Saint-Thomas, apôtre

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Lecture des textes de la liturgie catholique

Comme chaque Dimanche et pour les principales fêtes catholiques, je reprends la tradition cathare qui consistait en l’analyse des textes de la messe catholique et leur compréhension du point de vue cathare. Il n’y a là nulle intention malveillante mais un simple exercice de style visant à montrer que la compréhension des textes est aussi affaire de doctrine.

Messe de saint-Thomas, apôtre

Thomas (Te’oma en araméen) est un Juif de Galilée et un des douze apôtres de Jésus. Son nom figure dans les listes d’apôtres des trois évangiles synoptiques et du livre des Actes des Apôtres. L’évangile selon Jean lui donne une place particulière. Il doute de la résurrection de Jésus-Christ, ce qui fait de lui le symbole de l’incrédulité religieuse. Il aurait évangélisé jusqu’en Inde du Sud où il est considéré comme le fondateur de l’Église. Arrivé en Inde en 52, il y serait mort, martyr, aux environs des années 70, sur la colline qui s’appelle aujourd’hui mont Saint-Thomas, près de Mylapore. Son tombeau se trouve dans la  crypte de la basilique Saint-Thomas de Chennai. L’apôtre Thomas est présent dans la plupart des textes chrétiens antiques, et deux apocryphes lui sont attribués : l’évangile de Thomas et les Actes de Thomas.
Son nom, inconnu avant lui, signifie « jumeau » en araméen, traduit en grec Didymos. L’Évangile attribué à Thomas le désigne sous le nom de Didyme Jude Thomas. Thomas ne semble pas être un nom avant le 2siècle, il est donc probable que le prénom Thomas vienne du personnage historique des débuts du christianisme. (source Wikipédia)

Il est, comme d’autres disciples, pêcheur sur le lac de Tibériade. Il apparaît dans l’épisode de la résurrection de Lazare et lors de la Dernière Cène.
Que penser de ce personnage et de l’œuvre qui lui est attribuée ?
Il est montré comme un homme exalté et fortement engagé auprès de Jésus, ce qui rend d’autant plus surprenante son hésitation à accepter la résurrection. Cette image de doute peut expliquer son choix pour endosser l’évangile qui lui est attribuée et sa place dans la démarche gnostique. Car l’allégorie de la scène des Actes où il touche du doigt les stigmates peut très bien se comparer à l’image du chercheur qui veut toucher du doigt l’information spirituelle avant de croire. Cela s’oppose à la démarche catholique de foi du charbonnier qui croit sans savoir pourquoi.

L’évangile éponyme est daté de la même période que les autres, plutôt au début du 2siècle, ce qui explique qu’on y trouve des éléments de Marc, selon la technique de la lectio brevior. Reste à comprendre le terme de jumeau. S’agit-il d’une image montrant la proximité avec Jésus ou bien était-il ainsi différencié d’un autre personnage ? Difficile de se prononcer.

1re lecture :

Lettre de Paul au Éphésiens : 2, 19-22

19 – Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers en séjour,vous êtes les concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu,
20 – bâtis sur la fondation des apôtres et des prophètes. Et la pierre d’angle est le christ Jésus lui-même.
21 – En lui tout bâtiment bien agencé s’élève en un sanctuaire saint, dans le Seigneur.
22 – En lui, vous aussi êtes bâtis ensemble en un domicile de Dieu, dans l’Esprit.

Mon commentaire :
Et Paul insiste sur le fait que les païens, traités de prépucés par ceux qui se vantaient d’un signe physique détaché de Dieu, étaient à la marge de la société juive qui était la référence en Israël, sont maintenant au centre de tout, de même que les Juifs qui étaient déjà plus proches puisque monothéistes. Christ a donc réuni ceux qui étaient séparés de façon irrémédiable en abolissant la loi mosaïque et en faisant émerger l’homme nouveau en chacun. De ce fait désormais tous sont réunis en un seul Esprit.

Psaumes : 117 (Vulgate 116), 1-2

1 – Louez Iahvé, vous toutes, ô nations, glorifiez-le, vous tous, ô peuples,
2 – car sa grâce l’emporte pour nous et la vérité de Iahvé dure à jamais ! Alléluia !

Mon analyse :
Ce psaume, sans doute le plus court de tous se résume à l’appel à la fidélité et à la louange de Iahvé. Il serait insignifiant s’il n’avait pas été choisi pour ce jour. En effet, les textes qui l’encadrent montrent combien Paul remettait en cause la loi de Iahvé et, combien Jean en faisait de même avec ceux qui constituaient le noyau du judéo-christianisme si fermement attaché à Iahvé.

Évangile selon Jean : 20, 24-29

24 – Thomas, un des douze, appelé Didyme, n’était pas avec eux quand vint Jésus.
25 – Les autres disciples lui dirent : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Je ne le croirai pas à moins de voir à ses mains la marque des clous, de mettre mon doigt à la place des clous et de mettre ma main dans son côté.
26 –Huit jours après, les disciples se tenaient encore à l’intérieur et Thomas avec eux. Jésus vint, portes fermées et dit, debout au milieu d’eux : Paix à vous.
27 – Puis il dit à Thomas : Avance ton doigt ici, voici mes mains. Avance ta main, mets-la dans mon côté. Et ne sois pas méfiant, mais fidèle.
28 – Thomas lui répondit : Mon Seigneur et mon Dieu.
29 – Jésus lui dit : Tu as foi parce que tu me vois. Magnifiques ceux qui ont foi sans voir.

Mon analyse :
Par contraste cette partie montre comment Jésus, le jour même vient auprès des disciples assemblés et se fait reconnaître d’eux, non pas du simple fait d’être entré en un lieu, au mieux secret, voire totalement fermé, et de leur avoir parlé — comme ce fut le cas avec Marie — mais en leur montrant ses stigmates. Cela en dit long sur le peu de cas qu’il semble faire de leur capacité à croire. Comme pour adoucir leur cas, on nous montre Thomas tout aussi incrédule, mais en réalité, pas plus que les autres. En effet, eux aussi ont cru après avoir vu, alors que Marie croit sur la foi d’une parole. Pourquoi Thomas est-il ainsi mis à part ? Peut-être pour signifier que la communauté chrétienne de l’époque où fut rédigé ce texte ne voyait plus en lui un membre adhérent. Cela expliquerait la découverte d’un évangile qui lui est spécifiquement attribué, comme il en existe un attribué à Marie. Pour autant, ce qui est valorisé c’est la foi sans preuves matérielles.

Voici comment je reçois ces textes.
Guilhem de Carcassonne.

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