Évangile selon Marc – Chapitre 3

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

ÉVANGILE SELON MARC

Chapitre trois

1 – Et il entra encore dans une synagogue. Il y avait là un homme à la main desséchée ;
2 – et on épiait s’il le soignerait un jour de sabbat ; pour l’accuser.
3 – Et il dit à l’homme à la main sèche : Lève-toi là au milieu !
4 – Et il leur dit : A-t-on le droit, un jour de sabbat, de bien faire ou de mal faire, de sauver une vie ou de tuer ? Mais eux se taisaient.
5 – Il les dévisagea alors avec colère et, consterné de l’endurcissement de leur cœur, il dit à l’homme : Tends ta main. Il tendit la main et elle fut rétablie.
6 – Sitôt sortis, les pharisiens tinrent conseil contre lui avec les hérodiens pour le perdre.

Mon analyse :
Jésus poursuit sa remise en cause du sabbat. Le sabbat qui est censé est une marque de piété peut-il être responsable d’un comportement inhumain, donc contraire à ce que Dieu veut ? Ses opposants comprennent le piège et ne répondent pas. Mais ils se réunissent entre gens de pouvoir pour trouver un moyen de l’empêcher de continuer.

7 – Jésus avec ses disciples se retira vers la mer ; et une grande multitude le suivit de la Galilée. De la Judée aussi,
8 – et de Jérusalem, de l’Idumée, d’au-delà du Jourdain, des alentours de Tyr et Sidon, une grande multitude, à la nouvelle de ce qu’il faisait, vint à lui.
9 – Et il dit à ses disciples de lui réserver une barque, à cause de la foule, pour qu’on ne le serre pas.
10 – Car il en avait soigné beaucoup, de sorte que ceux qui avaient des calamités tombaient sur lui pour le toucher.
11 – Et les esprits impurs, quand ils le voyaient, tombaient devant lui et criaient : Tu es le fils de Dieu.
12 – Et il leur enjoignait fort de ne pas le faire connaître.

Mon analyse :
Là encore nous voyons que ce sont les démons qui reconnaissent en lui l’être exceptionnel.

13 – Puis il monte sur la montagne et appelle ceux qu’il voulait. Ils allèrent à lui.
14 – Il fit que douze soient avec lui, pour les envoyer prêcher,
15 – avec pouvoir de chasser les démons :
16 – Simon, à qui il imposa le nom de Pierre ;
17 – Jacques, fils de Zébédée, et Jean le frère de Jacques, auxquels il imposa le nom de Boanergès, c’est-à-dire fils du tonnerre ;
18 – André, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Cananéen
19 – et Judas Iscarioth, celui même qui le livra.

Mon analyse :
Il réunit une équipe de disciple et leur donne des noms destinés à marquer leur nouvel état. Fils de tonnerre est peut-être lié à leur proposition d’attirer le feu du ciel sur ceux qui ne veulent pas accueillir Jésus en route pour Jérusalem. (Luc IX, 54) ; Barthélémy est peut-être Nathanaël que Philippe lui présente dans Jean.

20 – Il vient à la maison et la foule s’assemble encore, de sorte qu’on ne peut même plus manger de pain.
21 – À cette nouvelle, les siens sortirent se saisir de lui ; car ils disaient : Il est hors de lui !
22 – Et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem disaient : Il a Béelzéboul ! et c’est par le chef des démons qu’il chasse les démons !
23 – II les appela et leur dit en paraboles : Comment Satan peut-il chasser Satan ?
24 – Si un règne est partagé contre lui-même, ce règne-là ne peut pas tenir.
25 – Si une maison est partagée contre elle-même, cette maison-là ne pourra pas tenir.
26 – Si le Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est partagé il ne peut pas tenir, il est fini.

Mon analyse :
Marc met sur le même pied d’égalité la famille de Jésus et ses opposants qui cherchent à le discréditer ou, tout au moins, à faire peur à la foule qui le suit. Cela servira à justifier son anathème et sa remarque sur la famille qui suit.

27 – Mais personne ne peut entrer dans la maison du vigoureux pour piller ses affaires, à moins d’abord de lier le vigoureux et de piller alors sa maison.
28 – Oui je vous le dis, tous les péchés seront remis aux fils des hommes, et les blasphèmes, autant qu’ils en blasphémeront ;
29 – mais quiconque blasphémera contre l’Esprit saint n’aura jamais de rémission : il est à jamais coupable d’un péché.
30 – Parce qu’on disait : Il a un esprit impur.

Mon analyse :
Cet anathème est tel que, même les cathares ne pouvaient remettre le péché contre l’esprit et en laissaient la charge à Dieu. Mais attention, cela n’est vrai qu’autant que persiste le péché. Celui qui se repend sincèrement n’est plus sous l’anathème.

31 – Sa mère et ses frères viennent donc. Comme ils étaient dehors, ils l’envoyèrent appeler.
32 – Et une foule était assise autour de lui. On lui dit : Voilà dehors ta mère, tes frères et tes sœurs qui te cherchent.
33 – Et il leur répond : Qui est ma mère ? Et mes frères ?
34 – Et dévisageant ceux qui sont assis en rond autour de lui il dit : Voici ma mère et mes frères.
35 – Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère.

Mon analyse :
La seule précision familiale que nous donne Marc est que Jésus avait plusieurs frères et sœurs. Ce rejet des valeurs sociales au profit des valeurs spirituelle se retrouve partout dans les évangiles, notamment quand il refuse qu’un de ses proches aille enterrer son père.

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