3e dimanche de carême

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe du 3e dimanche de carême

1re lecture :

Exode : 20, 1-17 (ou brève : 20, 1-3. 7-8. 12-17)

1 – Élohim dit toutes ces paroles en ces termes :
2 – « Je suis Iahvé, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison des esclaves :
3 – tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
4 – Tu ne te feras pas d’idole, ni aucune image de ce qui est dans les cieux en haut, ou de ce qui est sur la terre en bas, ou de ce qui est dans les eaux sous la terre.
5 – Tu ne te prosterneras pas devant eux et tu ne les serviras pas. Car moi, Iahvé, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, punissant la faute des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième génération, pour ceux qui me haïssent,
6 – et faisant grâce jusqu’à la millième pour ceux qui m’aiment et observent mes commandements.
7 – Tu ne prononceras pas en vain le nom de Iahvé, ton Dieu, car Iahvé n’innocente pas celui qui prononce son nom en vain.
8 – Souviens-toi du jour du Sabbat pour le sanctifier :
9 – six jours tu travailleras et tu feras toute ta besogne,
10 – mais le septième jour est le Sabbat pour Iahvé, ton Dieu ; tu ne feras aucune besogne, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni ton hôte qui est dans tes portes,
11 – car en six jours Iahvé a fait les cieux et la terre et la mer, et tout ce qui est en eux, mais il s’est reposé au septième jour. C’est pourquoi Iahvé a béni le jour du Sabbat et l’a sanctifié.
12 – Honore ton père et ta mère, afin que se prolongent tes jours sur le sol que te donne Iahvé, ton Dieu.
13 – Tu ne tueras pas.
14 – Tu ne commettras pas d’adultère.
15 – Tu ne voleras pas.
16 – Tu ne déposeras pas de faux témoignage contre ton prochain.
17 – Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son ni tout ce qui est à ton prochain. »

Mon commentaire :
Iahvé démontre qu’il est un Dieu jaloux et justicier. On est aux antipode du Dieu d’amour des cathares. Le prochain est le coreligionnaire et non l’ensemble de l’humanité.

Psaumes : 19 (Vulgate 18B), 8, 9, 10, 11

Dieu créateur et législateur
8 – La Loi de Iahvé est parfaite, convertissant l’âme ; le témoignage de Iahvé est sûr, donnant la sagesse au simple ;
9 – Les ordonnances de Iahvé sont droites, réjouissant le cœur ; le commandement de Iahvé est clair, illuminant les yeux.

Mon commentaire :
Cet hymne à Iahvé cache mal les versets supprimés.

2e lecture :

Première lettre de Paul aux Corinthiens : 1, 22-25

22 – voilà que maintenant il vous a réconciliés en son corps de chair, par la mort, pour vous présenter devant lui, saints et sans reproche ni blâme,
23 – si du moins vous persistez dans la foi, fondés, fermes, et sans bouger de l’espérance de cet évangile que vous avez entendu et qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi, Paul, je suis devenu le serviteur.

Mon commentaire :
Le verset 22 est clairement à l’opposé de la pensée de Paul puisqu’il parle de Jésus en corps de chair alors que nous avons déjà vu que Paul en doutait.

24 – Maintenant, je me réjouis de souffrir pour vous. Je complète dans ma chair ce qui manquait aux afflictions du Christ, pour son corps qui est l’église ;
25 – corps dont je suis devenu le serviteur en vertu de cette gestion que Dieu m’a donnée pour vous afin que je remplisse la parole de Dieu,

Mon commentaire :
Cette emphase finale et ce rôle prééminent que se donne l’auteur sont très différents de la pensée de Paul, toute en humilité et contrition.

Évangile selon Jean : 2, 13-25

13 – La Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem.
14 – Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de colombes, et changeurs installés.
15 – Faisant un fouet avec des cordes, il les expulsa tous du temple, et les brebis et les bœufs, et il renversa la monnaie des changeurs et retourna leurs tables.
16 – Et il dit aux vendeurs de colombes : Enlevez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon père une maison de négoce.
17 – Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévore.

Mon commentaire :
Cette version est une des moins violente de celles qui nous sont parvenues. Je note que Jésus chasse manuellement les vendeurs d’offrandes les plus chères (bœufs et brebis) ainsi que ceux qui manipulent directement l’argent mais qu’il se contente du raisonnement pour faire partir ceux qui vendent les offrandes modestes (colombes) aux plus pauvres. Ce faisant, ce n’est pas seulement aux vendeurs qu’il s’en prend mais à la classe sacerdotale des lévites et des prêtres qui sont rémunérés exclusivement par une part prise sur les ventes des offrandes. On comprend pourquoi les cathares attachaient de l’importance à gagner eux-mêmes leur subsistance et à ne pas dépendre d’une forme quelconque de mendicité. En supprimant le recours à l’argent, il replace la prière simple et personnelle au centre de la relation spirituelle.

18 – Alors les Juifs lui demandèrent : Quel signe nous montres-tu pour agir de la sorte ?
19 – Jésus leur répondit : Défaites ce sanctuaire, et dans trois jours je le relèverai.
20 – Les Juifs lui dirent : Voilà quarante-six ans qu’on bâtit ce sanctuaire, et toi, tu le relèves dans trois jours ?
21 – Mais il parlait du sanctuaire de son corps.
22 – Quand il fut relevé d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il en avait parlé et ils se fièrent à l’écriture et à la parole que Jésus avait dite.
23 – Comme il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup virent les signes qu’il faisait et se fièrent à son nom.
24 – Mais Jésus, pour sa part, ne se fiait pas à eux, car il les connaissait tous.
25 – Il n’avait pas besoin de témoignage sur l’homme, car il savait ce qu’il y a dans l’homme.

Mon commentaire :
Cet épisode semble plus là pour rattacher Jésus à la tradition juive qu’autre chose. Par contre, il est clair que les disciples ne sont pas plus avisés que les autres Juifs. Ils ne comprennent les paroles de Jésus que a posteriori.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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