Évangile selon Marc – Chapitre 15

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON MARC

Chapitre quinze

1 – Dès l’aube, les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens, les scribes, et tout le Sanhédrin, ils lièrent Jésus et l’emmenèrent pour le livrer à Pilate.
2 – Pilate le questionna : Est-ce toi le roi des Juifs ? Et il répondit : Tu le dis.
3 – Les grands prêtres l’accusaient de beaucoup de choses.
4 – Pilate le questionna encore : Tu ne réponds rien ? Vois comme ils t’accusent !
5 – Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate fut étonné.
6 – À chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui qu’on réclamait.
7 – Or il y en avait un qu’on appelait Barabbas, il était en prison avec les insurgés qui, dans l’insurrection, avaient commis un meurtre.
8 – La foule monta et commença à demander qu’on fasse comme d’habitude.
9 – Pilate leur répondit : Vous voulez que je vous relâche le roi des Juifs ?
10 – Car il savait que les grands prêtres l’avaient livré par envie.
11 – Mais les grands prêtres soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas.
12 – Pilate leur répondit encore : Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs ?
13 – Ils crièrent encore : Crucifie-le.
14 – Pilate leur disait : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils crièrent de plus belle : Crucifie-le.
15 – Pilate, voulant donner satisfaction à la foule, leur relâcha Barabbas et fit flageller Jésus qu’il livra pour être crucifié.
16 – Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur de la cour, c’est-à-dire dans le prétoire. Et ils convoquent toute la cohorte,
17 – ils le revêtent de pourpre, lui mettent une couronne d’épines qu’ils ont tressée.
18 – Et ils commencèrent à le saluer : Bonjour, roi des Juifs !
19 – Ils lui tapaient la tête avec un roseau, ils crachaient sur lui, ils se mettaient à genoux, se prosternaient devant lui.
20 – Quand ils se furent moqués de lui, ils le dévêtirent de la pourpre et le revêtirent de ses vêtements. Puis ils l’emmènent pour le crucifier.

Mon analyse :
Jésus ne participe pas à son procès ; à Pilate qui l’interroge il fait une réponse ambiguë qui peut être interprétée par Pilate comme un oui, mais dont nous comprenons qu’elle est simplement un constat que l’on pourrait exprimer par : Si tu le dis ! La suite nous est connue et l’on remarque cependant que l’emploi du terme Roi des juifs ne provoque aucune opposition des responsables Juifs, contrairement à ce que nous dit Jean.

21 – Et ils requièrent pour prendre sa croix un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d’Alexandre et de Rufus.
22 – Et ils amènent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui veut dire : lieu du Crâne.
23 – Ils lui donnaient du vin à la myrrhe, mais il n’en prit pas.
24 – Ils le crucifient donc et partagent ses vêtements en les tirant au sort.
25 – C’était la troisième heure quand ils le crucifièrent.
26 – Et il y avait l’inscription du motif, où était écrit : LE ROI DES JUIFS.
27 – Et avec lui on crucifie deux bandits, un à sa droite et un à sa gauche.
28 – Ainsi fut remplie cette écriture qui dit : Il a été compté avec les iniques.
29 – Et les passants le blasphémaient, hochaient la tête, ils disaient : Eh ! toi qui défais le sanctuaire et le rebâtis en trois jours,
30 – sauve-toi, descends de la croix !
31 – Pareillement, les grands prêtres se moquaient de lui entre eux avec les scribes, ils disaient : Il a sauvé les autres, il ne peut pas se sauver lui-même !
32 – Ce christ, ce roi d’Israël, qu’il descende de la croix, maintenant ! Alors nous verrons et nous aurons foi. Ceux qui étaient crucifiés avec lui l’injuriaient aussi.
33 – Quand ce fut la sixième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.
34 – À la neuvième heure, Jésus clama à grande voix : Éloï, Éloï, lama sabacthani, ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?
35 – Quelques-uns de ceux qui se tenaient là disaient en l’entendant : Voilà qu’il appelle Élie !
36 – Quelqu’un courut remplir une éponge de vinaigre, la mit au bout d’un roseau et lui donna à boire en disant : Laissez, voyons si Élie vient le descendre.
37 – Mais Jésus poussa un grand cri et expira.
38 – Et le rideau du sanctuaire se fendit en deux du haut en bas.
39 – Quand le centurion qui était là en face de lui le vit expirer ainsi, il dit : Cet homme était vraiment fils de Dieu.

Mon analyse :
Rien de particulier par rapport à ce que nous connaissons déjà dans cette passion. On observe la double approche mosaïque : celle de Marc qui rappelle l’écriture concernant la crucifixion avec les bandits, et celle des témoins qui s’interrogent sur une éventuelle intervention d’Élie. Les manifestions post mortem sont beaucoup moins importantes que chez Matthieu.

40 – Il y avait aussi des femmes qui observaient de loin et, parmi elles, Marie Madeleine, Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé,
41 – qui l’avaient suivi et étaient à son service quand il était en Galilée, beaucoup d’autres aussi, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Mon analyse :
Marie Madeleine est encore au premier rang, ce qui interroge sur son statut vis-à-vis de la famille de Jésus. Sa mère Marie n’est pas présentée ainsi mais comme mère de ses frères. Cela peut étonner, comme si l’on voulait marquer la distance des liens familiaux. Salomé, inconnue jusque là est peut-être une de ses sœurs puisqu’elle n’ont jamais été nommément désignées.

42 – Et le soir venu, comme c’était la Préparation, c’est-à-dire la veille du sabbat,
43 – Joseph d’Arimathie, une notabilité du Conseil et qui lui aussi attendait le règne de Dieu, osa entrer chez Pilate et demanda le corps de Jésus.
44 – Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort, il fit appeler le centurion et lui demanda si Jésus était mort depuis longtemps.
45 – Renseigné par le centurion, il fit don du cadavre à Joseph.
46 – Joseph acheta un linceul, descendit Jésus, l’enveloppa du linceul et le déposa dans un tombeau qui était taillé dans la roche ; puis il roula une pierre contre la porte du tombeau.
47 – Marie Madeleine et Marie, mère de Joset, regardaient où on le mettait.

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