Les bases d’une démarche croyante

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Les bases d’une démarche croyante

Je ne peux pas dire que je suis capable de définir quand je suis devenu croyant.
Pour moi, qui ne suis pas Paul, pas d’éclair aveuglant ni de chute de cheval, pas d’écailles sur les yeux, pas de voix céleste m’interpelant.
En fait, c’est en regardant dans le rétroviseur de ma vie que je constate l’évolution de ma spiritualité.

Ce témoignage n’est là que pour vous montrer comment j’ai évolué dans ma démarche, ce qui peut éventuellement vous donner des idées.
Ainsi que je l’ai déjà trop souvent raconté, c’est en relisant le premier texte que j’avais transmis à Yves Maris — à sa demande lors de notre première rencontre en 2007 —, que j’ai compris qu’en l’espace de quelques mois j’avais franchi un cap irréversible.
Pas d’orage tumultueux ou  de révolution violente mais plutôt un douce descente sur une route à sens unique.

Quand il me devint évident que le catharisme était, à mes yeux, la seule explication cohérente et logique à ce que j’observe en ce monde. Quand je fus convaincu, au plus profond de moi, que je n’avais rien à voir avec ce monde et quand je ressentis profondément le besoin viscéral d’agir pour avancer vers ce qui pourrait me permettre de mettre fin au cycle infernal de mes transmigrations, j’ai su que j’étais devenu un croyant cathare.
Pour autant, j’avais encore à peine effleuré le sujet dans sa dimension profonde, me contentant de quelques livres pour apprendre les bases d’un sujet qui ne m’avait jamais été enseigné à l’école, que ce soit en histoire ou en philosophie.

C’est là que j’ai compris que l’approche cathare devait recourir à plusieurs outils pour être en mesure d’en maîtriser les concepts de façon valable et de limiter les risques d’erreur.
Tout d’abord la connaissance globale de ce qu’étaient ces hommes et femmes, de ce qu’ils croyaient, pensaient et faisaient. Ensuite, la connaissances des textes philosophiques, théologiques et plus globalement des sciences humaines utiles pour s’inscrire dans la psychologie des Bons Chrétiens. Enfin, la mise en pratique de ce qui apparaissait dès lors comme une évidence.
J’ai donc repris mes livres d’école, relu Platon dans sa quasi totalité, Aristote dans ses textes qui m’ont semblé utiles, bon nombre de philosophes antiques et plus modernes et quelques auteurs dans des domaines moins habituels pour moi, comme les sociologues et les anthropologues.
J’ai aussi étudié l’histoire régionale et repris l’essentiel de l’histoire européenne médiévale. J’ai aussi étudié l’histoire du christianisme et son développement des premiers siècles au Moyen Âge. J’ai étudié les courants chrétiens issus des grands schismes. J’ai un peu étudié les autres religions anciennes (mazdéisme, zoroastrisme, manichéisme, bouddhisme, etc.) et plus récentes (judaïsme, Islam, etc.).
Fort de ce bagage, j’ai commencé à pouvoir organiser ma pensée de façon à éviter certains des écueils les plus courants que l’on trouve chez les auteurs qui parlent du catharisme.

J’ai repris également les textes religieux et notamment l’Ancien et le Nouveau Testament, les textes apocryphes chrétiens, les textes de Qumran et ceux de Nag Hammadi. J’ai lu le Coran et quelques textes issu du bouddhisme et de ses différents courants ( tibétains, Lao Tseu, Confucius, etc.). J’ai lu aussi certains auteurs romains et certains Pères de l’église de Rome.

Bien entendu, j’ai étudié les éléments doctrinaux cathares, les différentes approches cosmologiques et j’ai cherché à organiser tout cela dans le cadre d’une « morale » appuyée sur le seul commandement christique : l’Amour/Bienveillance.

Dans le même temps j’ai constaté que, si j’avais déjà largement abandonné certains comportements comme l’addiction au tabac, l’intérêt pour l’alcool et pour la viande, je ressenti le désir d’aller plus loin encore. J’ai donc glissé doucement vers le végétalisme, suis devenu attentif à limiter ma violence envers les animaux (y compris ceux considérés comme nuisibles) et ai renoncé à mon goût pour la possession matérielle (notamment dans le cadre de collections de timbres-poste).

Mais le plus important est le changement des habitudes de caractères directement issues de notre incarnation. D’aucuns m’ont fait le plaisir de me dire qu’ils avaient ressenti une pondération de mon caractère au fil des années, ce qui me permet d’espérer pouvoir un jour dépasser mon égo et ma vanité naturelle au profit d’une humilité et d’une modestie qui me restent encore à atteindre.

Surtout, j’ai commencé à mieux maîtriser la connaissance intime de mon état d’avancement. Je commence à parvenir à conserver un équilibre entre excès de certitude sur mes compétences chrétiennes et fausse modestie ou défaut d’appréciation de mes réels progrès.

Mais, je ne me leurre pas. Le chemin restant à parcourir est encore long. Ma vie mondaine est encore trop largement prégnante sur ma vie spirituelle, mais je suis au bout d’un chemin professionnel extrêmement absorbant. Je vais donc pouvoir faire plus de place à ma vie spirituelle et, je l’espère entamer un noviciat qui sera dans l’idéal en communauté de vie avec d’autres aspirant à la vie chrétienne. Mais cela est une autre histoire.

Éric Delmas, 7 septembre 2014.

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