Première lettre de Paul aux Corinthiens – 3

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Corinthiens

Chapitre 3

1 – Moi, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des spirituels, mais comme à des charnels, comme à des enfants dans le Christ.
2 – Je vous ai donné du lait à boire, non de la nourriture dont vous n’étiez pas capables. Même à présent vous n’en êtes pas capables,
3 – vous êtes encore charnels. Quand il y a parmi vous de la jalousie et des querelles, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas selon l’homme ?

Mon analyse :
Paul entre dans la partie importante de sa lettre, celle qui traite du succès de la prédication d’Apollos. Il commence par rappeler à ses lecteurs qu’ils n’ont pas encore atteint un niveau d’éveil suffisant. On retrouve cette notion dans les évangiles quand Jésus dit qu’il parle aux foules par paraboles car elles ne peuvent comprendre. Paul appuie sa démonstration en montrant que les comportements non Bienveillants confirment cette absence d’avancement. Ainsi il se donne de l’autorité sur ceux qu’il veut convaincre.

4 – Quand quelqu’un dit : moi je suis de Paul, et un autre : moi, d’Apollos, n’êtes-vous pas des hommes ?
5 – Qui est Apollos ? et qui est Paul ? Des serviteurs par qui vous avez eu foi, selon ce que le Seigneur leur a donné à chacun.
6 – Moi j’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître.
7 – Si bien que ne compte ni celui qui plante, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.
8 – Celui qui plante et celui qui arrose sont pareils. Chacun recevra son salaire selon son labeur.
9 – Car nous sommes les collaborateurs de Dieu. Vous, vous êtes le labour de Dieu, la bâtisse de Dieu.
10 – Selon la grâce que Dieu m’a donnée j’ai, en bon architecte, établi les fondations, un autre bâtit dessus ; à chacun de voir comment il bâtit.
11 – Car nul ne peut établir d’autres fondations que celles qui sont, c’est-à-dire Jésus Christ.
12 – Si sur ces fondations on bâtit avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, de l’herbe ou du chaume,
13 – l’œuvre de chacun deviendra manifeste ; car le Jour la fera voir, parce qu’elle se dévoilera dans le feu, et le feu discernera ce que vaut l’œuvre de chacun.
14 – Si l’œuvre demeure, celui qui l’a bâtie recevra un salaire.
15 – Si son œuvre est brûlée, ce sera à son détriment ; lui, il sera sauvé, mais comme à travers le feu.

Mon analyse :
Paul use de la même structure de phrase pour indiquer que choisir parmi les prédicateurs est une erreur. Ensuite, il va, petit à petit, dévaloriser Apollos et se valoriser. D’abord, il commence par une approche humble : nous sommes tous deux des serviteurs. Il indique quand même son antériorité en précisant que c’est lui qui a planté. Le verset 10 fait de Paul quelqu’un de plus important (l’architecte) et d’Apollos un simple constructeur. Et encore, Paul introduit un doute sur la qualité de sa construction. Ensuite, il semble se contredire en précisant que les fondations sont déjà préexistantes, ce qui revient à dire que lui n’a pas établi de fondations, tout au plus les a-t-il révélées. Enfin, il annonce qu’au jour dernier c’est Dieu qui déterminera la qualité du travail de chacun et les deux derniers versets (14 et 15) annonce le résultat, au bon architecte la maintien de son œuvre, au mauvais la perte de son travail mais le salut quand même.

16 – Ne savez-vous pas que vous êtes le sanctuaire de Dieu et que l’esprit de Dieu habite en vous ?
17 – Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint ; c’est ce que vous êtes.
18 – Que personne ne se séduise soi-même. Si l’un de vous semble être un sage dans ce siècle, qu’il devienne stupide pour devenir sage.
19 – En effet la sagesse de ce monde est stupide devant Dieu, car il est écrit : Il attrape les sages à leur astuce.
20 – Et encore : Le Seigneur connaît les raisonnements des sages et qu’ils sont vains.
21 – Que personne donc ne se vante d’un homme car tout est à vous,
22 – Paul, Apollos, Képhas, le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir, tout est à vous,
23 – et vous au Christ, et le Christ à Dieu.

Mon analyse :
Le verset 17, remanié par le scribe comme le rappelle Paul-Louis Couchoud, fait de Dieu un vengeur alors que la version de Marcion dit simplement : « Il sera détruit » et non : « Dieu le détruira ». Paul dit simplement que ceux qui pervertissent les hommes en train de suivre la voie de Christ commettent un péché si grave que le salut leur sera refusé. C’est une accusation à demi-mot contre Apollos que Paul accuse de pervertir son message. Il considère qu’Apollos a fait preuve d’orgueil en raison du succès de sa prédication à Corinthe, liée à la qualité de son expression quand Paul sait très bien qu’il a, lui, toutes les peines du monde a bien s’exprimer en public. Il essaie donc de le dévaloriser en mettant en avant le danger de l’apparente sagesse. Pour finir il met tout dans un même sac, sans oublier de se citer en premier.

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