Évangile de Luc – Chapitre 14

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON LUC

CHAPITRE 14

1 – Comme il était venu manger du pain, un jour de sabbat, dans la maison d’un des chefs des pharisiens, eux aussi l’épiaient.
2 – Et voilà qu’il y avait devant lui un homme hydropique.
3 – Jésus répondit aux légistes et aux pharisiens : A-t-on ou non le droit de soigner, un jour de sabbat ?
4 – Ils ne bronchèrent pas. Alors il le prit, le guérit et le renvoya.
5 – Et il leur dit : Qui de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera aussitôt un jour de sabbat ?
6 – Et ils ne purent pas répliquer à cela.

Mon analyse :
Jésus met en défaut les Juifs face à leur loi ; il montre que son énoncé est contraire à la bienveillance et que ceux qui veillent à son respect sont les premiers à l’enfreindre. C’est le lot de toute loi positive ; dès que l’on énonce des obligations à respecter on crée les conditions de son infraction.

7 – Attentif à la façon dont les invités choisissaient les premières places, il leur dit une parabole :
8 – Quand on t’invite à des noces, ne va pas t’étendre à la première place, de peur que quelqu’un de plus estimé que toi ait été invité aussi
9 – et que celui qui vous a invités, toi et lui, vienne te dire : Donne-lui ta place. Tu commencerais alors avec honte à retenir la dernière place.
10 – Mais quand tu es invité, va t’étendre à la dernière place, pour que, quand viendra celui qui t’a invité, il te dise : Mon ami, monte plus haut. Ce sera alors pour toi une gloire devant tous les convives,
11 – Car quiconque se hausse sera abaissé et quiconque s’abaisse sera haussé.

Mon analyse :
Après avoir dénoncé la loi juive, Jésus met en avant les préceptes découlant de son commandement d’amour et d’humilité. Ici il montre combien l’humilité est profitable à tous alors que la vanité ne peut qu’être désagréable.

12 – Et il disait aussi à celui qui l’avait invité : Quand tu fais un déjeuner ou un dîner, n’appelle ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’eux aussi t’invitent et que ce soit ta récompense.
13 – Quand tu fais une réception, invite plutôt des pauvres, des infirmes, des boiteux, des aveugles,
14 – et tu seras magnifique, parce qu’ils n’ont pas de quoi te rendre, et cela te sera rendu à la résurrection des justes.

Mon analyse :
Là Jésus montre que la bienveillance est préférable à l’ostracisme car on est valorisé quand on donne à ceux qui ne peuvent rendre car ils manquent de tout. Ainsi deux sont bénéficiaires de ce qui sinon ne profite à personne.

15 – À ces paroles, un des convives lui dit : Magnifique celui qui mangera du pain dans le règne de Dieu !
16 – Il lui dit : Un homme faisait un grand dîner auquel il avait invité beaucoup de monde ;
17 – et, à l’heure du dîner, il a envoyé son esclave dire aux invités : Venez, tout est prêt.
18 – Et tous, d’un commun accord, ont commencé à s’excuser. Le premier lui a dit : J’ai acheté un champ et il faut que je sorte le voir ; je te demande de m’excuser.
19 – Un autre a dit : J’ai acheté cinq paires de bœufs et je vais les essayer ; je te demande de m’excuser.
20 – Un autre a dit : Je viens de me marier et c’est pourquoi je ne peux pas venir.
21 – En arrivant, l’esclave a annoncé cela à son seigneur. Alors le maître de maison, en colère, a dit à son esclave : Sors vite dans les rues et les ruelles de la ville, et amène ici les pauvres, les infirmes, les aveugles, les boiteux.
22 – Et l’esclave a dit : Seigneur, ce que tu as commandé est fait et il y a encore de la place.
23 – Et le seigneur a dit à l’esclave : Sors sur les chemins et le long des clôtures, et force les gens à entrer, pour que ma maison soit remplie.
24 – Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui étaient invités ne goûtera de mon dîner.

Mon analyse :
En réponse à celui qui affirme aspirer au salut, Jésus répond en rappelant que le salut n’est pas pour tous. Ceux qui restent enchaînés à ce monde ne pourront pas y accéder dans cette vie. De même pour ceux qui mépriseraient la parole et le messager de Dieu.

25 – Comme de grosses foules allaient avec lui, il se retourna et leur dit :
26 – Si quelqu’un vient à moi et ne déteste pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et jusqu’à sa vie, il ne peut pas être mon disciple.
27 – Quiconque ne porte pas sa croix à ma suite ne peut pas être mon disciple.
28 – Car, qui d’entre vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assoit pas d’abord pour calculer la dépense et s’il a de quoi terminer ?
29 – De peur qu’après avoir posé les fondations il ne puisse pas finir et que tous ceux qui le verront ne commencent à se moquer de lui
30 – et à dire : Voilà un homme qui commence à bâtir et ne peut pas finir !
31 – Ou quel roi, s’il part en guerre contre un autre roi, ne s’assoit pas d’abord pour délibérer s’il est capable, avec dix mille hommes, d’aller au-devant de celui qui vient sur lui avec vingt mille ?
32 – Sinon, pendant que l’autre est encore loin, il envoie une ambassade demander la paix.
33 – Ainsi donc, quiconque d’entre vous ne se sépare pas de tous ses biens, ne peut pas être mon disciple.
34 – C’est bon, le sel ; mais si même le sel s’affadit, avec quoi l’assaisonner ?
35 – il n’est bon ni pour la terre ni pour le fumier ; on le jette dehors. Entende qui a des oreilles pour entendre !

Mon analyse :
Jésus revient sur la nécessité de se détacher du monde et de ses règles normatives. Nous ne devons pas rester liés à des appartenances mondaines car nous sommes liés à tous. Ceux qui nous sont proches dans le monde n’y perdront rien, mais nous devons traiter de la même façon ceux qui ne nous sont pas proches par le monde. Se détacher du monde est aussi se détacher des possessions car elles ne peuvent que nous gêner dans notre cheminement et ne seront pas plus utiles que du sel affadi.

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