Les carêmes cathares

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Les carêmes cathares

Présentation

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les carêmes, mais seul le noviciat permet de les découvrir vraiment, au fur et à mesure de la pratique de vie communautaire. Cependant, je vais essayer de vous les présenter, d’un point de vue pratique d’abord, puis d’un point de vue plus spirituel ensuite.

Rappels historiques

Jean Duvernoy est assez succinct dans sa présentation des carêmes. Il rappelle qu’ils étaient au nombre de trois par an et d’une durée de quarante jours[1]. Le premier précédait Pâques et correspondait à peu près à celui des catholiques. Pour autant cela ne lui conférait aucune valeur particulière car cette date n’était corrélée à aucun événement précis de la prédication de Jésus.

Bélibaste[2] précisait, dans l’interrogatoire d’Arnaud Sicre, que : « le carême avait été changé par les papes menteurs… car le Christ a jeûné à une autre époque[3] ». On comprend cependant que l’Église catholique ait souhaité faire de ce carême le moment majeur de son année liturgique puisque, pour elle, la passion est le moment clé de la prédication de Jésus. Pour les cathares, le moment clé est bien entendu celui de la Consolation, c’est-à-dire Pentecôte. Donc, ce premier carême de l’année n’a pas une valeur supérieure aux autres. Le rappel du jeûne de Jésus semble vouloir faire référence aux quarante jours passés dans le désert[4].

Pour les cathares, ce jeûne était réservé aux Bons-Chrétiens[5] et aux novices et il était considéré sans valeur pour les croyants, même s’il ne semble pas qu’il leur fut interdit. En effet, dans le même témoignage d’Arnaud Sicre (cf note 3), le témoin fait dire à Bélibaste à qui il annonce qu’il pratique le jeûne : « Le jeûne que vous faites, vous autres, ne vaut pas mieux que le jeûne du loup » alors que celui que les Bons-Chrétiens faisaient était valable, car ils étaient dans la vérité, tandis que les croyants, eux, étaient dans le mensonge[6]. Aussi brutale que puisse sembler cette affirmation, elle est claire et doit nous rappeler sans cesse à notre position au sein de la communauté ecclésiale cathare.

Répartition des carêmes cathares

Le carême est une pratique spirituelle très répandue dans de nombreuses religions. Les cathares, toujours respectueux des prescriptions de l’Église chrétienne authentique, en pratiquent trois par an.

Le premier de l’année civile moderne est celui qui précède l’équinoxe de printemps, que les catholiques ont utilisé pour leur fête de Pâques. J’ai choisi de l’appeler le carême de la désolation puisqu’il précède la passion qui est l’apparente victoire du Mal sur le message christique.

Le deuxième débute au lundi de Pentecôte, moment le plus important du cycle annuel chrétien cathare. Je l’appelle carême de la Consolation, puisqu’il suit ce sacrement, reçu par les disciples, et qu’il permet de maintenir le nouveau consolé en état de grâce par l’ascèse qu’il va respecter pendant ces quarante jours.

Le troisième intervient dans la période qui débute à peu près à la mi-novembre et se termine au solstice d’hiver que les catholiques ont choisi pour la fête de Noël. Je l’appelle carême de la régénération, car il signe la fin de l’hiver solaire et le début de la reprise des jours sur la nuit, ce qui symboliquement est porteur de notre espoir de salut.

Je tiens à préciser que l’ordre logique, pour les cathares est différent. Le premier est celui de la régénération, car il symbolise l’éveil spirituel et l’espoir qu’il suscite. Le deuxième est celui de la désolation, non en raison de la passion christique à laquelle nous n’adhérons pas, mais en raison de la désolation que nous ressentons quand nous arpentons le dur cheminement cathare qui provoque régulièrement des moments de dépression face à l’ampleur de la tâche à accomplir. Enfin, le dernier est celui de la Consolation qui confirme notre entrée dans la vie chrétienne après avoir surmonté les épreuve et confirmé la qualité de notre éveil.

Des pratiques de formation et d’approfondissement

Les carêmes s’inscrivent dans une formation des novices à l’ascèse physique et spirituelle de pratiquants qui, pour la plupart, sont des croyants sortis de leur vie mondaine sans avoir forcément préparé ce cheminement. Il faut donc les habituer progressivement aux efforts que va demander ce noviciat et aller du plus simple au plus difficile. La vie au sein d’une communauté est une grande aide en raison de l’exemplarité des Bons-Chrétiens du point de vue des novices et de celle des novices poursuivant leur formation au-delà de la première année du point de vue des novices débutants.

Pour les consolés les carêmes permettent d’approfondir l’état spirituel qui préside au cheminement dans la foi. Détachés des contingences mondaines, le consolé peut s’intérioriser dans sa démarche spirituelle.

Les carêmes présentent des spécificités bien précises.

Les jeûnes

Nous savons, grâce aux traductions de Ruben de Labastide[7] et de Jean Duvernoy notamment, que les trois carêmes ont des temps différents dans leur déroulement :
La première semaine comporte un jeûne strict de huit jours qui s’étend du lundi matin de la première semaine au mardi matin de la deuxième.
Les autres semaines, le jeûne est dit simple, c’est-à-dire excluant tout corps gras additionnel (huile et margarine) et tout aliment purement festif (notamment sucré). Elles peuvent sembler anodines, mais en fait, elles ne permettent pas de compenser pleinement l’état légèrement carentiel induit par la première semaine.
La dernière semaine se caractérise par un jeûne identique dans la forme, mais sur une période de cinq jours (du lundi au vendredi inclus). Logiquement ces périodes de jeûne strict sont plus difficiles que les autres semaines. Elles permettent d’affirmer la pleine mesure que prend le pratiquant de ce carême, afin de freiner les volontés mondaines que son corps voudrait lui imposer. La maîtrise se met en place dès le début, pour bien marquer le changement d’état, et elle se rappelle à la toute fin pour confirmer la prééminence spirituelle.

En effet, le jeûne strict, sans être total ou strictement hydrique, reste difficile car la consommation de 100 g. de pain à midi ne compense pas l’absence de toute autre nourriture.
La dernière semaine stricte n’apparaît qu’à Pâques dans les textes connus. Mais, outre que le polémiste catholique qui les rapporte peut très bien n’avoir eu qu’une connaissance parcellaire des pratiques cathares, il serait peu logique de différencier les comportements et les choix des autres carêmes.

Ce jeûne strict, au pain et à l’eau, est chrétien comme nous le rappelle un texte peu connu : Le pasteur d’Hermas. En effet, il y est clairement écrit : « … le jour que tu jeûneras, tu ne prendras rien, sauf du pain et de l’eau[8]. »

Les problèmes climatiques

Le carême suivant Pentecôte se déroule au printemps, entre l’équinoxe et le solstice d’hiver. C’est la période où les jours rallongent jusqu’à atteindre leur maximum et où les températures progressent. Certes, cela oblige à se lever plus tôt le matin, mais les besoins de l’organisme sont moindres que lorsqu’il doit lutter contre le froid ou la grande chaleur estivale. La luminosité bien meilleure contribue également à rendre les journées plus agréables et plus faciles à vivre.

La période des plus fortes chaleurs est exempte de carême. Le suivant intervient la fin de l’automne, pendant la période de l’Avent et jusqu’au solstice d’hiver, qui coïncide peu ou prou avec Noël. Là, la situation climatique est moins bonne, puisque les jours diminuent et le climat devient plus rude. L’humidité règne et bien que les horaires des Heures soient retardés au maximum, ils se déroulent souvent de nuit en raison de la faible amplitude des journées. Tout cela concourt à rendre ce carême plus difficile que le précédent.

Enfin, vient celui précédant Pâques, dont on pourrait penser qu’il sera plus facile. En effet, les jours augmentent et la luminosité avec. Pourtant, plusieurs points indiquent qu’au contraire ce sera le plus difficile. D’abord c’est le troisième et dernier. Il intervient donc auprès d’organismes forcément fatigués et à courte distance du précédent. Ensuite, la saison est mauvaise car il se déroule à la fin de l’hiver, période au cours de laquelle interviennent les plus grands froids (février) et sans que le printemps ait permis la fin des froidures nocturnes (saints de glace). Le réveil avancé d’une demi-heure maintient plusieurs rituels en période nocturne, ce qui ajoute aux difficultés psychologiques et au ressenti.

Une compensation spirituelle ?

Le tableau que je viens de dresser pourrait donner à croire que le carême est une épreuve terrible, à la limite de la perversion masochiste. Je pense qu’il faut modérer cela par le rappel que l’ascèse physique est accompagnée d’une ascèse spirituelle qui, elle, renforce le novice au fil du temps. Donc chaque carême, s’il est un approfondissement dans l’épreuve physique est un renforcement dans la structuration spirituelle.

Je pense que l’ascèse spirituelle, liée à une meilleure connaissance et à une pratique des rituels plus approfondie, est un outil qui permet de réduire la prégnance des contraintes physiques imposées par les carêmes et les jeûnes. Pour être plus clair, ce qui semble extrême vu de l’extérieur, est en fait très acceptable quand on est plongé dans la pratique.

Analyse pratique

Organisation

On l’a vu, le premier carême annuel coïncide à peu près avec celui des catholiques à l’exception près qu’il ne commence pas en milieu de semaine (le mercredi des cendres), mais le lundi précédent. En fait, les cathares ne reconnaissant pas le mardi gras n’ont pas eu besoin de décaler d’un jour leur carême. En effet, je rappelle que les carêmes cathares durent quarante jours, soit six semaines de sept jours. Les deux jours manquants correspondent au samedi et au dimanche de la sixième semaine qui sont exclus du carême qui se termine toujours le vendredi.

Toute l’année, les cathares jeûnent naturellement trois jours par semaine : le lundi, le mercredi et le vendredi. Donc, avec les semaines jeûnées de façon stricte, un carême compte environ vingt-quatre jours jeûnés de façon stricte sur un total de quarante jours.

Règle

Les carêmes étaient obligatoires pour les personnes vivant la vie chrétienne régulière, en communauté évangélique, c’est-à-dire les novices et les revêtus. Pour les novices, les témoignages d’Arnaude de Lamothe devant l’inquisiteur semblent montrer que les carêmes sont en fait les jalons qui permettent de définir la durée du noviciat. On en trouve mention dans le Doat XXII au f° 4r° : « Alors, le témoin et ladite Péronne, sœur du témoin, demeurèrent avec lesdites hérétiques dans ladite maison, et elles y firent trois carêmes1 à la suite », et dans son interrogatoire du Ms 609 de Toulouse, f° 4 r° où l’on retrouve exactement la même phrase. Anne Brenon le présente très bien dans son ouvrage[9].

En effet, à l’époque médiévale, le noviciat était calculé sur une base minimale de trois carêmes pour celles et ceux qui n’étaient pas destinés à des activités apostoliques. Pour qu’il dure au moins un an, il fallait donc qu’il débute, au plus tard, avant le carême qui précéderait leur Consolation. On ne semble pas avoir plus de précision sur la date de début du noviciat.

Comme je le précisais dans les rappels doctrinaux, les carêmes, même s’ils ne sont pas formellement interdits aux croyants (contrairement au Pater), sont néanmoins considérés comme sans valeur et assimilables, au pire, à des simagrées (le jeûne du loup). Mais rien n’empêche un croyant de restreindre son alimentation pendant ces périodes pour profiter des bénéfices qu’il peut en retirer dans sa démarche spirituelle, à condition de ne pas s’affaiblir au point de prendre des risques dans sa vie mondaine (travail).

Justification

Concernant l’attitude alimentaire pendant le carême nous disposons d’un texte à manier avec précaution, puisqu’il s’agit du Traité contre les hérétiques d’Anselme d’Alexandrie. Ce polémiste catholique n’est pas un ami des cathares et ne semble pas hésiter à mentir un peu pour les dénigrer. C’est ce que relève fort justement Ruben de Labastide (cf. supra note 7) dans sa traduction de ce traité dans sa note de bas de page n°31 où il prend en défaut le polémiste sur la nature des jeûnes. Concernant les semaines de jeûne il dit que les cathares jeûnaient strictement la première et la dernière semaine lors du premier carême et seulement la première lors des carêmes suivants. Que faut-il en penser ? Quelle est la motivation de ces semaines strictes, c’est-à-dire jeûnées comme le lundi, mercredi et vendredi, au pain sec et aux liquides clairs ? On peut en effet considérer que la première semaine de carême permet de se mettre dans l’ambiance en quelque sorte. Donc, un jeûne strict permet d’induire directement l’état spirituel requis. Mais alors pourquoi jeûner aussi la dernière semaine du carême précédant Pâques ?

Contrairement à ce que je pensais auparavant et que j’avais publié, mon avancement dans la pratique m’a fait entrevoir l’intérêt d’une dernière semaine de carême strictement jeûnée à la fin des trois carêmes. En effet, le jeûne modéré des quatre semaines centrales des carêmes est plus à considérer comme une restriction légère que comme une véritable abstinence et ne me semble pas de nature à marquer spirituellement les bornes des carêmes comme le fait la première semaine jeûnée strictement. Or, il me semble essentiel que la fin de chaque carême soit l’occasion d’un approfondissement spirituel avant de revenir à une alimentation classique. C’est pourquoi j’ai choisi, après deux années et demi de pratique, de jeûner strictement les huit premiers jours (du lundi matin au mardi matin) et les cinq derniers jours (du lundi matin au samedi matin).

Hormis les périodes de jeûne strict, l’alimentation des novices et des Bons-Chrétiens était basée sur le concept du faire maigre. Elle impliquait la non utilisation de matière grasse ajoutée et la suppression de produits, que l’on pourrait considérer comme festifs.

Le carême, par l’abstinence qu’il conduit à pratiquer, permet de donner l’ascendant à la part spirituelle sur la part mondaine. Le jeûne dégage de bien des obligations séculières : faire les courses, préparer les repas, manger, faire la vaisselle, digérer. Ces obligations sont autant d’occasion de nous éloigner spirituellement de notre démarche d’avancement dans la foi.
Mais l’abstinence n’est pas qu’alimentaire. Le carême nous conduit également à privilégier les temps de méditation et d’étude, centrés sur les textes relatifs à notre foi. Ainsi, nous améliorons encore notre maîtrise de la doctrine et de la pratique cathares. N’oublions pas l’approfondissement de notre élévation spirituelle et de son influence sur notre comportement.

Voilà bien des points qui permettent de comprendre l’importance de la pratique des carêmes pour les cathares vivant en communauté évangélique.

Les carêmes aujourd’hui

Bases de l’organisation

Compte tenu de la faiblesse relative des documents dont nous disposons, nous devons envisager de répondre à deux questions :
Comment les croyants d’aujourd’hui doivent-ils se positionner à titre personnel vis-à-vis des carêmes ?
Concernant les futurs novices, comment doivent-ils pratiquer les carêmes, tant dans l’organisation des semaines que dans le bornage du noviciat ?

Commençons par la dernière. Je crois que l’analyse faite ci-dessus nous conforte dans l’opinion qu’il faut jeûner strictement la première et dernière semaine des carêmes.

Pour l’alimentation proprement dite, il faut tenir compte des éléments suivants :
Le principe du carême étant de marquer un renforcement de l’abstinence ordinaire, il est clair qu’il faut une restriction dans les produits utilisés qui soit notable.
L’abstinence ordinaire est celle que suivent les novices d’aujourd’hui et que suivront, quand ils seront reconnus, le Bons-Chrétiens que nous appelons de nos vœux.
Elle prévoit de s’abstenir de consommer tout ce qui conduit à la mise à mort ou à une souffrance animale, fut-ce par le simple fait de l’élevage ou d’une exploitation d’une attitude naturelle d’un animal, comme c’est le cas dans l’apiculture et également de ne consommer aucune graisse d’origine animale.
Donc, les novices et Bons-Chrétiens d’aujourd’hui se doivent d’être végétaliens pour être en cohérence avec leur engagement dans la Bienveillance.

Les novices et les consolés

Lors du carême, ils ont deux situations à prendre en compte, celle des Jours (lundi, mercredi, vendredi) et des semaines strictes (première et dernière de chaque carême) et celle du reste du carême.

Le jeûne strict est limité à la consommation de pain à midi, à valeur d’une ration comparable à celle de la tranche de pain que l’on mangeait au Moyen Âge et que l’on peut évaluer à une centaine de grammes, et à la prise de liquides clairs comme l’eau, les jus de fruits sans pulpe, le café, le thé (tisanes, etc.) et un bouillon, c’est-à-dire l’eau de cuisson de légumes, ne contenant aucune matière solide.

Pour le reste du carême la restriction porte sur les corps gras qui, bien que végétaux, constituent une sorte de confort pour le corps. Cela inclus donc forcément des éléments qui n’ont pas de valeur nutritive nécessaire et qui ont de fait un caractère festif (sucreries, chocolat, crèmes dessert, etc.).

La consommation d’alcool est réglementée en cela qu’il ne faut pas qu’il puisse y avoir le moindre doute quant à l’action de l’alcool sur l’intellect. Au Moyen Âge, où tant l’eau que le vin, étaient de qualité médiocre, il était courant de colorer l’eau d’un peu de vin et d’aromatiser le vin pour les rendre consommables. Aujourd’hui, l’eau est parfaitement saine et buvable et donc, rien ne justifie d’y adjoindre la plus petite quantité de vin. Bien entendu, il n’est question non plus de consommer un autre alcool. Il faut admettre une exception qui est celle de la moutarde car cet aromate est réalisé par adjonction d’un peu de vin blanc.

Les croyants

Voyons rapidement maintenant la question des croyants. Jeûner comme les Bons-Chrétiens n’apporte rien de valable à un croyant car il n’est pas suffisamment avancé dans sa démarche de foi pour espérer en retirer quelque chose de positif.

Par contre, rien n’empêche un croyant de marquer une forme de solidarité dans ces périodes envers les Bons-Chrétiens en réduisant son alimentation par retrait de tout ce qui n’est pas indispensable. Les croyants peuvent par exemple profiter de ces périodes pour s’essayer au végétalisme. S’ils le sont déjà ils peuvent supprimer les gâteries (gâteaux, confiseries, etc.), histoire de marquer cette démarche.

Rien d’autre ne saurait être justifié car le croyant n’a pas à s’entraîner à être Bon-Chrétien. Le jour où il ressentira ce besoin, il lui suffira de rejoindre à plein temps, une maison cathare où il sera guidé dans sa démarche. Attention aux pratiques alimentaires restrictives, car elles ont forcément une incidence sur la santé du corps que nous ne devons pas maltraiter. Notamment, les restrictions en produits carnés ont pour effet, à plus ou moins long terme, une carence en vitamine B12 qui est essentielle à la fabrication de chaînes protéiques dans la mitochondrie. Les conséquences en sont désastreuses. Je vous invite donc à lire l’article sur ce sujet afin d’éviter une pratique du jeûne et du végétalisme nocive.

Le noviciat

Concernant le bornage de ce noviciat, il m’apparaît que les indications dont nous disposons et qui font état de trois carêmes consécutifs, c’est-à-dire au minimum une année calendaire, sont à mettre en accord avec la période propice à la Consolation.

On peut imaginer qu’au Moyen Âge, une personne qui avait progressé suffisamment lors de son noviciat et qui avait effectué ses trois carêmes pouvait être consolée immédiatement. Cela voudrait dire qu’il faudrait que le noviciat commence au plus tard, avant le début d’un carême pour qu’il puisse se terminer un an plus tard, juste avant ce même carême.

Mon idée de commencer le noviciat juste après le carême de la désolation, car ainsi le novice terminera son cycle quelques semaines avant la Pentecôte qui est le moment idéal pour recevoir le sacrement de la Consolation.

Concernant la date de la Consolation, je reste sur mon idée que le carême le plus important du point de vue cathare est celui de la Consolation et qu’il est naturellement disposé pour être la date préférentielle à choisir pour les Consolations normales, c’est-à-dire à l’exclusion de la Consolation en urgence, notamment auprès d’un patient en fin de vie.

Donc, et pour conclure sur cette organisation adaptée à notre époque et ne reniant en rien l’enseignement de nos aînés, je pense que le noviciat peut commencer le lundi de Pentecôte et se terminer de façon à permettre une Consolation lors du dimanche de Pentecôte. Pour l’instant et en l’absence de Bons-Chrétiens pour les encadrer, les novices d’aujourd’hui ne pourront pas se contenter d’un noviciat d’une année. J’ai personnellement considéré que trois à cinq années de noviciat me semblent raisonnables pour espérer voir le novice atteindre le niveau d’éveil suffisant.

Éric Delmas, le 20/11/2018.


[1] La religion des cathares, in Le catharisme (t. 1), Jean Duvernoy, éditions Privat (Toulouse) 1976.

[2] Guilhem Bélibaste est un chrétien cathare dont les faits et gestes nous sont rapportés dans les interrogatoires d’Inquisition de Jacques Fournier, évêque de Pamiers.

[3] Le registre d’Inquisition de Jacques Fournier, déposition de Arnaud Sicre f° 127b (r°) t. II p. 54 (version latine) et p. 776-777 (version française).

[4] Le Nouveau Testament : Évangile selon Matthieu 4, 1-2 – Évangile selon Marc 1, 12-13, Évangile selon Luc 4, 1-2.

[5] Ce terme désigne les chrétiens cathares, c’est-à-dire ceux qui ont reçu le baptême d’Esprit au cours de la Consolation. On les appelle aussi consolés ou revêtus.

[6] La religion des cathares, ibid supra, p. 175.

[7] Traité sur les hérétiques d’Anselme d’Alexandrie, Ruben de Labastide, Éditions lamaisoncathare.org (2016)

[8] Le Pasteur d’Hermas – Philippe Henne, éditions du Cerf 2011 p. 25

[9] Les femmes cathares, Anne Brenon, éditions Perrin (1992 – 1997) – édition Tempus 2004

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