Lettre de Paul aux Romains – 4

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Romains

Chapitre 4

1 – Que dirons-nous donc d’Abraham notre ancêtre selon la chair ? Qu’a-t-il trouvé ?
2 – Si Abraham a été justifié par ses œuvres, il a de quoi s’en vanter, mais pas devant Dieu.
3 – Car que dit l’écriture ? Abraham s’est fié à Dieu et celui a été compté pour justice.
4 – Or si on travaille, le salaire n’est pas compté comme grâce mais comme dû ;
5 – mais si sans travailler on se fie en celui qui justifie l’impie, alors la foi est comptée pour justice.
6 – De même David dit la magnificence de l’homme à qui Dieu compte une justice sans les œuvres :
7 – Magnifiques ceux dont les iniquités sont remises et dont les péchés sont couverts !
8 – Magnifique l’homme à qui le Seigneur ne compte pas le péché !

Mon analyse :
Ce chapitre n’est pas de Paul mais d’un scribe judéo-chrétien. Il cherche à rattacher la pensée de Paul à la tradition abrahamique puisqu’il vient de confirmer au chapitre précédent qu’elle n’était pas mosaïque. L’argument est que si Abraham a été reconnu par Dieu parce qu’i a eu foi alors que la Loi n’existait pas, c’est que la Loi n’est pas nécessaire à la grâce.

9 – Est-ce là une magnificence de circoncis ou de prépucé ? Nous disions que la foi a été comptée pour justice à Abraham.
10 – Comment donc a-t-elle été comptée ? Quand il était circoncis ou prépucé ? Il n’était pas circoncis mais prépucé,
11 – et il a reçu le signe de la circoncision comme sceau de la justice de sa foi de prépucé ; ainsi est-il devenu le père de tous les prépucés qui ont foi, en sorte que justice leur soit comptée,
12 – et le père des circoncis qui ne sont pas que circoncis mais qui vont sur les pas de la foi de prépucé de notre père Abraham.

Mon analyse :
Quatre versets inutiles confirmant que l’appartenance à la religion juive, manifestée par la circoncision, est moins importante que la foi.

13 – Car il n’a pas été promis à Abraham ou à sa semence d’être héritiers du monde par la Loi, mais bien par la justice de la foi ;
14 – en effet s’ils sont héritiers par la Loi, vaine est la foi, abolie la promesse,
15 – puisque la Loi produit la colère. Où il n’y a pas de loi il n’y a pas de transgression.
16 – C’est pourquoi c’est par la foi : pour que ce soit par grâce et que la promesse soit assurée à toute la semence, non celle de la Loi seule mais celle de la foi d’Abraham, lui qui
17 – (comme il est écrit : j’ai fait de toi le père de beaucoup de nations) est notre père à tous devant celui en qui il s’est fié, Dieu, qui fait vivre les morts et qui appelle ce qui s’est pas comme si c’était.
18 – Il a eu foi, espérant contre toute espérance, ainsi est-il devenu le père de beaucoup de nations selon qu’il est écrit : telle sera ta semence.
19 – Sans faiblir dans sa foi il a considéré qu’âgé de quelque cent ans son corps était mort et mort aussi le sein de Sara.
20 – Sans tergiverser, sans méfiance devant la promesse de Dieu, il s’est fortifié par la foi et a rendu gloire à Dieu,
21 – pleinement convaincu que ce qu’il promet il peut le faire.
22 – C’est pourquoi ce lui a été compté pour justice.
23 – Or ce n’est pas pour lui seul qu’on a écrit : ce lui a été compté,
24 – mais aussi pour nous à qui ce doit être compté, nous qui nous fions en celui qui a relevé d’entre les morts Jésus notre seigneur
25 – lequel a été livré pour nos fautes et relevé pour notre justification.

Mon analyse :
De nouveau, l’auteur valide la suprématie de la foi sur la Loi. Au passage, il indique que la Loi provoque la transgression, ce qui n’empêche pas les Judéo-chrétien de fonctionner sur la base d’une loi positive. Sans renier clairement la loi positive (Moïse), il glisse vers Abraham afin de se libérer de l’emprise juive et de pouvoir valider la nouvelle religion comme seule vraiment ancrée dans la tradition. Cela permettra de déclarer que c’est le Catholicisme qui est la vraie religion de Dieu.

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