Apocalypse de Jean – Chapitre 18

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Apocalypse de Jean

Chapitre 18

1 – Après quoi j’ai vu un autre ange descendre du ciel avec grand pouvoir, et la terre a été illuminée de sa gloire.
2 – Il criait à voix forte : Elle est tombée, elle est tombée Babylone la grande, la voilà un domicile de démons, un repaire pour tout esprit impur, un repaire pour tout oiseau impur et haï,
3 – parce que toutes les nations ont bu du vin de fureur de sa prostitution et les rois de la terre se sont prostitués avec elle et les négociants de la terre se sont enrichis de la puissance de son luxe.
4 – Et j’ai entendu une autre voix du ciel qui disait : Sortez d’elle, mon peuple, pour ne pas vous associer à ses péchés et ne pas recevoir de ses plaies,
5 – parce que ses péchés se sont agglutinés jusqu’au ciel et Dieu s’est souvenu de ses injustices.

Mon analyse :
Vient le temps du verdict de la ville impure. Les références s’appuient sur Jérémie, Isaïe et Ézéchiel, notamment dans les condamnations contre Babylone et Tyr. Le premier ange a tout pouvoir pour énoncer ce jugement. L’importance du crime est justifiée par la hauteur des péchés qui ne peuvent donc relever que du jugement de Dieu.

6 – Payez-la comme elle payait, rendez-lui au double ses œuvres, versez dans sa coupe le double de ce qu’elle versait,
7 – donnez-lui autant de tourment et de deuil qu’elle se donnait de gloire et de luxe. Parce qu’elle dit dans son cœur : Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve, jamais je ne verrai de deuil,
8 – à cause de cela les plaies lui arriveront en un jour, mort, deuil et famine, et elle sera brûlée au feu, parce qu’il est fort le Seigneur Dieu qui l’a jugée.
9 – Ils pleureront, ils se lamenteront sur elle les rois de la terre qui se sont prostitués et livrés au luxe avec elle, quand ils verront la fumée de son incendie.
10 – Ils se tiendront à distance par crainte de son tourment, ils diront : Malheur, malheur ! la grande ville, Babylone, la ville forte ! en une heure est venu ton jugement.

Mon analyse :
La punition demandée est supérieure à ce qu’exige la loi du talion. Elle vise à punir l’orgueil et la volonté de puissance.

11 – Les négociants de la terre pleurent et mènent deuil sur elle parce que personne n’achète plus leurs cargaisons,
12 – cargaisons d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de byssus, de pourpre, de soie, d’écarlate, et tout bois odorant, tout objet d’ivoire, tout objet de bois très précieux, de cuivre, de fer, de marbre,
13 – et cannelle, amome, parfums, essences, encens, vin, huile, fleur de farine, blé, bestiaux, brebis, avec des chevaux, des voitures, des corps et des âmes d’hommes.
14 – Les fruits de la convoitise de ton âme t’ont quittée. Toute douceur et toute splendeur sont perdues pour toi, on ne les trouvera plus jamais.
15 – Les négociants qu’elle enrichissait se tiennent à distance par crainte de son tourment et ils disent dans les pleurs et le deuil :
16 – Malheur, malheur ! la grande ville vêtue de byssus, de pourpre et d’écarlate, chamarrée d’or, de pierres précieuses et de perles !
17 – en une heure tant de richesse a été dévastée. Tout pilote, tout navigateur, les matelots, tous les travailleurs de la mer se tenaient à distance,
18 – ils criaient à voir la fumée de son incendie, ils disaient : Qui donc était pareil à la grande ville ?
19 – Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils criaient, pleuraient, menaient deuil et disaient : Malheur, malheur ! la grande ville où s’enrichissaient de sa chèreté tous ceux qui ont des navires sur mer ! en une heure elle est dévastée.

Mon analyse :
La punition est également économique. S’agissant d’une ville prospère il convient de la ruiner au sens propre, comme elle l’est au sens figuré. Nous avons donc trois groupes (rois, marchands et marins) qui se lamentent de la chute de Babylone (Rome en fait).

20 – Exulte donc, ciel, et vous les saints, les apôtres, les prophètes, car Dieu l’a jugée selon votre jugement contre elle.
21 – Et un ange vigoureux a soulevé comme une grande pierre de meule et l’a jetée dans la mer en disant : Ainsi sera jetée d’un coup Babylone la grande ville et jamais plus on ne la trouvera,
22 – jamais plus on n’entendra chez toi la voix des citharèdes, des musiciens, des flûtistes ni des trompettes, jamais plus on ne trouvera chez toi aucun artisan d’aucun art, jamais plus on n’entendra chez toi la voix de la meule,
23 – jamais plus ne brillera chez toi aucune lumière de lampe, jamais plus on n’entendra chez toi la voix d’un époux et d’une épouse, parce que tes négociants étaient les grands de la terre, parce que ta drogue égarait toutes les nations.
24 – C’est chez elle qu’on a trouvé le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.

Mon analyse :
En contrepoint ce sont trois autres groupes qui sont invités à se réjouir : les saints (les Chrétiens), les apôtres et les prophètes qui sont classés par ordre inverse d’importance. L’Apocalypse valorise avant tout les prophètes dont Jean se réclame. La punition divine est symbolisée par un acte surhumain et elle perdra tout ce qui fait la vie d’une cité car elle à commis les crimes de valoriser la richesse matérielle, le poison de l’idolâtrie et qu’elle a tué les prophètes.

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