18e dimanche du temps ordinaire

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

18e dimanche du temps ordinaire

1re lecture :

Ecclésiaste – Qôhélêth : 1, 2 ; 2, 21-23

2 – Vanité des vanités, a dit Qôhélêth. Vanité des vanités. Tout est vanité.

Mon commentaire :
Qôhélêth, qui est le maître de la communauté (l’ecclésia) exprime une grande dépression psychologique. Rien de ce qu’on peut obtenir en ce monde n’a de valeur à ses yeux.

21 – Car voici un homme qui a fait son travail avec sagesse, avec science et avec succès, et à un homme qui n’y a pas travaillé, il donnera sa part ! Cela aussi est vanité et grand mal.
22 – Car que revient-il à l’homme de tout son travail et de la recherche de son cœur auxquels il travaille sous le soleil ?
23 – Tous ses jours en effet sont douleur et son occupation est chagrin ; même pendant la nuit son cœur ne se repose pas : cela aussi est vanité.

Mon commentaire :
Ce monde ne valorise pas de façon adaptée la sagesse et le travail. Ce personnage, connu par son titre et sa filiation est souvent assimilé à Salomon, bien que cela ait été controversé. Ce qui ressort de ce court passage est le fait que ce monde ne peut rien nous apporter de valable.

Psaumes : 90 (Vulgate 89), 3-4, 5-6, 12-13, 14. 17abc

Grandeur de Dieu et fragilité de l’homme
3 – Tu réduis l’homme en poudre et tu dis : « Retournez, fils d’Adam ! »
4 – Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d’hier qui est passé et comme une veille dans la nuit.
5 – Tu les entraînes, ils n’étaient qu’un songe, ils sont comme l’herbe qui pousse le matin,
6 – Le matin elle fleurit, elle pousse, le soir elle se fane, elle est desséchée !
12 – À compter nos jours apprends-nous, pour que nous introduisions la sagesse en notre cœur.
13 – Reviens, Iahvé ! Jusques à quand ?… Prends en pitié tes serviteurs,
14 – rassasie-nous de ta grâce, dès le matin, que nous exultions et soyons joyeux toute notre vie,
17 – et que la douceur de Iahvé, notre Dieu, soit sur nous, affermis l’œuvre de nos mains ! […]

Mon commentaire :
Cette fin de psaume tronqué nous montre la compréhension juive, bien différente de celle de Salomon, de rapport à la Sagesse. L’homme n’est plus acteur mais simple spectateur qui attend de Iahvé qu’il lui donne ce qu’il considère comme un dû. Et en guise de sagesse, ce qu’il demande c’est le pouvoir d’être supporté par son Dieu. Nous retrouvons cette approche victimaire chez les judéo-chrétiens qui veulent aussi être considéré par Dieu comme différents et meilleurs que les autres créatures divines. Bien entendu, les cathares voient les choses autrement. Personne n’est au-dessus de personne et personne n’est plus aimé de Dieu qu’un autre, car nous sommes un seul et unique Esprit, divisé par l’œuvre du démiurge.

2e lecture :

Lettre de Paul aux Colossiens : 3, 1-5. 9-11

1 – Si vous avez été relevés avec le Christ, cherchez donc ce qui est en haut, là où le Christ est assis à la droite de Dieu ;
2 – tendez à ce qui est en haut et non à ce qui est sur la terre.
3 – Car vous êtes morts et votre vie est cachée en Dieu avec le Christ.
4 – Et quand le Christ, votre vie, sera manifesté, alors vous aussi serez manifestés en gloire avec lui.
5 – Faites donc mourir ce qu’il y a de terrestre dans vos membres : la prostitution, l’impureté, la passion, la mauvaise convoitise et l’avidité, qui est une idolâtrie ;

Mon commentaire :
L’auteur appelle les Colossiens à prendre Christ pour seule référence et non pas ce qui relève de ce monde. C’est par cette voie que l’on accède à l’éveil : en faisant mourir en nous la part mondaine, l’Adam originel.

9 – Ne vous mentez pas les uns aux autres, puisque vous vous êtes dévêtus du vieil homme et de ses actes
10 – et que vous avez revêtu le nouveau qui, pour connaître, se renouvelle, à l’image de celui qui l’a créé.
11 – Là, il n’y a plus de Grec ou de Juif, de circoncis ou de prépucé, ni de barbare, de Scythe, d’esclave ou d’homme libre, mais le Christ est tout et en tout.

Mon commentaire :
Paul rappelle ce point essentiel : dès que nous abandonnons notre condition humaine et mondaine pour ressusciter en Christ et mettre en avant notre condition spirituelle, nous sommes partie d’un tout unique sans aucune distinction.

Évangile selon Luc : 12, 13-21

13 – Quelqu’un de la foule lui dit : Maître, dis à mon frère de partager l’héritage avec moi.
14 – Il lui dit : Homme, qui m’a établi sur vous pour juger ou faire les partages ?
15 – Et il leur dit : Attention, gardez-vous de toute avidité ; on a beau être dans l’abondance, les biens ne sont pas la vie.
16 – Et il leur dit cette parabole : Il y avait un homme riche dont les terres avaient bien rapporté
17 – et il se demandait : Que vais-je faire ? car je n’ai plus où ramasser mes fruits !
18 – Alors il s’est dit : Voilà ce que je vais faire : je vais abattre mes granges et en bâtir de plus grandes et j’y ramasserai tout mon blé et mes biens ;
19 – et je dirai à ma vie : Ma vie, tu as là beaucoup de biens pour beaucoup d’années, repose-toi, mange, bois, fais la fête.
20 – Et Dieu lui a dit : Sot ! ta vie, on va te la redemander cette nuit ; et pour qui sera ce que tu as apprêté ?
21 – Tel est celui qui amasse pour lui au lieu de s’enrichir pour Dieu.

Mon commentaire :
Ce passage évoque la nécessité de se dégager de l’emprise du monde et notamment des richesses matérielles qui empoisonnent nos vies. En outre, personne ne peut s’instituer juge des autres. Ce point nous importe beaucoup car, dans ce monde, nous avons de nombreuses occasions de juger les autres ; il faut s’en abstenir.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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