vais envoyer mon fils, mon aimé ; peut-être ils le respecteront.
14 – Mais à sa vue les vignerons se tenaient ce raisonnement : C’est l’héritier ! tuons-le pour que l’héritage soit à nous.
15 – Et après l’avoir chassé de la vigne ils l’ont tué. Que va donc leur faire le seigneur de la vigne ?
16 – Il va venir, il va perdre ces vignerons et donner sa vigne à d’autres. À cette parole ils dirent : Que non !

Mon analyse :
Cette parabole est l’image de ce qui est en train d’arriver. Le vigneron est le Dieu bon ; les esclaves sont les prophètes et le fils est Jésus. Malgré le comportement odieux des vignerons, qui sont les Juifs pour Jésus, Dieu ne leur rend pas la pareille. Cette relative magnanimité provoque une réaction des disciples qui envisageaient pire, c’est-à-dire la mise à mort des fautifs. En effet, ils sont imprégnés de la loi juive qui dit : œil pou œil. Mais Dieu se contente d’une condamnation car il n’est pas dans cette démarche.

17 – Il les regarda et leur dit : Qu’est-ce donc que ceci, qui est écrit : La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs est devenue tête d’angle ?
18 – Quiconque tombe sur cette pierre s’y meurtrira ; et celui sur qui elle tombe, elle le vannera.
19 – Les scribes et les grands prêtres cherchèrent à mettre la main sur lui à l’heure même, mais ils craignirent le peuple. Ils avaient reconnu, en effet, qu’il disait cette parabole pour eux.
20 – Ils l’épièrent et envoyèrent des gens chargés de se faire passer pour des justes, afin de surprendre une de ses paroles, de manière à le livrer à la principauté et au pouvoir du gouverneur.

Mon analyse :
La citation du psaume montre que celui que rejette la loi juive est en fait la référence qu’elle n’a pas connue. En deux phrases, une pour les disciples, une pour les autorités juives, Jésus rejette la loi juive.

21 – Ils le questionnèrent : Maître, nous savons que tu parles et enseignes correctement et que tu ne juges pas sur la mine, mais que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité.
22 – Avons-nous ou non le droit de payer l’impôt à César ?
23 – Considérant leur fourberie il leur dit :
24 – Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l’image et l’inscription ? Ils dirent : De César.
25 – Il leur dit : Eh bien! rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.
26 – Ils ne purent pas surprendre une parole de lui devant le peuple. Et étonnés de sa réponse ils se turent.

Mon analyse :
Là les Juifs tentent de mettre Jésus en position de sédition contre Rome. Ils échouent.

27 – Quelques-uns de ces sadducéens qui nient qu’il y ait une résurrection s’approchèrent pour le questionner ;
28 – ils dirent : Maître, Moïse a écrit que si quelqu’un a un frère marié qui meurt sans enfant, il prenne la veuve et suscite une descendance à son frère.
29 – Il y avait donc sept frères. Le premier a pris femme et est mort sans enfant.
30 – Le deuxième
31 – puis le troisième ont pris la femme; et les sept sont morts de même sans laisser d’enfants.
32 – Enfin, la femme aussi est morte.
33 – Duquel d’entre eux cette femme sera-t-elle donc la femme, à la résurrection, puisque les sept l’ont eue pour femme ?
34 – Jésus leur dit : Les fils de cet âge-ci se marient et ils marient,
35 – mais ceux qui ont été jugés dignes d’accéder à cet autre âge et à la résurrection des morts ne se marient ni ne marient,
36 – car ils ne peuvent plus mourir : ils sont en effet les égaux des anges et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection.
37 – Mais que les morts se relèvent, Moïse même nous en a prévenus, à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob.
38 – Ce n’est pas là un Dieu des morts mais des vivants ; car pour lui tous sont vivants.
39 – Quelques scribes lui répondirent : Maître, tu as bien parlé.
40 – Car ils n’osaient plus le questionner sur rien.

Mon analyse :
Alors ils tentent de le mettre en défaut vis-à-vis de la loi. Mais là aussi ils échouent et Jésus retourne la loi contre eux en montrant qu’ils l’interprètent à tort.

41 – Et il leur dit : Comment dit-on que le christ est fils de David ?
42 – Car David lui-même dit, dans le livre des Psaumes : Le Seigneur dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite
43 – jusqu’à ce que je mette tes ennemis comme marchepied de tes pieds.
44 – David l’appelle donc Seigneur. Et comment est-il son fils ?
45 – Comme tout le peuple écoutait, il dit aux disciples
46 – Prenez garde aux scribes, qui veulent marcher en habit, qui aiment se faire saluer sur les marchés et avoir les premiers sièges dans les synagogues, les premières places dans les dîners,
47 – et qui dévorent les maisons des veuves sous prétexte de longues prières ; ceux-là recevront un surplus de condamnation.

Mon analyse :
Après avoir mis en échec toutes les autorités juives présentes, Jésus met en garde ses disciples contre ces représentants en montrant que leurs visées sont en leur intérêt personnel et non pour l’intérêt de tous.

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