20e dimanche du temps ordinaire

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

20e dimanche du temps ordinaire

1re lecture :

Isaïe : 56, 1. 6-7

1 – Ainsi parle Iahvé : observez le droit et pratiquez la justice, car mon salut est sur le point de survenir et ma justice de se révéler.
6 – Les fils de l’étranger qui se joignent à Iahvé pour le servir et pour aimer le nom de Iahvé, afin d’être pour lui des serviteurs, et tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et s’attachent à mon alliance,
7 – je les amènerai à ma montagne sainte et je provoquerai leur joie dans ma maison de prière. Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples.

Mon commentaire :
Ce passage révèle de façon typique les termes du contrat entre Iahvé et son peuple élu. Une servitude proche du servage en échange d’une protection.

Psaumes : 67 (Vulgate 66), 2-3, 5, 7-8

Psaume universaliste
2 – Qu’Élohim ait pitié de nous et nous bénisse, qu’il fasse briller sa face sur nous !
3 – Afin que l’on connaisse ta voie sur la terre, ton salut parmi toutes les nations.
5 – Que les peuplades se réjouissent et jubilent ! Car tu juges les peuples avec droiture et les peuplades, tu les guides sur la terre !
7 – La terre a donné ses produits, Élohim, notre Dieu, nous bénit :
8 – que nous bénisse Élohim et que le craignent tous les confins de la terre !

Mon commentaire :
Le rapport entre Iahvé et son peuple est présenté de façon plus douce, mais rien ne change sur le fond.

2e lecture :

Lettre de Paul aux Romains : 11, 13-15. 29-32

13 – Je vous le dis à vous les nations, moi qui suis l’apôtre des nations, je rendrai glorieux mon service
14 – si jamais je rends jaloux ceux qui sont ma chair et si j’en sauve quelques-uns.
15 – Car si leur rejet a réconcilié le monde, que sera leur retour sinon une vie d’entre les morts ?

Mon commentaire :
On retrouve l’idée de Paul que les Juifs ont part au salut promis par Dieu mais qu’ils sont encore enténébrés par la Loi positive.

29 – car les dons et l’appel de Dieu sont sans repentir.
30 – Vous qui jadis désobéissiez à Dieu, vous avez à présent obtenu miséricorde par leur désobéissance
31 – eux de même ont à présent désobéi parce que vous avez obtenu miséricorde mais pour qu’eux aussi obtiennent à présent miséricorde.
32 – Car Dieu a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour leur faire miséricorde à tous.

Mon commentaire :
Cette dernière partie pourrait avoir été ajoutée par le scribe, compte tenu de son caractère vétéro-testamentaire. Les citations partielles d’Isaïe y contribuent et donnent à l’ensemble cet aspect si caractéristique de la Torah où l’homme fait de Dieu une sorte de despote insondable. En effet, si Paul pouvait éventuellement considérer que les juifs apparaissent coupables en raison de la foi qui est née chez les païens, on ne peut imaginer que les païens aient remplacé les juifs par un effet de chaise musicale et encore moins que Dieu pousse les hommes à la faute pour mieux leur pardonner quand ils se repentent.

Évangile selon Matthieu : 15, 21-28

21 – En sortant de là, Jésus se retira dans la province de Tyr et Sidon.
22 – Et voilà qu’une Cananéenne de ce territoire sortit et se mit à crier : Aie pitié de moi, seigneur, fils de David, ma fille est possédée d’un mauvais démon.
23 – Jésus ne lui répondit pas un mot. Ses disciples s’approchèrent et lui demandèrent : Renvoie-la car elle crie derrière nous.
24 – II répondit : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.
25 – Mais elle vint se prosterner devant lui et dit : Seigneur, secours-moi !
26 – II lui répondit : Ce n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.
27 – Elle dit : Si, seigneur ; car les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs seigneurs.
28 – Alors Jésus lui répondit : Ô femme, ta foi est grande ! Qu’il te soit fait comme tu veux. Et sa fille fut guérie sur l’heure.

Mon commentaire :
Cet épisode est étonnant. Jésus refuse de s’intéresser au cas d’une Canannéenne, c’est-à-dire une personne originaire d’une région d’Israël méprisée par les Juifs, comme c’est le cas des Samaritains. Il se dit envoyé aux seuls Juifs d’Israël. Est-ce une manifestation des auteurs de l’évangile qui voulaient ainsi mettre le doigt sur le fait qu’une foi véritable peut se trouver hors du peuple élu ? Ou bien c’est peut-être une façon pour Jésus de dire qu’il faut se tenir prêt à aider tout le monde, jusqu’à aider les païens comme le proposera Paul plus tard. Cette femme manifeste une grande humilité et c’est cela qui semble intéresser Jésus et justifie son intervention. C’est comme pour le centurion qui demande juste une intervention à distance.

Voici comment je reçois ces textes.

Guilhem de Carcassonne.

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