Actes des apôtres – Chapitre 5

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Ce texte est tiré du Nouveau Testament publié dans la collection La Bibliothèque de la Pléiade des éditions NRF Gallimard.
Introduction de Jean Grosjean, textes traduits, présentés et annotés par Jean Grosjean et Michel Léturmy avec la collaboration de Paul Gros.
Afin de respecter le droit d’auteur, l’introduction, les présentations et les annotations ne sont pas reproduites. Je vous invite donc à vous procurer ce livre pour bénéficier pleinement de la grande qualité de cet ouvrage.

Actes des apôtres

Chapitre 5

1 – Mais un homme, un certain Ananie, d’accord avec Saphire, sa femme, vendit une propriété
2 – et, avec la complicité de sa femme, rogna sur le prix et n’en apporta qu’une partie qu’il déposa aux pieds des apôtres.
3 – Pierre lui dit : Ananie, pourquoi le Satan t’a-t-il mis au cœur de mentir à l’Esprit saint et de rogner sur le prix de ce domaine ?
4 – Tu l’avais et tu le gardais, ou alors tu le vendais et tu en disposais ! pourquoi t’es-tu mis cela dans le cœur ? tu n’as pas menti à des hommes mais à Dieu.
5 – Quand Ananie entendit ces paroles, il tomba et expira et il y eut une grande crainte sur tous ceux qui en entendirent parler.
6 – Les jeunes gens se levèrent, l’enveloppèrent et l’emportèrent pour l’ensevelir.
7 – Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé.
8 – Pierre lui répondit : Ce domaine, dis-moi, vous l’avez bien vendu tant ? Elle dit : Oui, tant.
9 – Pierre lui dit : Pourquoi vous êtes-vous entendus pour mettre à l’épreuve l’Esprit du Seigneur ? Voilà à la porte les pas de ceux qui ont enseveli ton mari et qui vont t’emporter aussi.
10 – Elle tomba tout de suite à ses pieds et expira. Les jeunes gens, qui rentraient, la trouvèrent morte et l’emportèrent pour l’ensevelir auprès de son mari.
11 – Il y eut une grande crainte sur toute l’église et sur tous ceux qui entendirent parler de cela.

Mon analyse :
Voilà la première grande dérive de la nouvelle communauté. L’exigence imposée du don total de ses biens conduit forcément à des transgressions qui sont sanctionnées par la mort. Dieu est redevenu Iahvé et tue ses enfants au lieu de les sauver. Certes, on peut imaginer qu’il s’agit d’une mort symbolique, c’est-à-dire d’une exclusion de la communauté, mais cela n’enlève rien à l’esprit qui préside à sa mise en place. Il n’y a plus de Bienveillance, rien que des comptables.

12 – Par les mains des apôtres il se faisait dans le peuple beaucoup de signes et de prodiges. Ils étaient tous unanimes et se tenaient sous le portique de Salomon ;
13 – et personne d’autre n’osait se joindre à eux, mais le peuple les célébrait,
14 – ce qui ajoutait encore à la multitude d’hommes et de femmes qui se fiaient au Seigneur;
15 – au point qu’on apportait les malades dans les rues et qu’on les mettait sur des lits et des grabats pour que, si Pierre venait, son ombre au moins en couvre un.
16 – Une multitude accourait même des villes environnantes, en amenant des malades et des gens tourmentés d’esprits impurs ; et tous étaient soignés.

Mon analyse :
Après la captation financière voici l’apparition des gourous et le culte de la personnalité. LA mise en place d’une caste dirigeante est un signe supplémentaire d’une dérive sectaire. Où est l’égalité de tous et l’humilité ?

17 – Le grand prêtre et tous ceux qui étaient avec lui, c’est-à-dire la secte des sadducéens, se levèrent remplis de jalousie,
18 – mirent la main sur les apôtres et les retinrent à la prison publique.
19 – Mais pendant la nuit un ange du Seigneur leur ouvrit les portes de la prison, les fit sortir et dit :
20 – Allez, tenez-vous dans le temple et dites au peuple tous les oracles de cette vie-là.
21 – Ils l’entendirent ainsi et, au point du jour, ils entrèrent enseigner au temple. Quand le grand prêtre et ceux qui étaient avec lui arrivèrent, ils convoquèrent le Sanhédrin et tout le sénat des fils d’Israël, et envoyèrent à la prison avec mandat d’amener.
22 – Les gardes, en arrivant à la prison, ne les y trouvèrent pas et revinrent l’annoncer ;
23 – ils dirent : Nous avons trouvé la prison solidement fermée et les sentinelles debout aux portes ; mais en ouvrant nous n’avons trouvé personne dedans.
24 – En entendant ces paroles, l’officier du temple et les grands prêtres étaient très embarrassés au sujet des apôtres et de ce que l’affaire deviendrait.
25 – Quelqu’un arriva et leur annonça : Les hommes que vous reteniez en prison sont dans le temple, debout en train d’enseigner le peuple.
26 – Alors l’officier y alla avec les gardes et les amena mais sans violence, car ils craignaient d’être lapidés par le peuple.
27 – Ils les amenèrent et les firent comparaître devant le Sanhédrin. Le grand prêtre les questionna :
28 – Nous vous avions donné l’ordre de ne plus enseigner en ce nom-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement ! Vous voulez donc amener sur nous le sang de cet homme !
29 – Pierre et les apôtres répondirent : On doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
30 – Le Dieu de nos pères a relevé Jésus que vous aviez fait mourir pendu à un bois ;
31 – Dieu, par sa droite, l’a haussé comme Principe et Sauveur pour donner à Israël conversion et rémission des péchés.
32 – Nous sommes témoins de ces paroles, et l’Esprit saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent l’est aussi.
33 – Ils enrageaient de l’entendre et voulaient les faire supprimer.
34 – Alors quelqu’un du Sanhédrin, un pharisien appelé Giamaliel, docteur de la Loi, précieux pour tout le peuple, se leva et ordonna qu’on fasse sortir un instant ces hommes ;
35 – puis il dit : Israélites ! prenez garde à ce que vous allez faire de ces hommes !
36 – Avant ces jours-ci, en effet, Theudas s’est levé ; c’était soi-disant quelqu’un et un nombre d’environ quatre cents hommes penchaient pour lui ; il a été supprimé et tous ceux qui lui faisaient confiance ont été défaits et réduits à rien.
37 – Après lui s’est levé Judas le Galiléen, dans les jours du recensement; et il traînait du peuple derrière lui. Celui-ci aussi a péri et tous ceux qui lui faisaient confiance ont été dispersés.
38 – Et maintenant, je vous le dis, éloignez-vous de ces hommes et laissez-les ; car si leur entreprise ou leur œuvre vient des hommes, elle se défera
39 – et, si elle est de Dieu, vous ne pourrez pas les défaire. Que jamais on ne vous trouve adversaires de Dieu. Ils lui firent confiance.
40 – Ils appelèrent donc les apôtres et, après les avoir fait battre, leur ordonnèrent de ne pas parler au nom de Jésus et les relâchèrent.
41 – Eux donc s’en allèrent de devant le Sanhédrin, tout réjouis d’avoir été jugés dignes de se faire insulter pour ce nom.
42 – Et chaque jour, au temple et à la maison, ils ne cessaient d’enseigner et annonçaient le christ Jésus.

Mon analyse :
Cet épisode, présenté comme un premier martyre, est en fait logique. En se mettant en concurrence des autres sectes juives, puisqu’ils agissent comme elles, les apôtres suscitent leur jalousie et leur violence. Au lieu d’essayer de calmer la violence ils la provoquent et obligent leurs adversaires à les attaquer. Ce sont les Juifs qui font preuve de modération et qui les relâchent avec une punition symbolique. Et les apôtres s’en servent comme argument pour continuer leurs provocations. Il n’y a plus d’humilité et de modestie, juste de la vanité et de l’arrogance.

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