Première lettre de Paul aux Corinthiens – 11

Informations du site

2 186 vue(s)

Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Corinthiens

Chapitre 11

1 – imitez-moi comme j’imite le Christ.
2 – Je vous loue de vous souvenir de moi en tout et de garder les traditions comme je vous les ai transmises.

Mon analyse :
Ces deux premiers terminent en fait le chapitre 10. Le premier est d’ailleurs dans la même phrase.

3 – Je veux que vous sachiez que le Christ est le chef de tout homme et l’homme, le chef de la femme et Dieu, le chef du Christ.
4 – Tout homme qui prie ou prophétise le chef couvert fait honte à son chef.
5 – Toute femme qui prie ou prophétise le chef non voilé fait honte à son chef, elle est comme une femme rasée.
6 – Si une femme ne se voile pas, qu’on la tonde aussi et, s’il est honteux pour une femme d’être tondue ou rasée qu’elle se voile.
7 – Car l’homme ne doit pas se couvrir le chef puisqu’il est l’image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme.
8 – Car l’homme ne vient pas de la femme mais la femme, de l’homme,
9 – car l’homme n’a pas été créé pour la femme mais la femme, pour l’homme.
10 – C’est pourquoi la femme doit en avoir l’insigne sur le chef, à cause des anges.
11 – D’ailleurs, dans le Seigneur, la femme n’est pas sans l’homme ni l’homme sans la femme,
12 – car si la femme vient de l’homme, l’homme vient par la femme et tout vient de Dieu.
13 – Jugez-en vous-mêmes : convient-il à la femme d’être sans voile pour prier Dieu ?
14 – La nature même ne vous enseigne-t-elle pas qu’il est méprisable pour un homme d’être chevelu
15 – tandis que pour une femme c’est sa gloire ? car la chevelure lui est donnée pour vêtement.

Mon analyse :
Ce passage est clairement de la main du scribe judéo-chrétien et ce pour deux raisons. D’abord, il se réfère sans cesse à la tradition juive ce que ne peut faire Paul qui la reconnaît comme provenant du diable. Ensuite, cela est opposition avec une place faite aux femmes par Paul qui est au contraire très libérale pour son époque. Nous en avons un exemple dans les remerciements aux Romains où il cite Phoébe qu’il a faite son émissaire. Comment confier une telle mission à une femme si l’on considère qu’elles sont des êtres de seconde zone ?

16 – Et si quelqu’un veut ergoter, nous n’en avons pas coutume, ni les églises de Dieu.
17 – Et à ce propos, je ne vous loue guère de vos assemblées qui vous rendent non pas meilleurs, mais pires.
18 – D’abord j’entends dire qu’il y a des dissensions parmi vous quand vous vous assemblez en église et je le crois un peu,
19 – car il faut qu’il y ait des sectes chez vous pour que les meilleurs se manifestent.
20 – Mais vous assembler ainsi n’est pas manger le dîner du Seigneur,
21 – car chacun apporte son propre dîner et l’un a faim et l’autre est ivre.
22 – Est-ce que vous n’avez pas de maisons pour manger et boire ? Méprisez-vous l’église de Dieu ? Voulez-vous faire honte à ceux qui n’ont rien ? Que vous dire ? Faut-il vous louer ? Là je ne vous loue pas.

Mon analyse :
Après son appel à la concorde, Paul critique les Corinthiens pour leur habitude à controverser à la mode grecque des philosophes. Il veut que la communauté soit soudée et avance d’un même pas, le sien.

23 – Car moi, j’ai reçu du Seigneur et vous ai transmis que le seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit du pain,
24 – rendit grâces, le rompit et dit : c’est mon corps qui est pour vous, faites cela en mémoire de moi.
25 – De même après le dîner, il prit aussi la coupe et dit : cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; chaque fois que vous boirez, faites cela en mémoire de moi ;
26 – car chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.
27 – Qui mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement est ainsi coupable à l’égard du corps et du sang du Seigneur.
28 – À chacun d’estimer s’il peut manger de ce pain et boire de cette coupe,
29 – car en mangeant et buvant, c’est son propre jugement qu’il mange et boit, sans discerner le corps.

Mon analyse :
Là encore le scribe intervient pour intercaler un passage de Luc afin de lier Paul et Luc et de rendre ce dernier plus crédible. Mais Paul n’a jamais connu Jésus et ne s’y réfère pas. On imagine mal qu’il mettrait ainsi à l’honneur un récit de seconde main.

30 – C’est pourquoi il y a parmi vous beaucoup de faibles et de malades et un bon nombre sont morts.
31 – Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés.
32 – Mais en nous jugeant, le Seigneur nous forme pour que nous ne soyons pas condamnés avec le monde.
33 – Aussi, mes frères, lorsque vous vous assemblez pour manger, attendez-vous les uns les autres.
34 – Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, et vous ne serez pas jugés pour vos assemblées. Je réglerai le reste quand je viendrai.

Mon analyse :
En fait la critique de Paul se poursuit ici. Les disputes et les dissensions sont des jugements. Donc, il ne faut pas se critiquer mais s’épauler. Les plus forts aident les plus faibles et les instruisent. Ceux qui ne peuvent attendre doivent faire ce qu’ils ont à faire en dehors de l’assemblée et la rejoindre ensuite.

Revenir au sommaire

Faites connaître cet article à vos amis !

Informations du site

Contenu soumis aux droits d'auteur.