2-1-Philosophie, sociologie

Ah, les héritiers !

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Ah, les héritiers !

Celles et ceux qui, comme moi, ont amassé de la documentation sur le catharisme au cours de leurs années de travail sur le sujet, se pose sans aucun doute la question du devenir de cette documentation après leur mort. S’ils ont produit une œuvre, la question est la même à ce sujet.
En effet, les lois françaises — dans un souci bien mondain de permettre à ceux qui se sont donné le mal de naître de continuer à profiter du travail de leur ancêtre —, encadrent très sévèrement le devenir des biens du défunt. Nul besoin de rappeler les batailles juridiques qui accompagnent bien souvent les suites d’un décès pour vous convaincre. et, bien entendu, plus il y a de biens, plus la guerre est violente.
Si certains pays ont réglé le problème en laissant une totale liberté à chacun de disposer de ses biens après sa mort, la France a légiféré de façon tatillonne sur le sujet, au motif de protéger les liens du sang et ceux du sacro-saint mariage.

Les biens matériels

Ce sont le plus souvent les seuls que laisse le défunt à sa famille. Mais, si les héritiers savent très bien comment s’occuper des biens mobiliers et immobiliers, sans parler des placements et de l’argent, ils sont souvent démunis face à des biens culturels particuliers.
Je pense notamment aux bibliothèques qui sont intimement liées à la personnalité de leur propriétaire et dont les héritiers ne savent que faire, le plus souvent.
J’ai ainsi des prises de contact d’héritiers qui, ayant récupéré des ouvrages en lien avec le catharisme, me proposent de les récupérer. Généralement, ils ne se sont jamais intéressés au sujet et ont compris que les revendre serait difficile, car il ne suffit pas qu’un livre soit rare pour qu’i soit facile à vendre. Ainsi, récemment, une famille m’avait contacté pour me proposer de récupérer au plus vite des ouvrage d’un père décédé dont elle ne savait que faire. J’ai répondu immédiatement, mais la relation a tourné court sans explication. Ont-ils trouvé en leur sein une personne intéressée par le sujet ? Ont-ils réussi à vendre quelques livres à un bouquiniste ou sur Internet ? Je n’en sais rien. La seule chose que je me demande, c’est de savoir ce que le défunt aurait pensé de cela s’il avait pris la peine d’y réfléchir en amont ?
Car comprenez bien que votre passion n’est pas forcément partagée par vos héritiers. Les efforts consentis pour réunir votre bibliothèque risquent bien de finir en fumée une fois que vous ne serez plus là pour protéger ces ouvrages. Vos héritiers risquent fort de brader des biens de grande qualité, faute d’en connaître la valeur, voire de les jeter à la benne, histoire de se simplifier la vie.
Alors, si vous considérez que vos efforts sont sans intérêt, laissez faire. Sinon, il est temps d’y réfléchir sérieusement et de trouver une échappatoire, via un don anticipé par exemple.

Les biens immatériels

Il en va de même concernant les droits d’auteurs. Là encore, ne rêvez pas. faire publier ou rééditer un ouvrage après la mort de son auteur, n’a d’intérêt que si de juteux bénéfices sont pressentis. Dans les autres cas, les héritiers des droits moraux et les maisons d’éditions laisseront votre travail dans les poubelles de la mémoire humaine.
La France a le douteux privilège de favoriser l’extinction forcée des œuvres de l’esprit. En effet, pour préserver les bénéfices de ceux qui n’ont rien fait pour les mériter, elle bloque les droits des œuvres sur plus de soixante-dix ans !
Quand elles sont d’un intérêt public important (musiques, chansons, tableaux, etc.) cela ne pose pas de gros problèmes, mais s’agissant d’œuvres concernant un petit public, leur seul avenir est la disparition puisque les personnes susceptibles de faire vivre ces œuvres sont souvent contemporaines de l’auteur et mourront avant la fin des droits. Quant aux héritiers, constatant les efforts nécessaires à faire perdurer l’œuvre de leur défunt, ils auront tôt fait de laisser tomber : ils n’ont rien fait pour la faire naître et prospérer du vivant de leur parent, ne rêvez pas qu’ils feront quoi que ce soit après sa mort. Sans compter que si l’œuvre en question n’est pas de leur goût, ils veilleront jalousement à lui offrir un enterrement de première classe.

Protéger la mémoire

Il ne s’agit pas de chercher l’éternité pour soi. non, ce qui importe est de veiller à ne pas laisser perdre la connaissance. Que vous soyez auteur ou simplement en possession mondaine d’éléments de connaissance importants, organisez-vous pour assurer la survie des outils de mémoire et de connaissance.
La meilleure façon est de léguer officiellement ce qui vous appartient à des personnes ou des organismes aptes à les recevoir. Attention, très peu d’associations peuvent recevoir des legs. Un don manuel anticipé est donc préférable. Il en va de même des droits moraux. Donnez-les ou léguez-les à des personnes dont vous pensez qu’elles auront à cœur de faire vivre votre œuvre sans se soucier de sa rentabilité financière.
En tout état de cause, bannissez l’expression : « Après moi le déluge », car ne n’est pas le déluge qui attend votre travail, mais plutôt l’anéantissement immédiat et conjoint, comme c’était le cas quand les inquisiteurs jetaient dans le bûcher où ils avaient mis les bons-chrétiens, leurs bibliothèques et leurs œuvres.

Le mensonge réaliste !

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Le mensonge réaliste !

Le jour des fous

Avant l’Édit du Roussillon (09 août 1564), la date du jour de l’an était variable en France. L’habitude, issue des rois capétiens, de fixer le début de l’année à Pâques s’est prolongée pendant plusieurs siècles, et parfois jusqu’à la fin du Moyen Âge dans certaines provinces. C’était la remise en valeur des traditions babylonienne et égyptienne qui faisaient commencer l’année avec le retour de la promesse de bonnes récoltes (crue du Nil notamment).Read more

Où va le monde ?

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Où va le monde ?

Comparaison n’est pas raison

Certes, ce dicton a toute sa validité dans notre façon d’analyser le monde et d’essayer de le comprendre. En effet, chaque élément et chaque environnement où il s’exprime sont différents de ceux auxquels on voudrait les comparer.
Mais, faut-il pour autant considérer, à l’aune de cette conception, qu’il est interdit d’espérer que l’expérience passée puisse servir la compréhension du moment présent ?
Je ne le crois pas. Même si nous vivons un temps où la nouveauté est systématiquement considérée comme meilleure que le passé ; que l’expérience est systématiquement à rejeter puisqu’elle n’a pas débouché sur la totalité de l’espoir que l’on faisait porter sur elle ; il me semble que les jugements à l’emporte-pièce ne peuvent aucunement aider notre société à avancer sereinement et efficacement.
Donc, même si la comparaison ne permet pas forcément d’obtenir une analyse imparable et immédiatement applicable, il n’en reste pas moins — à mes yeux — qu’elle permet de dégager de grandes lignes et des axes de compréhension dont nous aurions tort de nous priver.Read more

Réussir sans efforts

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Réussir sans effort

Le monde du virtuel

Notre monde est sans cesse mû par un désir de fuite en avant, persuadé qu’il est qu’il faut tout vivre tout de suite et que la patience est une perte de temps. Dans cet esprit, l’idée même d’un apprentissage est considérée comme obsolète et il n’est pas surprenant que les activités demandant justement de longs apprentissages soient dévalorisées.

Qui aujourd’hui serait prêt à consacrer des années à apprendre à confectionner et réparer un instrument de musique ? Qui voudrait mettre sa vie entre parenthèse le temps d’acquérir les compétences liées à une formation de médecin, de pilote de ligne, de souffleur de verre, de compagnon charpentier ? Personne, ou presque plus personne. Aujourd’hui ce qui est valorisé c’est la réalisation immédiate, l’accomplissement sans effort, la réussite liée au hasard et non à la compétence. Je ne sais pas réaliser un objet complexe, qu’importe, une imprimante 3 D le fera à ma place. Je n’ai pas envie de consacrer ma vie à bâtir une situation sociale, qu’importe, un ticket de Loto® m’apportera immédiatement la possibilité de réaliser mes rêves.

Mais quand les compétences s’avèrent néanmoins nécessaires et qu’elles sont liées à un apprentissage considéré comme fastidieux, il reste encore l’option du virtuel. Faire semblant d’être un golfeur d’exception grâce à un logiciel complaisant, faire semblant de savoir piloter un avion grâce à un simulateur qui me leurre pour mieux me satisfaire. Et vous vous en doutez, si je vous parle ainsi c’est que ces comportements sont également visibles dans le domaine de la spiritualité.

La réalité et la fiction

De tous temps il s’est trouvé des personnes pour simuler des situations afin de nous faire passer un message ou pour nous permettre de vivre par procuration des situations passées ou rêvées. Ces personnes, les comédiens, étaient considérées comme faisant l’apologie du mensonge et c’est pourquoi pendant de nombreuses années elles furent dévalorisées par les autorités. Cependant, à cette époque les gens savaient très bien différencier le réel et l’illusion, même si certains menteurs particulièrement adroits arrivaient encore à faire douter de la frontière existant entre ces deux mondes. Les prestidigitateurs, les alchimistes, étaient à la frontières et pouvaient tromper efficacement les foules. Cela expliquait qu’ils étaient également souvent pourchassés.

Malheureusement, de nos jours, la frontière entre réalité et fiction tend à s’atténuer. Georges Méliès, les frères Lumière, Orson Welles quand il raconta l’invasion extraterrestre issue du roman de H. W. Wells, réussirent l’exploit de donner à la fiction une telle consistance que leur public la confondit avec la réalité. Et souvent, cela fut l’occasion de problèmes, voire de drames. De nos jours, la chasse virtuelle de personnages de fiction provoque des accidents réels par le manque d’attention des piétons pris dans leur jeu qui oublient qu’ils se déplacent dans un univers réel et risqué. Des personnes sensibles ou immatures n’arrivent plus à s’extraire de leur monde virtuel et commettent des actes dangereux voire criminels, confondant réalité et fiction.

Ce que révèle tout cela c’est que notre impatience nous fait croire qu’il est nécessaire pour exister de pouvoir vivre plusieurs vies simultanément. Au lieu d’une vie correctement menée, nous essayons d’en vivre mal plusieurs. Pourtant, notre espérance de vie devrait nous donner à penser que nous avons la chance de pouvoir mener à bien, voire de façon plus approfondie, une vie que nos prédécesseurs ont réussi à mener de façon correcte dans les contraintes de leur temps.

Vivre dans le réel

Le monde de la foi

La spiritualité a ceci de spécifique qu’elle n’est pas sensible à l’illusion car elle ne requiert pas le truchement sensoriel pour s’exprimer. Une foi sincère et profonde n’a pas besoin d’artifices et, au contraire, le recours à des faux semblants est la marque d’une foi incomplète. Mais pour atteindre une foi de qualité il faut du temps et de la patience. En effet, notre esprit est tellement bien engoncé dans la matière, tellement éloigné de ses origines spirituelles, qu’il faut un lent et patient travail pour le ramener à sa vie réelle, comme on le fait d’une personnes en hypothermie que l’on réchauffe doucement du cœur vers la périphérie, alors qu’un réchauffement brutal de la périphérie vers le cœur provoquerait sa mort inéluctable.

La foi est un long processus que rien ni personne ne peut forcer ou travestir. S’illusionner sur sa foi c’est s’interdire de l’atteindre. La mimer et la feindre c’est la rendre inaccessible. Prétendre l’avoir atteinte c’est s’enfoncer sur le chemin, pavé de bonnes intentions, qui mène en enfer. Car, ce n’est pas par malice que l’on commet ces erreurs. Souvent c’est dans une intention louable et dans l’espoir d’accélérer un peu les choses que l’on essaie de se convaincre que telle ou telle façon de faire est un bon moyen d’atteindre la foi.

L’Église catholique a institutionnalisé, en quelque sorte, ce genre de comportement. On en a vu et on en voit encore régulièrement le résultat. La mise en place de rituels et de sacrements mal adaptés conduit l’adepte à se croire ce qu’il n’est pas et à agir à contretemps voire à l’opposé de ce qu’il devrait pour progresser.

Les comportements mortifères

En donnant le baptême à un enfant, sous couvert d’un engagement de vie professé par son parrain et sa marraine, alors qu’il est incapable de le faire et d’en comprendre la portée, fait de lui un faux Chrétien dans le but de l’intégrer à une communauté avant qu’il ait eu le temps de réfléchir à ses propres choix. Jalonner sa vie de rituels vides de sens, de prétendus enseignements qui sont autant de bourrage de crâne et de sacrements qui ne sont que des comédies, fait de lui un adepte du mensonge qui se persuade peu à peu qu’il suffit de peu pour compenser une vie très imparfaite. Certains, et je pense notamment aux criminels de la Mafia, ont poussé le concept dans ses limites en croyant qu’il suffisait de quelques donations et d’une piété de façade pour compenser l’effet de leurs crimes sur leur évolution spirituelle.

Mais sans aller aussi loin, comprenons qu’il est aussi grave d’agir impétueusement et impatiemment dans le domaine de la foi pour nous qui rêvons d’être des croyants cathares, voire des Bons-Chrétiens. Certes, au royaume des aveugles les borgnes sont rois nous dit le proverbe. Il est donc facile, même de bonne foi, de se croire parvenu à un stade avancé sur le simple témoignage de personnes ignorantes ou débutantes. Cela m’arrive régulièrement dans bien des domaines. Ainsi, il me suffit de discuter cinq minutes avec quelqu’un en lui expliquant les toutes premières bases de l’histoire médiévale pour qu’elle me demande si je ne suis pas enseignant en histoire ou, à tout le moins, guide touristique. Il me faut alors systématiquement répondre que non car ces professions demandent des compétences et une formation que je n’ai pas et que j’aurais été bien incapable d’acquérir. De la même façon, il m’est aussi arrivé d’entendre dire que j’étais déjà un Bon-Chrétien, simplement parce qu’ayant un peu plus étudié le sujet que la plupart, je dispose d’un vernis de compétence qui éblouit certains de ceux qui n’en ont aucune.

De la même façon que nous savons qu’il est dangereux de prendre les commandes d’un avion avec pour seul bagage quelques heures passées sur un logiciel de simulation de pilotage, nous devons comprendre qu’il ne suffit pas de simuler un état de Bon-Chrétien pour en être un. Faire cela est non seulement mortifère pour celui qui s’y risquerait, mais aussi pour ceux qui le suivraient en se persuadant de sa valeur. Les comédiens dont je parlais précédemment savent parfaitement qu’ils ne sont pas réellement le personnage qu’ils incarnent et leur public le sait également. Mais si l’on vous convainc de la validité d’un placement financier mirobolant, le résultat sera votre ruine. De même quand un gourou — même s’il est convaincu lui-même de sa position spirituelle — vous entraîne à sa suite, c’est votre ruine spirituelle qu’il provoque.

L’apprentissage du Catharisme

Le Catharisme est un Christianisme qui, par sa résurgence moderne présente l’avantage de n’avoir quasiment pas subi cette lente évolution du factice dans le monde réel. Il nous revient donc de ne pas l’y introduire aujourd’hui par nos comportements.

Si l’on est désireux d’approfondir cette spiritualité il faut renoncer aux comportements mondains de notre époque et accepter d’en revenir à des pratiques plus saines que beaucoup ont oubliées. La patience est la vertu cardinale de celui qui veut comprendre le Catharisme, même s’il sent en lui l’appel de la foi. En effet, la foi cathare n’est pas bâtie sur du sable. Elle nécessite une connaissance qui ne peut s’acquérir que par un effort d’étude sérieux et prononcé.

Une fois que la connaissance est là, il faut s’interroger sur ce qu’elle nous révèle en nous. Considère-t-on le Catharisme comme un passionnant sujet d’histoire ou bien cette doctrine et cette philosophie répondent-elles en notre moi intérieur à un questionnement existentiel profond ? Dans ce dernier cas, les propositions du Catharisme fournissent-elles la réponse évidente, logique et seule spirituellement acceptable ? Si oui, on entre dans la famille des croyants et l’on va alors cheminer pour accomplir ce que notre foi nous impose, tenter de devenir en cette vie des Bons-Chrétiens afin qu’au seuil de la mort physique nous soyons en mesure d’espérer la grâce divine et le salut pour notre esprit saint prisonnier.

Il va sans dire qu’un tel cheminement demande beaucoup de travail et de temps. Il faut apprendre les deux choses les plus difficiles pour un individu de notre époque : l’humilité et l’obéissance. L’humilité nous permet de faire preuve de patience et de progresser au rythme nécessaire à un approfondissement correct de notre foi. L’obéissance permet de comprendre que nos prédécesseurs dans ce cheminement ont acquis des compétences que nous n’avons pas encore et que c’est à cause de cette immaturité spirituelle que nous avons tendance à vouloir sans cesse considérer que nos convictions sont de meilleure qualité que leurs enseignements. Ainsi, nous pourrons progresser, lentement sans aucun doute mais plus sûrement, et atteindre un jour le même avancement qu’ils atteignirent en leur temps, afin de pouvoir en finir avec les transmigrations qui nous maintiennent encore prisonniers de l’enfer de ce monde.

Le Catharisme est un long apprentissage qui demande un investissement permanent et une pratique prudente. Il ne suffit pas de quelques journées consacrées à ce sujet pour en acquérir la connaissance nécessaire, tout comme on ne peut pas mimer le Catharisme sans remettre gravement en question l’espoir de le vivre pleinement.

Chacun de nous progresse à son rythme et, comme me le rappelait un ami très cher, il peut être comparé à une échelle où chacun se trouve sur le barreau correspondant à son niveau d’avancement. Croire qu’un autre peut vous hisser à son niveau serait une erreur. Faire comme si l’on était déjà en haut de l’échelle serait une faute. Se hâter dans l’espoir de la gravir plus vite provoquerait la chute. Nous devons gravir les échelons, un à un, à notre rythme et selon nos capacités du moment et nous abstenir de croire que ceux qui sont montés avant nous étaient rétrogrades et incompétents quand ils nous ont laissé leur mode d’emploi de l’échelle. Ce n’est pas non plus en faisant semblant de la gravir que nous y parviendrons dans la vraie vie et si l’on dit qu’un barreau est vermoulu, ce n’est pas en affectant de ne pas le croire que nous réussirons.

Réussir dans sa voie

J’en terminerai en vous disant qu’après près d’un an consacré exclusivement à mon propre avancement, je me rends compte combien il est difficile de progresser efficacement dans cette voie. J’ai conscience de n’avoir fait qu’un tout petit pas et je me rends compte à quel point j’ai pu m’illusionner dans le passé sur ma capacité à avancer dans ma foi. Aujourd’hui, après quarante semaines de travail, de pratique rituelle respectueuse des indications des Bons-Chrétiens médiévaux, après de nombreux échanges avec les uns et les autres, je commence à peine à entrevoir l’orée du chemin qu’il me reste à parcourir. Nul doute que ma route sera encore longue avant de pouvoir espérer passer un cap de plus. Mais en fait, j’ai appris qu’il ne faut pas agir dans l’espoir d’être mais agir pour mettre sa vie réelle en accord avec sa foi et avec les prescriptions de Christ. Les Bons-Chrétiens les ont développées pour les adapter à notre mondanité et s’il nous demandent de faire ceci ou, au contraire, de ne pas faire cela, ce n’est pas par lubie mais pour nous aider à mieux canaliser nos pulsions mondaines pour avancer efficacement. L’habit ne fait pas le moine, et s’il suffisait de pratiquer tel rituel ou de se donner telle apparence pour être ce que l’on veut être, il y a longtemps que nous serions tous aptes à rejoindre notre espace originel. Ce n’est pas le cas. Aussi devons-nous agir autrement et retrouver l’humilité et la patience qui nous font si cruellement défaut.

Haïssons-nous les uns les autres !

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La haine comme seul moteur du monde ?

Certes, la crise et la peur font toujours ressortir les pires instincts de l’humanité. Mais aujourd’hui je reste sans voix, ou presque, en voyant le tournant que prend la campagne électorale française. Simultanément, une chaîne d’information continue, plutôt considérée comme ultra-libérale et très droitière, nous fait entendre un discours d’un candidat d’un parti démocratique de droite et un micro-trottoir réalisé dans l’assistance venue l’écouter. Reprenant, mot pour mot, ses propos, elle remarque que la plupart des interlocuteurs approuve sans réserve, voire en rajoute une louche, des propositions du candidat sur le refus de l’immigration, y compris de réfugiés de guerre, sur la volonté d’exclusion pour motifs religieux et sur le désir d’un isolationnisme du pays vis-à-vis de l’Europe, et donc du monde. Certaines propositions encore plus dures comme le rétablissement de la peine de mort ou de la perpétuité réelle, l’expulsion d’immigrés sans emploi, l’obligation d’employer les français avant les autres, le refus des aides sociales sur des critères nationaux, etc. font également florès. Et, quand la journaliste dévoile que l’ensemble des propositions sont en fait celles émises lors de la campagne de 2012 par le parti d’extrême droite, les sondés ne s’en inquiètent pas et trouvent normal que ces propositions extrémistes deviennent désormais des propositions « républicaines ».Read more

La liberté d’expression

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On fait généralement remonter à la Révolution française le principe de la liberté d’expression. En fait, il est vrai qu’elle est alors devenue la règle, mais elle était déjà pratiquée et réprimée depuis longtemps. Après avoir connu des hauts et des bas dans sa méthodologie et dans son champ d’application qui ont, de fait, défini ses limites et celles de sa répression, elle est aujourd’hui encadrée de façon souple et appréciée au cas par cas par les tribunaux afin de compenser en permanence les tentatives de transgression dont elle l’objet permanent, dans un sens comme dans l’autre. C’est ainsi, que certains pouvoirs se sont vus déboutés quand ils essayaient de faire valoir ce qu’ils considéraient comme des excès et que certains humoristes l’ont été également quand ils ont tenté d’en élargir le cadre.

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Les limites de la liberté de conscience

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Le premier article de la Constitution de la cinquième république française définit cette république comme : « indivisible, laïque, démocratique et sociale ». C’est bien entendu le terme laïque qui attire mon attention, même si le terme social me semble pouvoir, à l’occasion, mériter un long exposé.

Le dictionnaire Le Petit Robert définit ce mot comme désignant un État « … qui est indépendant de toute confession religieuse. » On peut certes trouver curieux d’avoir accolé (en troisième acception) cette définition à un terme qui par ailleurs définit un chrétien qui n’appartient pas au clergé. Encore une preuve de l’assujettissement de notre société à la lecture judéo-chrétienne catholique. Pour autant la république française ne prétend donc pas être anti-cléricale ou athée mais simplement libre de tout lien avec le fait religieux. Comme la liberté de l’un s’arrête là où commence celle de l’autre, on pourrait légitimement croire que la France, qui reconnaît officiellement les religions, se fait une nécessaire obligation de les respecter tant qu’elles ne mettent pas en péril son fonctionnement et ses fondements philosophiques. Pourtant il semblerait bien qu’il n’en soit rien.Read more