Évangile selon Luc – Chapitre 18

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 18

1 – Et il leur disait en parabole comment on doit prier toujours et sans se lasser ;
2 – il dit : Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait personne.
3 – Et il y avait dans cette ville une veuve qui venait lui dire : Venge-moi de mon adversaire !
4 – Pendant un temps il ne le voulait pas ; mais après, il s’est dit : Même que je ne craigne pas Dieu et ne respecte personne,
5 – cette veuve me fatigue et je vais la venger, de peur qu’elle vienne à bout de me mater.
6 – Et le Seigneur dit : Entendez ce que dit cet injuste juge !
7 – Et Dieu ne vengerait pas ses élus qui clament vers lui jour et nuit et pour qui il est généreux ?
8 – Je vous le dis, il aura tôt fait de les venger. Mais quand le fils de l’homme viendra, est-ce qu’il trouvera de la foi sur la terre ?

Mon analyse :
Je note deux notions à partir de ces personnages récurrents dans les écritures ; la veuve réclame sa vengeance de façon répétitive et va finir par obtenir satisfaction comme le croyant doit prier sans cesse s’il veut obtenir son salut. Le juge qui est sans foi et qui le sait n’agit qu’en fonction de son propre intérêt et non dans un esprit de justice mais, involontairement, il va satisfaire celle qui veut se venger. Cependant, entre ceux qui agissent mus par des passions humaines et ceux qui agissent par intérêt, il n’y en a pas qui agissent avec foi. Or, ce sont ceux-là que Christ viendra chercher à la fin des temps.

9 – Il dit encore, à certains qui étaient persuadés d’être des justes et méprisaient les autres, cette parabole :
10 – Deux hommes étaient montés prier au temple ; l’un était un pharisien et l’autre, un percepteur.
11 – Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : ô Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce percepteur !
12 – Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme sur tout ce que je possède.
13 – Et le percepteur, qui se tenait au loin, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine et disait : ô Dieu, pardonne au pécheur que je suis !
14 – Je vous le dis, celui-ci plutôt que l’autre est descendu justifié dans sa maison. Car quiconque se hausse sera abaissé et quiconque s’abaisse sera haussé.

Mon analyse :
En voici encore le rappel, l’humilité est un fondamental du christianisme authentique et découle directement de la Bienveillance.

15 – On lui présentait même les enfants pour qu’il les touche. À cette vue, les disciples les tançaient,
16 – mais Jésus appela les enfants et dit : Laissez-les venir à moi, ne les empêchez pas, car le règne de Dieu est à leurs pareils.
17 – Oui je vous le dis, quiconque n’accueille pas le règne de Dieu comme un enfant, n’y entrera pas.

Mon analyse :
Jésus met en avant les esprits simples — les pauvres en esprit — qui n’agissent pas de façon calculatrice mais avec spontanéité.

18 – Un chef lui demanda : Bon maître, qu’est-ce que je peux faire pour hériter de la vie éternelle ?
19 – Jésus lui dit : Pourquoi me dis-tu bon ? Personne n’est bon, que Dieu seul.
20 – Tu sais les commandements : Tu ne seras pas adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne témoigneras pas à faux ; honore ton père et ta mère.
21 – Il dit : J’ai gardé tout cela dès ma jeunesse.
22 – À cette parole, Jésus lui dit : Une chose te manque encore : vends tout ce que tu as et distribues-en le prix aux pauvres ; et tu auras un trésor dans les cieux. Et viens ici, suis-moi.
23 – À ces paroles il devint triste, car il était fort riche.
24 – Jésus le vit et dit : Comme il est difficile à ceux qui ont des richesses d’entrer dans le règne de Dieu !
25 – Il est en effet plus facile à un chameau d’entrer par un trou d’aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le règne de Dieu.
26 – Ceux qui l’écoutaient lui dirent : Et qui peut être sauvé ?
27 – Il dit : Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu.
28 – Et Pierre lui dit : Voilà, nous avons laissé nos affaires pour te suivre.
29 – Il leur dit : Oui je vous le dis, personne n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants à cause du règne de Dieu,
30 – qu’il ne reçoive à l’instant plusieurs fois autant et, dans l’âge qui vient, la vie éternelle.

Mon analyse :
Chez Luc il s’agit d’un homme mûr et installé qui s’interroge sur son salut. La réponse de Jésus, en deux temps, est destinée à montrer que la loi mosaïque, bien que juste et correcte sur bien des points, est insuffisante car il lui manque l’essentiel : la Bienveillance et l’humilité.

31 Il prit les douze et leur dit : Voilà que nous montons à Jérusalem, et tout ce que les prophètes ont écrit du fils de l’homme va être fini :
32 – il sera livré aux nations, moqué, outragé, conspué,
33 – on le fouettera, on le tuera et, le troisième jour, il ressuscitera.
34 – Et ils n’y comprirent rien ; cette parole leur était cachée et ils ne savaient pas de quoi on parlait.
35 – Comme il approchait de Jéricho, un aveugle, assis au bord du chemin, mendiait.
36 – En entendant passer une foule il demanda ce que c’était.
37 – On lui annonça : Jésus le nazaréen passe.
38 – Il s’exclama : Jésus fils de David, aie pitié de moi !
39 – Ceux qui marchaient en tête lui enjoignaient de se taire ; mais il criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi !
40 – Jésus s’arrêta, ordonna qu’on le lui amène et, quand l’autre se fut approché, lui demanda :
41 – Que veux-tu que je fasse pour toi ? Il dit : Seigneur, que j’y voie !
42 – Et Jésus lui dit : Vois ! ta foi t’a sauvé.
43 – Et tout de suite il vit ; et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, à cette vue, rendait louange à Dieu.

Mon analyse :
Ce chapitre se clos sur deux références aux écrits juifs, celle que Jésus fait aux prophètes et celle de l’aveugle à David. Le rédacteur revient ancrer Jésus dans la tradition mosaïque alors que juste au-dessus il la dénonçait.

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