Lettre de Paul aux Hébreux – 6

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Lettre aux Hébreux

Chapitre 6

1 – C’est pourquoi, laissant le commencement de la
parole du Christ, portons-nous vers sa fin sans nous
mettre à fonder encore la conversion des œuvres mortes et la foi en Dieu,
2 – la doctrine des immersions et l’imposition des mains, la résurrection des morts et le jugement éternel.
3 – Ainsi ferons-nous, si Dieu le permet.
4 – En effet ceux qui ont une fois été illuminés, qui ont goûté aux dons célestes, qui ont eu part à l’Esprit saint,
5 – qui ont goûté à la belle parole de Dieu et aux puissances du siècle à venir,
6 – s’ils sont tombés, il est impossible de renouveler leur conversion puisqu’ils recrucifient le fils de Dieu et le diffament.
7 – Si une terre boit les fréquentes pluies qui lui viennent
et produit des plantes utiles pour les cultivateurs, elle est
bénie de Dieu,
8 – mais, qu’elle porte des épines et des piquants, elle est réprouvée, presque maudite, et à la fin on la brûlera.

Mon analyse :
Face à l’impossibilité d’expliquer les choses complètement, vu le manque d’avancement de l’auditoire (chap. 5), l’auteur propose une autre approche. Celui qui renie la foi reçue et acceptée comme telle, s’expose à ne plus pouvoir être admis dans la communauté des croyant car il commet le péché majeur, le péché contre l’esprit, celui que ne peuvent remettre les hommes.

9 – Mes chers, bien que nous parlions ainsi, nous nous attendons pour vous à mieux et à plus salutaire,
10 – car Dieu n’est pas si injuste que d’oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, vous qui vous êtes dévoués et vous dévouez pour les saints.
11 – Mais nous désirons que chacun de vous montre le même empressement à s’assurer l’espérance jusqu’à la fin
12 – pour que vous ayez de l’entrain et imitiez ceux qui par la foi et la patience ont hérité de la promesse.

Mon analyse :
Il rassure son auditoire en précisant qu’il ne souhaite cela pour aucun des membres à qui il s’adresse. Cependant, il précise que les œuvres ne suffisent pas et qu’il convient de maintenir ardente et permanente la flamme de la foi jusqu’à son dernier souffle.

13 – Dieu, quand il fit promesse à Abraham, jura par lui-même n’ayant personne de plus grand par qui jurer ;
14 – et il lui dit : Oui, je te bénirai en te bénissant et te multiplierai en te multipliant.
15 – Et, à force de patience, Abraham obtint ce qui lui était promis.
16 – Les hommes jurent par plus grand qu’eux et la garantie du serment termine toutes leurs disputes.
17 – Dieu, pour mieux montrer l’immutabilité de son dessein s’est engagé par serment.
18 – Il a voulu, par deux actes immuables dans lesquels il est impossible que Dieu mente, nous donner une solide consolation. Et notre refuge est de saisir l’espérance offerte.
19 – Elle est en nous, pour notre âme, comme une sûre et ferme ancre lancée derrière le rideau.
20 – C’est là qu’est entré Jésus, notre précurseur, et il est devenu pour toujours grand prêtre à la manière de Melchisédek.

Mon analyse :
Le rappel de la Genèse vise à montrer que Dieu, qui par nature ne devrait pas avoir à jurer, puisque son serment ne peut se référer à une assurance supérieure à lui, l’a fait quand même pour Abraham afin de lui signifier la puissance de son engagement envers lui. On comprend mieux pourquoi chez les Cathares, le serment et le jurement sont proscrits. En effet, comment pourrait-on invoquer quelque chose qui nous dépasse pour garantir quelque chose qui nous revient ? Ce jurement de Dieu à Abraham sonne faux. Si c’était Dieu qui s’était adressé à Abraham, il n’aurait rien eut d’autre à dire que sa simple Parole qui elle seule dépasse tout, comme il le fera en envoyant Christ, son Verbe. Si ce Dieu qui parle à Abraham jure, c’est qu’il n’est pas Dieu, ce que confirme la vacuité des répétitions du v. 14.

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