Évangile selon Marc – Chapitre 5

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON MARC

Chapitre cinq

1 – Et ils vinrent sur l’autre rive de la mer, au pays des Géraséniens.
2 – Comme il sortait du bateau, un homme avec un esprit impur vint des tombeaux au-devant de lui ;
3 – il était à demeure dans les tombeaux et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne ;
4 – car on l’avait souvent lié avec des entraves et des chaînes, et il avait rompu les chaînes, brisé les entraves, et personne ne pouvait le dompter.
5 – Il était nuit et jour dans les tombeaux et dans les montagnes, à crier et à se taillader avec des pierres.
6 – Il vit Jésus de loin, courut se prosterner devant lui
7 – et cria à grande voix : Que me veux-tu, Jésus fils du Dieu très-haut ? Par Dieu je t’adjure, ne me tourmente pas !
8 – Car il lui disait : Esprit impur, sors de cet homme !
9 – Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Il lui dit : Je m’appelle Légion, car nous sommes beaucoup.
10 – Et il faisait beaucoup appel à lui pour qu’il ne les envoie pas hors du pays.
11 – Or il y avait là, vers la montagne, un grand troupeau de cochons que l’on faisait paître.
12 – Ils faisaient donc appel à Jésus et disaient : Envoie-nous dans les cochons, que nous y entrions.
13 – Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, ils entrèrent dans les cochons, et le troupeau d’environ deux mille s’élança de l’escarpement dans la mer et fut étouffé dans la mer.
14 – Les porchers s’enfuirent et l’annoncèrent à la ville et aux champs. Les gens vinrent voir ce qui était arrivé.

Mon analyse :
Dans Matthieu la même scène se déroule avec deux possédés (VIII, 28). Les récits diffère peu et la référence à un élevage de cochons donne à penser que nous sommes dans un pays où la religion n’est pas ou mal respectée car c’est un animal impur. Est-ce une ruse de Jésus pour chasser les démons puisque les cochons meurent ou bien est-ce une manière pour les esprit de retourner auprès de leur maître ?

15 – Ils viennent vers Jésus et observent le démoniaque qui avait eu cette légion et qui étais assis, habillé, et plein de bon sens ; et ils furent effrayés.
16 – Ceux qui avaient vu leur racontèrent comment c’était arrivé au démoniaque, et l’histoire des cochons.
17 – Et ils commencèrent à faire appel à lui pour qu’il s’en aille de leur territoire.

Mon analyse :
L’opposition double entre les habitants et le possédé est amusante ; quand il est fou tout le monde est rassuré, mais quand il recouvre la raison tout le monde est affolé. Ils font partir Jésus, peut-être de peur qu’il ne provoque d’autres dégâts, peut-être parce que son pouvoir les effraie.

18 – Comme il entrait dans le bateau, l’ancien démoniaque faisait appel à lui pour être avec lui.
19 – Il ne le laissa pas faire; il lui dit : Va dans ta maison, auprès des tiens ; annonce-leur tout ce que le Seigneur ta fait et qu’il a eu pitié de toi.
20 – Il s’en alla et commença à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et chacun s’étonnait.
21 – Jésus refit en bateau la traversée vers l’autre rive, et une grosse foule se rassembla autour de lui. Il était au bord de la mer.
22 – Vient alors un chef de synagogue, un nommé Jaïre qui, en le voyant, tombe à ses pieds,
23 – fait beaucoup appel à lui et dit : Ma fille est à toute extrémité ; viens poser les mains sur elle, pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive.

Mon analyse :
Ce notable juif fait appel à Jésus qu’il aurait normalement dû rejeter. Cela ressemble au comportement des gens dont une grave maladie menace la vie et qui n’ont pas d’option pour guérir ; ils sont prêts à tout pour un peu d’espoir.

24 – Jésus s’en alla avec lui. Et une grosse foule le suivait, le serrait.
25 – Et une femme, qui avait un écoulement de sang depuis douze ans,
26 – et avait beaucoup souffert de beaucoup de médecins, et avait dépensé tout son avoir, et n’y avait rien gagné mais allait plutôt plus mal,
27 – et avait entendu parler de Jésus, et venait par derrière dans la foule, toucha son manteau ;
28 – car elle disait : Si seulement je touche à ses vêtements, je serai sauvée.
29 – Et aussitôt la source de son sang sécha ; et elle connut par son corps qu’elle était guérie de sa calamité.
30 – Aussitôt Jésus reconnut en lui-même qu’une force était sortie de lui et il se retourna dans la foule ; il disait : Qui est-ce qui a touché à mes vêtements ?
31 – Ses disciples lui disaient : Tu vois la foule qui te serre et tu dis : Qui est-ce qui m’a touché ?
32 – Et il regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela.
33 – La femme, effrayée, tremblante et sachant ce qui lui était arrivé, vint tomber devant lui et lui dit toute la vérité.
34 – Alors il lui dit : Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va-t-en en paix et reste guérie de ta calamité.

Mon analyse :
On intercale ici un miracle pendant que Jésus est en route pour en réaliser un autre. C’est pour montrer qu’il n’agit pas dans l’urgence malgré la gravité du cas de l’enfant, parce que à Dieu rien n’est impossible. Pour la femme, le miracle se réalise de lui-même. C’est le message important, la foi seule sauve.

35 – Il parlait encore quand, de chez le chef de synagogue, on vient dire : Ta fille est morte, pourquoi excèdes-tu encore le maître ?
36 – Mais Jésus entend prononcer cette parole, il dit au chef de synagogue : Ne crains pas ; aie foi seulement.
37 – Et il ne laissa personne le suivre, sauf Pierre, Jacques, et Jean le frère de Jacques.
38 – Ils viennent à la maison du chef de synagogue, et Jésus voit le tumulte, beaucoup de gens qui pleurent et qui glapissent.
39 – Et il entre, il leur dit : Pourquoi ce tumulte et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte, elle dort.
40 – Et ils riaient de lui. Mais il les chasse tous, il prend le père de l’enfant, la mère, ceux qui sont avec lui, et il entre là où était l’enfant.
41 – Il tient l’enfant par la main et lui dit : Talitha, koumi ! ce qui veut dire : Fillette, je te dis de te lever !
42 – Et aussitôt la fillette fut debout ; et elle marchait, car elle avait douze ans. Aussitôt ils s’extasièrent, hors d’eux-mêmes.
43 – Il insista beaucoup auprès d’eux pour que personne ne le sache, et il dit de donner à manger à l’enfant.

Mon analyse :
L’intensité dramatique est au maximum : l’enfant est morte. Jésus fait appel à la foi du notable, non pas la foi en son Dieu, mais la foi en Jésus et dans le Dieu qu’il annonce. C’est énorme pour cet homme qui doit renverser ses valeurs les plus profondes. Et jésus met Iahvé en déroute puisqu’il montre vivante celle que Iahvé avait laissée mourir. Après l’action miraculeuse on voit le côté thérapeute quand il demande que l’on donne à manger à l’enfant.

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