Raoul Glaber (XIe siècle)

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Raoul Glaber (XIe siècle)

Raoul, dit Glaber, c’est-à-dire le Chauve, naquit en Bourgogne à la fin du Xe siècle (date précise inconnue).
Il avait à peine douze ans quand son oncle, un moine, désireux de l’enlever aux vains plaisirs du monde, qu’il recherchait avec une ardeur non commune, le fit entrer au monastère de Saint-Léger-de-Champeaux. Il conserva dans le cloître les goûts du siècle qu’il avait quitté malgré lui. L’irrégularité de sa conduite devint pour les religieux un sujet de scandale.
 Les remontrances des vieillards ne pouvaient vaincre son humeur indisciplinée. Il ne fallait rien moins qu’une apparition du mauvais esprit pour le ramener un instant à ses devoirs ; ses retours à la religion duraient peu. A la fin on l’expulsa.
Les quelques notions de littérature qu’il avait lui firent ouvrir les portes d’un autre monastère. Il se réfugia à Moutiers, au diocèse d’Auxerre. La légèreté de son humeur persista. Sa vie se passa à aller de monastère en monastère.
Il résida à Saint-Germain d’Auxerre. Les détails si précis qu’il donne dans son Histoire sur le siège de cette 
abbaye par le roi Robert en l’an 1002 pourraient faire croire
 qu’il y assista. C’est peut-être alors qu’il connut l’abbé de
 Cluny, Odilon, venu à Auxerre tout exprès pour calmer la
 colère du roi. Quoiqu’il en soit, Raoul Glaber était tenu en assez 
haute estime par les religieux de Saint-Germain pour qu’on 
lui confiât le soin de restituer les inscriptions des autels et
 les épitaphes des tombeaux rongées par le temps. Ce travail,
 dont il s’acquitta à la satisfaction de la plupart de ses frères,
 ne fut pas sans exciter la jalousie de quelques-uns.
Entre
 1022 et 1028, nous le trouvons à Bèze. De là, il passa à
 Saint-Bénigne de Dijon. Dès lors, sous l’influence du 
célèbre abbé Guillaume, il s’adonna tout entier aux travaux
 littéraires. L’abbé Guillaume, qui avait sans doute reconnu
 dans Raoul un esprit distingué, semble l’avoir admis dans 
son intimité ; en 1028, il l’emmena en Italie.
Quelques
 années plus tard (1031), il paya son tribut de reconnaissance 
à son bienfaiteur en écrivant sa biographie. Après la mort
 du saint abbé, Raoul se réfugia à Cluny, où il passa dans 
l’étude les dernières années de sa vie. C’est là qu’à l’instiga
tion de son abbé, Odilon, il termina l’Histoire qu’il avait
 commencée à Saint-Bénigne sur les conseils de saint Guil
laume. Il dédia son œuvre à l’abbé Odilon ; elle fut donc
 achevée antérieurement à la mort de ce personnage, c’est-à-
dire avant le 1er janvier 1049, et postérieurement à 1046,
 car il rapporte à cette dernière année une éclipse de lune
 qui eut lieu en 1044.
Biographie tirée de la Préface de Maurice Prou (1886)

Les Histoires de Raoul Glaber sont très intéressantes pour comprendre son époque. Notamment le roi Robert II, dit le Pieux et son épouse Constance d’Arles y sont abondamment cités. Ce couple régnant aura une part non négligeable dans l’affaire des chanoines d’Orléans.
Elles furent publiées en 1047 et leur auteur vivait encore en 1048 mais la date de son décès est inconnue.

Éric Delmas – 17/03/2012

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