Lettre de Paul aux Romains – 14

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Romains

Chapitre 14

1 – Celui qui est faible dans la foi, recevez-le sans entrer en controverse.
2 – L’un, avec foi, mange de tout ; l’autre, faible, mange des légumes ;
3 – que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange car Dieu l’a reçu.

Mon analyse :
Ce chapitre est compliqué à analyser. Difficile de dire ce qui est répétition de Paul ou intervention du scribe judéo-chrétien. Ces trois premiers versets me semblent authentiques car ils introduisent le contenu du chapitre. Quand nous entrons en Christianisme, nous sommes faibles dans notre foi toute récente. Nous avons donc besoin d’être restreints à l’essentiel pendant que notre foi s’affermit. C’est pourquoi ceux qui sont plus fermes et aptes à plus de choses n’ont pas à critiquer ceux qui doivent encore avancer prudemment et que ceux qui débutent ne doivent pas s’étonner ou critiquer ceux qui peuvent aller plus loin qu’eux. Et il ne s’agit pas de nourriture.

4 – Qui es-tu, toi qui juges le domestique d’autrui ? qu’il tienne debout ou qu’il tombe, c’est l’affaire de son seigneur. Mais il tiendra debout car le Seigneur peut le faire tenir debout.
5 – L’un choisit un jour plus qu’un autre, et l’autre choisit tous les jours. À chacun d’avoir en conscience sa certitude.
6 – Celui qui estime un jour l’estime pour le Seigneur ; celui qui mange mange pour le Seigneur, car il rend grâces à Dieu ; celui qui ne mange pas, c’est pour le Seigneur qu’il ne mange pas et il rend grâces à Dieu.
7 – Aucun de nous en effet ne vit pour soi-même et aucun ne meurt pour soi-même,
8 – car si nous vivons nous vivons pour le Seigneur et si nous mourons nous mourons pour le Seigneur. Que nous vivions ou que nous mourions, nous sommes au Seigneur.
9 – Car c’est pour cela que le Christ est mort et qu’il vit, pour être le seigneur des morts et des vivants.
10 – Mais toi, pourquoi juger ton frère ? et toi, pourquoi mépriser ton frère ? tous en effet nous nous présenterons au tribunal de Dieu,
11 – car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, et devant moi tout genou pliera et toute langue avouera Dieu.
12 – Ainsi chacun de nous rendra compte de soi à Dieu.

Mon analyse :
Cette partie me semble avoir été ajoutée en extension à la précédente pour laisser entendre que chacun doit laisser l’autre faire ce qu’il veut au motif que nous ne sommes juge que de nous mêmes. Il y a du vrai en cela mais la présentation omet la nécessaire entraide des uns pour les autres. Rappelons-nous que les Cathares allaient toujours à deux pour se soutenir et s’aider à conserver la voie droite de leur cheminement. Pour les croyants il en va de même, sauf que ce sont les Bons-Chrétiens qui, de temps à autre, les aident à redresser leur cheminement.

13 – Ne nous jugeons donc plus les uns les autres mais plutôt jugez bon de ne pas mettre d’achoppement ni d’embûche devant votre frère.
14 – Je sais, je suis sûr dans le seigneur Jésus que rien n’est profane par soi-même, mais si quelqu’un compte qu’une chose est profane, elle l’est pour lui.
15 – Si donc tu attristes ton frère par ta nourriture, tu ne marches plus selon la charité. Ne perds pas par ta nourriture celui pour qui le Christ est mort.
16 – Ne laissez donc pas blasphémer ce que vous avez de bon,
17 – car le règne de Dieu n’est pas nourriture et breuvage, mais justice, paix et joie dans l’Esprit saint ;
18 – car celui qui s’asservit ainsi au Christ est agréable à Dieu et approuvé des hommes.
19 – Recherchons donc les uns pour les autres ce qui apaise et ce qui bâtit.
21 – Ne défais pas, à cause de ta nourriture, l’œuvre de Dieu. Certes tout est pur, mais c’est mal à l’homme de chopper sur le manger.
22 – C’est bien de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, de ne rien faire où ton frère achoppe.
23 – Toi, la foi que tu as, garde-la pour toi devant Dieu. Magnifique celui qui ne condamne pas en lui ce qu’il approuve.
24 – Mais celui qui mange avec hésitation est condamné parce qu’il n’est pas de bonne foi et que tout ce qui n’est pas de bonne foi est péché.

Mon analyse :
Là je trouve un enchevêtrement entre ce que je pourrais attribuer à Paul et ce qui me semble relever du scribe. Le verset 13 est clairement paulinien et les Cathares ne l’aurait pas renié. Le 14 est compréhensible dans le sens où les choix n’ont de dangereux que l’état spirituel de celui qui les fait. Le 15 est plus clair de ce point de vue. Nous devons nous abstenir de choquer nos frères par des choix de vie qui s’éloigneraient trop de la règle de vie chrétienne car cela est une forme de violence. Le 19 vient donc confirmer cela. Nous devons chercher à être positifs et utiles pour tous. Le 22 et le 24 me semblent bien conclure cette partie. Cette fois Paul précise le code alimentaire paulinien. Il y ajoute aussi une ouverture sur le reste des choix de vie. Et surtout il met en avant l’importance de la certitude des choix retenus. Ne rien faire si l’on doute et attendre patiemment d’être assuré du bien fondé d’un choix avant de le mettre en œuvre.

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