2e Dimanche de Pâques ou de la Miséricorde

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 2e dimanche de Pâques

1re lecture :

Actes des apôtres : 2, 42-47

42 – Et ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres, et à s’associer pour rompre le pain et prier.
43 – Et toute âme était dans la crainte car il se faisait, par les apôtres, beaucoup de prodiges et de signes.
44 – Et tous ceux qui avaient foi étaient ensemble et avaient tout en commun ;
45 – ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon qu’on en avait besoin.
46 – Ils étaient chaque jour au temple, assidus et unanimes, ils rompaient le pain à la maison et prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur ;
47 – ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple ; et chaque jour le Seigneur ajoutait au groupe ceux qui étaient sauvés.

Mon commentaire :
La mise en place de la communauté se fait par l’adhésion des nouveaux venus qui donnent leurs biens à la communauté. C’est une compréhension orientée de l’abandon des richesses prônée dans la parabole du jeune homme riche.

Psaumes : 118 (Vulgate: 117), 2-4, 13-15b, 22-24

Psaume dialogué durant la montée au temple
2 – Que [la maison] d’Israël dise : car sa grâce dure à jamais !
3 – Que la maison d’Aaron dise : car sa grâce dure à jamais !
4 – Que ceux qui craignent Iahvé disent : car sa grâce dure à jamais !
13 – On m’avait poussé, pour que je tombe, mais Iahvé m’a secouru.
14 – Iah est ma force et l’objet de mon hymne, il a été pour moi le salut !
15 – Écho de cris de joie et de triomphe, dans les tentes des justes : la droite de Iahvé accomplit de hauts faits,
22 – La pierre qu’avaient rejetée les bâtisseurs, elle est devenue tête d’angle,
23 – c’est par Iahvé que cela s’est fait, c’est merveille à nos yeux ! »
24 – Voici le jour que Iahvé a fait, exultons et réjouissons-nous en lui !

Mon commentaire :
La vénération de Iahvé tourne à l’idolâtrie et le peuple affirme sa propre élévation grâce à lui en faisant référence à son statut initial (prisonnier des autres) et sa haute auto-considération actuelle. Les catholiques feront de même en rejetant les juifs de ce statut et en s’auto-proclamant fille aînée de Dieu.

2e lecture :

Première lettre de Pierre : 1, 3-9

3 – Béni soit Dieu, le Père de notre seigneur Jésus Christ, qui, selon sa grande miséricorde, en ressuscitant Jésus Christ d’entre les morts, nous a régénérés pour une espérance vivante,
4 – pour l’héritage indestructible, incorruptible, immarcescible qui vous est réservé dans les cieux ;
5 – vous que la puissance de Dieu garde par la foi pour un salut prêt à se dévoiler au dernier instant ;
6 – un salut dont vous exultez bien que diverses épreuves doivent encore vous attrister un moment
7 – afin que la preuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l’or qui est périssable quoique éprouvé au feu, vous vaille louange, gloire et honneur au dévoilement de Jésus Christ ;
8 – lui que vous aimez sans l’avoir vu et à qui, sans le voir encore, vous vous fiez dans l’exultation d’une joie inexprimable et pleine de gloire ;
9 – vous les bénéficiaires de cette fin de votre foi qu’est le salut de votre âme ;

Mon commentaire :
Cette phrase immense fait le point sur la situation des croyants de ces communautés. Selon la tradition ils sont sauvés par le sacrifice de Jésus et sa résurrection qui le fonde comme envoyé de Dieu. Nulle trace ici de l’Amour que Jésus est venu nous enseigner. Ce dévoilement de Jésus rejaillit sur ceux qui se fient à lui et leur fait espérer de grands bienfaits à la fin des temps, même si aujourd’hui la situation leur est pénible. Et c’est la souffrance d’aujourd’hui qui justifiera les bienfaits de demain. Nous sommes encore en plein dans une lecture sacrificielle dont l’Amour est exclu. Et cette foi en Jésus est le résultat des prophéties relatées dans la Torah.

Évangile selon Jean : 20, 19-31

19 – Le soir de ce même jour, le premier de la semaine, Jésus vint où les disciples, par crainte des juifs, se tenaient, portes fermées. Et debout au milieu d’eux, il leur dit : Paix à vous.
20 – Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Et les disciples se réjouirent de voir le Seigneur.
21 – Il leur dit encore : Paix à vous. Je vous envoie comme le Père m’a envoyé.
22 – Après cette parole, il leur souffla dessus et leur dit : Recevez l’Esprit saint.
23 – Les péchés seront remis à qui vous les remettrez, retenus à qui vous les retiendrez.
24 – Thomas, un des douze, appelé Didyme, n’était pas avec eux quand vint Jésus.
25 – Les autres disciples lui dirent : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Je ne le croirai pas à moins de voir à ses mains la marque des clous, de mettre mon doigt à la place des clous et de mettre ma main dans son côté.
26 – Huit jours après, les disciples se tenaient encore à l’intérieur et Thomas avec eux. Jésus vint, portes fermées et dit, debout au milieu d’eux : Paix à vous.
27 – Puis il dit à Thomas : Avance ton doigt ici, voici mes mains. Avance ta main, mets-la dans mon côté. Et ne sois pas méfiant, mais fidèle.
28 – Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu.
29 – Jésus lui dit : Tu as foi parce que tu me vois. Magnifiques ceux qui ont foi sans voir.
30 – Jésus à encore fait, devant ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre.
31 – Mais on a écrit ceux-ci pour que vous croyiez que Jésus est le christ, le Fils de Dieu, et qu’ainsi vous ayez vie en son nom.

Mon commentaire :
Par contraste cette partie montre comment Jésus, le jour même vient auprès des disciples assemblés et se fait reconnaître d’eux, non pas du simple fait d’être entré en un lieu, au mieux secret, voire totalement fermé, et de leur avoir parlé — comme ce fut le cas avec Marie — mais en leur montrant ses stigmates. Cela en dit long sur le peu de cas qu’il semble faire de leur capacité à croire. Comme pour adoucir leur cas, on nous montre Thomas tout aussi incrédule, mais en réalité, pas plus que les autres. En effet, eux aussi ont cru après avoir vu, alors que Marie croit sur la foi d’une parole. Pourquoi Thomas est-il ainsi mis à part ? Peut-être pour signifier que la communauté chrétienne de l’époque où fut rédigé ce texte ne voyait plus en lui un membre adhérent. Cela expliquerait la découverte d’un évangile qui lui est spécifiquement attribué, comme il en existe un attribué à Marie. Pour autant, ce qui est valorisé c’est la foi sans preuves matérielles.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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