3-3-Vie mondaine

La Bienveillance ne déçoit pas

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La Bienveillance ne déçoit pas

L’amour est souvent décevant

On est souvent en extase devant des personnes qui ont réussi, leur vie durant, à rester dans une attitude aimante envers leur conjoint, leur famille et leurs amis tant cela semble un objectif difficile à réaliser. En effet, notre nature mondaine évoluant au fil des ans, il n’est pas rare que nos choix fait initialement s’avèrent ne plus nous correspondre quelques décennies plus tard.
Pourquoi sommes-nous finalement déçus par ce qui emportait notre adhésion, voire plus, au début ?

L’objet de l’amour change

Nous changeons au cours de notre vie ; il n’est donc pas étonnant que les autres changent aussi. Même si nous faisons réciproquement des efforts et des concessions, il faut bien admettre que nous sommes parfois incapables d’accepter les changements des autres ou de nous adapter à leurs capacités d’accepter nos changements.
Dans un couple, on pourrait croire que cela est moins vrai puisque le choix de l’autre n’est pas imposé et que l’on peut croire que nous y réfléchissons à deux fois avant de nous engager. Il semble néanmoins que cette croyance soit erronée, au moins une fois sur trois en France. Cela peut tenir à plusieurs causes :
D’abord, voyons la cause la plus probable : nous ! Même si c’est souvent celle que nous ne voulons envisager qu’en dernier, c’est la cause qui doit être considérée de prime abord. En effet, que ce soit dans le cadre inclusif de l’éros, ou dans le cadre plus large du philos, notre propre changement de perspective nous amène à ne plus avoir les mêmes buts que ceux qui nous ont poussés initialement vers les autres. La famille nous semble moins importante que nos opinions politiques ou sociales et nous ne voulons plus faire des concessions envers ceux qui s’en éloignent trop à notre goût. De même, dans l’amour intime, la personne aimée nous apparaît dans sa réalité quotidienne que nous ne connaissions pas à l’époque de notre rencontre. Déjà, le physique change, or c’est la plupart du temps le premier critère qui pousse à envisager de nouer une relation avec quelqu’un. Le caractère change, et je parle du nôtre, et devient incapable de s’adapter. Ce que nous trouvions craquant chez l’autre devient agaçant alors que rien n’a changé si ce n’est notre capacité d’acceptation. Nos critères eux aussi changent. Là où le plaisir charnel occupait la première place, la complicité et la proximité des choix et des opinions deviennent prépondérants. Mais nous constatons alors que nous n’avons pas choisi la personne la mieux adaptée à ce point de vue.
L’autre change aussi de point de vue vis-à-vis de nous, et tout ce que je viens de dire peut se retourner tout en demeurant parfaitement exact.
La vie nous change également. L’image qu’elle nous renvoie de nous-même peut se dégrader et nous conduit à considérer, soit que ce que nous aimons ne mérite pas de l’être puisque nous sommes si supérieurs si notre situation nous semble tellement meilleure qu’elle ne l’était à l’époque du début de notre relation. Le plus souvent c’est plutôt quand notre image nous semble dégradée par une évolution physique, professionnelle ou sociale peu favorable et nous amène à croire que les autres vont nous juger indigne d’eux, mais nous manifesteront une amitié ou un amour de compassion que notre égo ne saurait supporter.

La conception de l’amour est trop exigeante

La plupart d’entre nous fixe des limites à l’amour, que ce soit celui que nous ressentons pour des amis ou de la famille ou qu’il s’agisse de l’amour exclusif que nous vouons à une autre personne. Notre personnalité ne saurait espérer qu’il puisse exister, comme c’est le cas pour l’aspect physique, un parfait jumeau – un sosie intégral qui partagerait, non seulement notre conception initiale, mais qui évoluerait comme nous au fil des ans.
Or l’amour est sans doute le sentiment le plus exigeant pour la bonne raison que c’est celui qui nous touche au plus profond de notre intimité. Choisir une autre personne pour en faire son ami ou son conjoint n’est pas considéré comme un acte superficiel. Quand on voit combien nous pouvons être exigeant pour choisir un vêtement, une voiture ou un logement, il est clair que pour envisager une relation sur le long terme nous fixons des critères encore plus pointus.
L’amitié durable est logiquement adossée à un partage de valeurs morales touchant les domaines de la vie qui nous semblent les plus importants. Pour ma part, j’avais fixé comme critères les valeurs qui m’avaient poussées à rejoindre les équipes de secours de la Croix-Rouge Française et, ensuite, le monde de la santé. Forcément quand les valeurs changent ou quand d’autres apparaissent qui diffèrent notablement, la rupture est souvent proche. Une grande amie, connue au début de mon parcours secouriste, s’est éloignée quand j’ai clairement refusé de valider ses opinions sociales et politiques que je jugeais extrémistes à l’époque. Un autre, après plus de vingt ans d’amitié profonde, n’a plus donné signe de vie quand je me suis engagé dans le catharisme. J’ai également connu cela de quelques collègues que mon engagement spirituel a fait fuir.
Un autre point est également jugé essentiel au maintien d’une relation, c’est la réciprocité. Nous ne savons pas aimer une personne qui ne manifeste aucun sentiment comparable envers nous. Cela est dû à notre part mondaine qui crée un attachement envers l’autre pour ce qu’il est en ce monde. Or qui dit attachement dit forcément réciprocité puisque ce que fait l’autre a forcément un effet sur nous. Nous sommes des êtres sensibles qui ressentent tout ce qui se produit autour d’eux et qui en conçoivent des émotions. C’est cela qui définit la vie consciente animale par contraste avec la vie sensible inconsciente des végétaux. C’est vrai que certains vont donner à des végétaux une compétence de conscience, mais ce n’est que de l’anthropomorphisme. La vie consciente nécessite un cortex cérébral capable de transformer une sensation en émotion. Cela répond d’ailleurs à la critique de mauvaise foi des consommateurs de viande qui expliquent que les végétaliens font souffrir les carottes. La carotte n’a pas de conscience, donc pas de capacité émotionnelle, ce qui explique qu’elle ne noue pas de relation préférentielle avec sa voisine de champ, pas plus d’ailleurs qu’avec le chou-fleur ou le navet qui poussent un peu plus loin.
Or, quand il n’y a pas de retour à notre flamme érotique ou amicale, nous sentons notre attirance décroître parce que nous pensons que la valeur de notre amour n’est pas reconnue.
Cela m’amène à penser que vouloir quantifier ou qualifier notre amour est une voie sans issue.

La Bienveillance n’est pas de l’amour

La Bienveillance, cet amour détaché du monde, que je vous ai déjà décrit est si différent des autres formes d’amour que j’en viens à penser que ce n’est pas de l’amour. Bien que les Grecs l’aient englobé dans leurs définitions de l’amour sous le terme agapè, il me semble relever d’un domaine bien différent. En effet, la Bienveillance s’oppose à l’amour en cela qu’il ne relève pas du domaine mondain. En effet, l’amour, qu’il soit érotique ou amical, s’appuie sur les sens autant que sur la raison. La Bienveillance ne peut être véritable que si elle est totalement détachée du domaine mondain. En fait, la Bienveillance est l’expression directe et sans intermédiaire de notre part spirituelle. Elle est donc détachée de notre sensualité.

La Bienveillance ne se fixe pas d’objet spécifique

La Bienveillance est universelle. Certes la plupart du temps nous la rattachons à ce qui se présente à nous : une personne en souffrance ou un animal, mais en réalité elle s’exprime sans cesse, que nous en soyons conscients ou pas. Mieux, elle s’exprime sans son objet nous soit connu et quand nous croisons une personne pour la première fois nous avons de la Bienveillance pour elle parce qu’elle était déjà englobée dans notre Bienveillance globale. En amour, le sentiment ne peut se fixer que sur un objet connu, fut-il chimérique.
De ce fait, la Bienveillance n’a pas besoin de critère pour s’exprimer et, même si la personne change par rapport à notre première rencontre, cela ne change rien à la Bienveillance que nous avons pour elle.
Mais la Bienveillance n’a pas non plus d’objectif à atteindre, contrairement à l’amour qui vise à nous créer un réseau social ou à choisir le partenaire d’une vie. La Bienveillance s’exprime gratuitement parce qu’elle n’a besoin de rien et ne veut rien. En fait, c’est envers nous qu’elle agit en nous amenant à faire émerger notre part spirituelle que nous connaissons si mal depuis que nous sommes enfermés dans notre corps mondain.

La Bienveillance n’attend pas de retour

Encore un point qui distingue totalement la Bienveillance de l’amour. Elle n’a pas besoin d’un ressenti comparable de la part de l’autre. En effet, comme nous l’avons vu l’absence de critères, la possible absence d’objet précis et le détachement sentimental, font que la Bienveillance n’a pas de retour à attendre de qui ou de quoi que ce soit.
L’absence de retour est la garantie de ne pas être déçu, de ne pas se tromper, de ne pas impliquer la part mondaine dans l’équation et la certitude que rien ne viendra limiter le champ d’expression de la Bienveillance. Voilà bien qui confirme qu’il ne peut s’agir d’amour, mais de quelque chose de plus élevé. L’amour, que l’on en ait conscience ou pas est une sorte de marché comme le montre le système de contrat qui l’accompagne toujours. Certes, le mariage en est l’expression la plus formelle, mais l’appartenance à un groupe familial ou amical est une forme de contrat qui confirme bien que l’on est lié à un ou plusieurs autres. L’expression de la Bienveillance libère l’individu, le place hors du temps et du monde. Il se rend compte qu’il n’est ni au-dessus des autres, ni même de ce monde régit par des contrats, même dans les expressions les plus pures de son existence.

La Bienveillance est un pont entre notre mondanité où elle s’exerce et notre origine divine dont elle tire sa nature et sa substance. Quand nous la pratiquons pleinement elle réalise ponctuellement le mariage mystique entre notre part prisonnière et son pendant resté auprès du principe parfait.

Guilhem de Carcassonne.

Le croyant cathare, ce révolutionnaire !

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Le croyant cathare, ce révolutionnaire !

Le texte qui va suivre risque de provoquer un choc émotionnel et une grave crise de foi. Je vous invite donc à la plus grande prudence avant de poursuivre votre lecture.

Le catharisme est un virus

En effet le catharisme ne vit pas par lui-même — comme les virus —, il infecte un être sain au regard des critères du monde qui l’entoure — comme un virus —, il le conduit à détruire tout ce qui a été sa nature propre jusque là — comme un virus — et il finit par tuer en lui tout qui justifiait sa vie antérieure — comme un virus.

Qui est l’homme confronté au catharisme ?

Lorsque l’on m’a inoculé le virus du catharisme, j’étais comme vous. J’acceptais les principes sociaux issus du judéo-christianisme — surtout les congés de Pâques, l’ascension, Pentecôte, Noël —, j’utilisais sans m’interroger le calendrier grégorien, je croyais que le christianisme se résumait au catholicisme et à ses mouvements dissidents (Orthodoxie, Protestantisme), je pensais ce monde possiblement améliorable et je détestais ces hommes qui faisaient tant d’efforts pour le détruire.

J’étais comme vous, vous dis-je !

La vie de l’homme est de plus en plus facile sur le plan intellectuel de nos jours. Il étudie peu, il se fabrique une novlangue qui limite son expression à 6 000 mots, là où il y a un siècle il savait en utiliser entre 30 000 et 50 000, il dispose de plus en plus de temps pour reposer son cerveau si peu sollicité (on appelle cela les publicités télévisuelles), il se révolte contre les démocraties et conspue les dictatures qu’il provoque quand ses révoltes ont été trop efficaces, il énonce des concepts fondés sur rien, mais forcément indiscutables puisqu’émanant de lui et quand on le lui fait remarquer il s’énerve.

En fait il ressemble comme deux gouttes d’eau à cet homme lambda que nous a si bien décrit George Orwell dans son roman 1984.

Et tout cela pourrait continuer jusqu’à sa mort physique, qui surviendra obligatoirement après sa mort intellectuelle quasiment déjà acquise.

Que provoque le catharisme ?

Quand l’homme de ce monde découvre le catharisme, il passe grossièrement par deux étapes :

  • Il découvre le catharisme dans ses dimensions historiques, sociales, voire philosophiques que lui présentent des personnes qui ne sont pas des cathares.
  • S’il veut aller plus loin, il va découvrir ce que le catharisme est véritablement.

Dans la première étape, l’homme va bien voir que le catharisme est très particulier, qu’il émet des thèses très différentes de celle que notre culture nous fait considérer comme seules valables et qu’il propose des solutions pour le moins radicales. Cela peut provoquer de l’indifférence, du rejet ou de l’intérêt.

Dans le cas où l’homme ressent de l’intérêt, de la sympathie, voire de la compassion pour ces pauvres cathares, il va généralement devenir un érudit du sujet et fera moult[1] conférences, publications d’articles, voire écritures de blogs, livres et thèses sur ce sujet qu’il ne connaît en fait pas du tout.

Jusque là on peut dire qu’il joue avec le virus, mais parvient à lui échapper, comme quand vous sortez en plein blizzard sans écharpe alors que vous n’êtes pas vacciné contre la grippe.

Mais certains inconscients, un peu anarchistes et surtout révolutionnaires, semblent détecter dans le catharisme quelque chose de plus profond et susceptible de servir leur dessein anticonformiste. Et ils tombent dans la seconde catégorie. Je les comprends, cela m’est arrivé.

L’infection virale se déclenche alors.

Le sujet va s’immerger dans les études afin de trier dans tout ce qui lui est proposé, histoire de trouver le fil qui débute la pelote de la religion cathare. Pour ma part j’ai dû faire ce travail pendant très longtemps, car je n’ai trouvé aucun guide pour me prendre par la main.

Il va comprendre à quel point le catharisme rend clair ce qui était obscur, démontre que nous sommes les victimes de supercheries qui remontent parfois bien au-delà du premier siècle, combien le monde d’aujourd’hui continue à les valoriser, y compris de la part de personnes qui se croient athées. En effet, l’inaction favorise la réussite du plus fort, comme lors d’élections, l’abstention ou le vote blanc permettent de réduire le nombre de voix nécessaires pour obtenir la majorité. Il fait beau ensuite critiquer l’élu en lui rappelant qu’il ne représente qu’un quart du corps électoral alors qu’on lui a permis d’atteindre la majorité des suffrages exprimés en votant blanc.

À ce point l’infection menace sa vie. Soit il s’arrête en chemin et deviendra un malade porteur du virus, mais qui n’en mourra pas tout en restant atteint par cette maladie, soit il sombre et fonce tête baissée dans le piège viral.

En effet, s’il continue il va se convaincre que la vérité telle qu’il la conçoit est là et pas ailleurs. Plus il étudiera et plus il sera submergé par les merveilles que lui révéleront ses découvertes. Un peu comme ces hallucinations fiévreuses qui vous font voir des successions d’images stroboscopiques[2]. Et alors il deviendra un croyant !

Le croyant : malade et heureux de l’être

Le croyant est atteint de la maladie cathare qui fait rejeter tout ce que n’importe qui considère comme normal, voire évident :

  • Ce monde est un leurre destiné à nous cacher la prison qui nous retient ;
  • Le Dieu des Écritures est un diable au service d’un principe absolument mauvais ;
  • Pour le vrai et seul Dieu, principe du Bien, n’existent ni le temps ni l’espace ;
  • Nous sommes des parcelles émanant de Lui momentanément détachées en cet enfer ;
  • Christ nous a apporté le message qui permet de s’éveiller à la vérité ;
  • Si nous le comprenons, nous pourrons casser ce cycle infernal ;
  • Vivre pour Dieu, c’est forcément vivre en se détachant du monde ;
  • Ce monde est mauvais et ne peut pas être amélioré ;
  • Les principes du monde sont : pouvoir, égoïsme, survie à tout prix, violence ;

Ces quelques symptômes suffisent à vous faire ressentir la gravité de la maladie. Celui qui en est atteint aspire à tout perdre en ce monde — le fou ! – pour un espoir extrêmement faible de réussir à rejoindre l’empyrée divin dont il ne sait rien — quel malade !

Heureusement il est difficile d’être vraiment malade

En effet, ce monde lutte âprement contre ce virus, comme le vaccin atténue les effets de la maladie virale.

La plupart de ceux qui se pensent croyants ne le sont pas vraiment. Ils sont touchés, ils ne pourront jamais guérir, mais ils n’atteindront pas non plus le niveau infectieux nécessaire à la chute fatale.

Ils vont rester dans un entre-deux où ils reconnaîtront et accepteront certains symptômes tout en rejetant les autres. Ils vont s’enkyster dans une situation qui ne leur permettra pas d’aller plus loin par peur de ne pouvoir atteindre le bout du chemin, par sursaut d’égotisme[3] ou par lassitude.

La maladie impose de telles contraintes vis-à-vis du confort mondain que beaucoup renâclent devant l’obstacle.

Certes on peut rester croyant toute sa vie et réussir son passage, mais c’est très difficile, car il faut accepter de faire le travail sans soutien ou avec si peu. Il est clair que le noviciat et la vie de Bon-Chrétien offre des perspectives plus avenantes.

Pourtant, certains grands malades perdent tout sens de la mesure.

Le malade suicidaire

Franchement, j’ose à peine vous en parler. Heureusement ils sont très peu nombreux.

Imaginez un patient hospitalisé pour des hémorragies, chez qui on découvre une hémophilie[4] grave et qui passe son temps à s’entailler avec le couteau du petit déjeuner. Que peut-on faire pour lui ? Rien en fait, laissez-le tranquille.

Le croyant cathare qui a parfaitement accepté tout ce que le catharisme veut dire en termes de vision de ce monde, d’abandon de toute volonté d’y vivre les yeux fermés et qui attend la mort physique avec impatience tout en s’interdisant de la rechercher est sans espoir. Si en plus il suit un noviciat et reçoit sa Consolation, il devient dangereux.

Quoi de pire me direz-vous qu’un malade conscient et heureux de l’être ? Rien !

Cette volonté de rejeter l’ordre établi et de vouloir saper les fondements d’une société millénaire est clairement révolutionnaire. Or, ce n’est même pas pour la remplacer par autre chose ; non c’est du rejet pur et simple.

Si vous reconnaissez chez vous des symptômes comparables à ceux que j’ai décrit, il est peut-être temps de revenir à de meilleurs sentiments. Rejoignez l’Église catholique, voire devenez moine ou moniale.

Si vous les voyez chez un ami ou un proche, agissez vite sinon vous allez le perdre.

Mais si vous en êtes quasiment au dernier stade de la maladie, je ne vois pour vous qu’une seule solution, même si elle est terrible… Rejoignez-moi !

Guilhem de Carcassonne

Venez en parler sur les forums.


[1] Adverbe faisant partie de ces milliers de mots qui se sont sans doute perdus et qui veut dire beaucoup.

[2] Encore un mot compliqué. Laissez tomber ce n’est pas grave.

[3] Je vous avais prévenus

[4] Celui-là je vous le pardonne, c’est un terme médical désignant un déficit en facteurs de la coagulation, ce qui provoque des hémorragies.

Habillement « cathare »

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Habillement « cathare »

La question du vêtement

« L’habit ne fait pas le moine ». Ce dicton très populaire donne matière à une double interprétation cohérente. Le sens le plus commun est que celui qui s’habille en moine ne l’est pas forcément et que, par extension, il ne faut pas se fier à la première apparence pour évaluer la réalité d’une situation. Mais il est un autre sens moins bien saisi qui est que si l’habit ne fait pas le moine, le moine n’en a pas moins pour autant une habit qui le caractérise. D’une certaine façon ce n’est pas l’habit qui fait le moine mais c’est bien le moine qui se manifeste dans un habit particulier.
Vous vous demandez sans doute pourquoi je peine tant à tarabiscoter ainsi ce dicton ? La raison m’en semble essentielle. En effet, la question du vêtement dans toutes les sociétés est importante, même chez ceux qui ont vocation à se détacher de tout, y compris de l’apparence vestimentaire. Et d’ailleurs, pour marquer son détachement, l’ascète choisit soigneusement l’apparence qu’il se donne. Même Diogène le cynique, quand il sort de son tonneau nu comme un ver pour se masturber en public, n’est pas seulement nu au sens vestimentaire du terme, mais il est nu par rejet du monde et il se masturbe par rejet de toutes les règles y compris les plus essentielles.
L’ascète vêtu d’un pagne — comme Jésus à l’heure dernière me direz-vous — manifeste ainsi son détachement du monde et s’il revêt ce pagne c’est par respect des autres, contrairement à Diogène. Il se retire du monde personnellement mais ne le juge pas et ne le défie pas. Qu’en est-il du religieux ? On le sait, les religieux portent le plus souvent des tenues floues que l’on appelle souvent des robes. Elles ont un double avantage : d’abord d’être faciles et peu onéreuses à fabriquer et ensuite de masquer les contours du corps, provoquant ainsi une sorte d’égalité de façade. En outre, à des époques où dans des pays où la robe est généralement réservée aux femmes, un homme en robe manifeste une identité très spécifique et aisément identifiable. Qu’en est-il des membres de l’Église cathare et de leurs croyants ?

Les tenues des Cathares au Moyen Âge

Les Bons-Chrétiens

Il faut distinguer deux périodes, celle d’avant la répression et celle d’après. Ce que l’on retrouve pour les Cathares de la période de paix — avant 1209 donc —, en terme de vêtement, c’est le port d’un vêtement monastique, la robe de bure et la couleur noire.
Il semble cohérent que les Cathares consolés manifestent leur appartenance à un ordre religieux chrétien en utilisant les deux façons ordinaires de faire : l’adoption d’une Règle de vie — d’où le nom de réguliers qui leur est appliqué —, et le port de la tenue moniale traditionnelle.

Le noir, toute une histoire !

On observe des variations de couleur dans les tenues moniales. Les ordres catholiques les plus anciens portaient de la toile naturelle non traitée donc plutôt brune et, petit à petit, la couleur blanche s’est imposée. Pourtant, les Cathares eux teignaient leur robe en noir. Pourquoi ?
Avant de proposer ma réponse je voudrais revenir sur l’histoire de cette couleur en m’appuyant sur les compétences d’un historien des couleurs qui a consacré un ouvrage à cette couleur[1]. Jusqu’à la moitié du 14e siècle, teindre un tissu en noir posait de multiples problèmes. D’abord, le noir avait mauvaise réputation et était associé au diable. Ensuite, les procédés pour l’obtenir étaient peu efficaces et nécessitaient le plus souvent une juxtaposition de couleurs (noir sur bleu, noir sur brun). Sinon, il fallait recourir à une couleur oxydée à partir de métaux (interdite par la charte des teinturiers) qui abimait les tissus, ou une couleur accentuée par l’usage de cendres qui ne tenait pas au lavage. Enfin, le procédé le plus efficace, d’un prix de revient très élevé, utilisait des noix de galle. Une autre méthode assez efficace qui donnait un noir durable et profond était l’usage de racines de noyer. Mais cet arbre avait très mauvaise réputation et son usage en était donc rendu difficile.
On comprend que les moines des ordres catholiques préféraient laisser leurs vêtements écrus (donc plutôt brun clair) ou les faisant sécher au soleil, à plat dans un champ, les laissaient virer au blanc.

Le choix de l’humilité

Donc, pourquoi les Cathares, pauvres et peu enclins à des pratiques de teintures compliquées, faisaient-ils le choix du noir. La meilleure réponse que j’ai trouvée est que le noir, avant le 14e siècle qui en fera la couleur préférée des princes, était une couleur considérée comme modeste. Bien entendu cette appréciation ne reposait sur aucun principe scientifique. Mais aujourd’hui nous pouvons louer ce choix car effectivement l’analyse du spectre lumineux permet de confirmer ce choix. En effet, la couleur que nous voyons correspond aux longueurs d’onde lumineuse que le matériau réfléchit lorsqu’il est touché par la lumière. Faisant barrage à la lumière, il laisse passer certaines longueurs d’onde et s’oppose aux autres. Le blanc correspond à la réflexion de toutes les longueurs d’onde, le rouge à celle correspondant au rouge, etc. Et le noir ? Et bien le noir est visible quand le matériau ne s’est opposé à aucune longueur d’onde et les a toutes laissées passer. C’est en quelque sorte une « néant » de lumière. Ainsi, la lumière étant généralement considérée comme une expression divine, le noir ne lui cause aucun tort et la laisse totalement passer. C’est donc aujourd’hui aussi assimilable à une forme d’humilité.

Le trousseau du moine

Quels vêtements portaient les Cathares médiévaux ? Hormis la robe de bure, ils portaient une ceinture avec une sacoche contenant le Nouveau testament. Ils étaient chaussés de sandales en été et de chaussures fermées en hiver. Enfin, ils portaient un chapeau plat circulaire. C’est tout ce que nous savons d’eux.
Pourtant nous savons que les moines catholiques avaient d’autres vêtements. Notamment la coule, espèce de chemise longue à manches longues comportant peu de coutures qui servaient pour participer aux offices. C’était le vêtement adapté aux activités liturgiques quand le moine n’était pas en robe de bure. En effet, il est nécessaire d’avoir une tenue identique à celle des autres frères dans cette pratique et que cette tenue soit, en quelque sorte, réservée à cet usage si important dans la vie régulière.
Pour les travaux, cette robe de bure était protégée par un scapulaire, pièce de tissu rectangulaire disposant en son centre d’un trou pour la tête. Elle couvrait le devant et l’arrière de la robe de bure pour éviter de la tâcher. À une époque où la distinction entre vie intime et vie sociale n’existait pas, les religieux portaient leurs vêtements en tous lieux. Donc, en extérieur, les moines portaient une cape destinée à les protéger des intempéries. Cette cape disposait d’une capuche, comme il y en avait une aussi, soit intégrée à la robe de bure, soit au scapulaire.
En fait, rien ne permet de dire que les Bons-Chrétiens étaient habillés très différemment des autres moines, au contraire. Nous les différencions beaucoup plus qu’ils ne devaient le faire eux-mêmes. À l’exception de la couleur, les tenues devaient se ressembler beaucoup.

La persécution

Pendant la croisade et surtout l’Inquisition, la survie de l’Église demandait un aménagement destiné à rendre plus discret les Bons-Chrétiens menacés en tous lieux. Ils adoptèrent alors un habillement passe-partout ressemblant à une tenue civile dont la couleur était, d’après les témoignages, soit vert foncé, soit bleu foncé, qui étaient effectivement des couleurs communes à l’époque.
Il est rapporté l’usage d’une cordelette nouée autour de la taille pour rappeler l’état religieux du Bon-Chrétien. J’avoue en douter car, d’une part, rien ne devait trahir cet état devant des personnes susceptibles de dénoncer les Bons-Chrétiens à l’Inquisition et, d’autre part, les communautés croyantes n’avaient nul besoin d’un tel signe de reconnaissance pour identifier leur clergé.
Bien entendu, et en accord avec les évangiles, le trousseau était réduit au strict nécessaire.

Les croyants

Je fais un rapide point sur ce sujet afin de rappeler que les croyants, n’étant par définition pas Consolés, n’avaient strictement aucune obligation d’aucune sorte et vivaient donc, y compris dans le domaine de l’habillement comme n’importe quelle autre personne de leur entourage social.

L’habillement des Cathares d’aujourd’hui

Ce sujet relève un peu de la fiction puisque nous ne pouvons prétendre qu’il y ait, à ce jour, qui que ce soit qui puisse être identifié comme un Bon-Chrétien. Néanmoins, rien n’interdit de réfléchir à ce sujet.

La tenue des novices et des Consolés

Dans le cadre d’un noviciat, rien ne permet de dire qu’il serait justifié que le croyant en cours de formation adopte une tenue particulière. Du moins, tant qu’il n’a pas atteint le stade de la pratique de l’Oraison dominicale. À compter du moment où il serait amené à pratiquer le Pater, il semble logique de considérer qu’il devrait le faire avec les mêmes marques de respect et d’humilité que cela se voit dans les monastères catholiques, c’est-à-dire en portant une coule sur sa tenue classique.
Maintenant, quand nous aurons un Consolé, il me semble évident qu’il devra recourir à la tenue ecclésiastique comportant une robe noire.
Par contre, compte tenu des spécificités de notre société moderne, je pense que les sorties de la maison cathare doivent se faire en tenue civile. Comme on l’observe aujourd’hui chez les croyants qui se sentent particulièrement engagés dans leur cheminement cathare, cette tenue est noire, autant que faire se peut, mais demeure comparable à celle des autres personnes de l’environnement social. Faute de savoir exactement à quoi ressemblait le chapeau des Cathares médiévaux, il ne me semble pas important de décider quoi que ce soit à ce sujet. Le port d’une casquette, d’un bonnet ou d’un chapeau doit rester du libre choix de chacun pour autant que ces couvre-chefs restent discrets et modestes.

La tenue des croyants

Comme au Moyen Âge, rien ne s’impose à eux. Néanmoins, et nous l’observons déjà, le recours au noir semble être une façon de marquer son engagement dans la foi. Cela doit néanmoins demeurer du domaine du libre choix individuel.

Principes liés aux choix de vêtements

Habillement non violent

L’habillement non violent vise tout simplement à rechercher des alternatives qui permettent de proposer des vêtements à des prix raisonnables sans pour autant recourir à des matières issues de la souffrance ou de la mort animale. Le monde végan (végétaliens) permet de faire avancer ce domaine même s’il est permis de se demander s’il est nécessaire de chercher des alternatives à tous les produits ou s’il ne serait pas plus simple d’adapter nos besoins à notre philosophie. En clair plutôt que de chercher à imiter le cuir, pour ne pas produire des vêtements qui ne cherchent pas à paraître ce qu’ils ne sont pas, il serait plus simple d’utiliser d’autres matières.
Le commerce traditionnel propose des solutions pour un habillement simple : vêtements en fibres végétales ou synthétiques, chaussures en tissu, ceintures et accessoires sans matière animale. Il n’y a donc pas de problème concernant les sous-vêtements et les vêtements en général. Il faut faire attention aux éléments accessoires (boutons, cordons, etc.) et à certains produits comme la soie qui peuvent surprendre notre vigilance. Concernant les manteaux, blousons, anoraks, etc. le problème semble également facile à contourner. Par contre il est difficile de trouver des chaussures « habillées » sans cuir. Nos amis britanniques semblent avoir un peu d’avance sur nous et le mouvement végétalien (végan) pousse à la recherche en ce domaine. Donc si vous cherchez des chaussures, de ceintures et des sacs à l’aspect cuir mais qui n’en contient pas, voyez sur les sites végans ou sur les sites anglophones végétariens.
C’est plus compliqué dans des domaines plus spécifiques. Actuellement s’il existe des équipements de sécurité pour motard en tissus (blousons et pantalons), je n’en connais pas qui n’utilisent pas le cuir concernant les bottes, les gants et les casques. Les fibres synthétiques permettent aussi de remplacer le cuir dans le domaine de la sécurité grâce à des fibres comme le kevlar® (résistance aux déchirures et perforations) et le nomex® (résistance au feu).
Il est possible d’éviter de recourir aux produits animaux en imaginant des alternatives innovantes. Produire des sangles en fibres tressées, comme c’était le cas au Moyen Âge, permet de fabriquer des ceintures, des lanières pour des sacs, etc. Peut-être une ouverture pour des bons croyants désireux de trouver une activité professionnelle cohérente.

De possibles dérogations

Il ne faut pas se leurrer, que nous recourrions ou non à des matières animales, ces dernières demeureront disponibles pendant longtemps en raison de l’exploitation animale aux fins alimentaires. S’il ne faut pas hésiter à s’en passer quand c’est possible et abordable, je crois qu’il ne faut pas virer à l’intégrisme en ce domaine, comme cela se voit chez certains partisans du Véganisme.
Si l’on n’exploitait plus les ovins et les caprins, il n’en demeurerait pas moins que ceux vivant alentours continueraient à perdre leur laine en été. Le simple ramassage et traitement de cette dernière permettrait une utilisation vestimentaire non violente.
Comme je le disait, du fait de l’abondance de matière animale produite par l’utilisation animale à des fins alimentaire rend peu développée la production de matières alternatives, notamment dans le domaine des chaussures. Donc, en attendant une évolution souhaitable, il ne me semble pas insupportable d’utiliser ce qui existe quand d’autres options sont difficiles ou trop onéreuses à mettre en œuvre. En outre, l’utilisation de matières animales peut trouver une justification dans un cadre de recyclage afin de ne pas participer à une augmentation de la production de ces matières et de ne pas gâcher des produits qui ont déjà un passif important.

La non permanence

Choisir des fibres à faible durée de vie permet aussi de s’inscrire dans une volonté de laisser le monde intact de notre passage. Mais il faut envisager d’aller plus loin en privilégiant des méthodes de production, de distribution et de recyclage qui s’inscrivent aussi dans cette démarche. Les Bons-Chrétiens cathares choisissaient souvent des professions intermédiaires qui gravitaient autour de la production textile. Certes, il est vraisemblable que le choix initial tenait à la liberté de mouvement que permettait cette activité. Un autre critère était d’éviter, autant que faire se peut, de se trouver en situation de réaliser des bénéfices vis-à-vis de la clientèle. C’est pour cela que l’on trouve souvent les chrétiens cathares en position artisanale au profit d’un grossiste plutôt qu’en relation directe avec la clientèle, même si des contre-exemples existent (camelots, éleveurs, etc.). Cette position permettait aussi d’éviter des postes de pouvoir (contremaître, chef d’entreprise, etc.), même si l’on connaît des bons chrétiens médecins.
Si les motivations de Gandhi étaient différentes, l’idée d’être le producteur des produits manufacturés que l’on utilise peut sembler cohérente car elle permet de choisir les matières et les processus de fabrication adaptés. Pour autant, il faut bien accepter que l’on ne peut produire tout ce que l’on utilise, car le volume produit peut engendrer des « coûts », écologiques notamment, contraire à l’idée de non permanence.
Un autre moyen d’éviter de laisser persister des vêtements de façon excessive tient à une variété modeste et un volume adapté aux exigences sanitaires de la vie moderne. En ce domaine, l’évolution de la société et des conditions d’hygiène fait qu’il n’est plus envisageable de se contenter d’un seul vêtement comme cela apparaît dans les textes anciens. Il faut comprendre cette prescription dans sa dimension allégorique, c’est-à-dire n’avoir qu’un seul type de vêtement par usage et en quantité adaptée aux nécessités techniques et sanitaires.

La modestie

Comme la non permanence, avec laquelle elle partage bien des analyses et des solutions, la modestie vise à la juste suffisance en réduisant les quantités et la variété au strict nécessaire. Elle vise également à choisir les matériaux en fonction de leur efficience et non pour satisfaire un goût du luxe ou de l’ostentation. Je vois plusieurs approches de la modestie dans le domaine de l’habillement. Mais le point commun est bien de ne pas flatter l’ego et de limiter la prégnance mondaine, notamment via ses armes sensuelles.
Le premier point est donc de privilégier l’économie et le caractère strictement pratique. Nous avons tous des armoires qui regorgent de vêtements inutiles car, soit en surnombre, soit choisis pour des raisons non rationnelles. Certes, notre vie de croyant nous impose une certaine participation au monde et il ne faut pas s’en désespérer. Mais si l’on souhaite poursuivre son cheminement chrétien, la question de l’habillement modeste ne peut être éludée. Pour autant il serait ridicule et contre productif de jeter à la poubelle tel type de vêtement et d’aller en acheter d’autres. Le renouvellement de la garde-robe se faisant sur des périodes variant de un à cinq ans environ — surtout si l’on considère la qualité des vêtements d’aujourd’hui — il suffit de remplacer progressivement ce qui devient inutilisable par des produits plus adaptés. Si l’on conserve une activité professionnelle qui oblige à sortir dans le monde — pour ceux qui vivraient en communauté dans une optique d’approfondissement de la vie de croyant — ou si l’activité impose des vêtements adaptés en termes pratiques et de sécurité, il faut accepter de diversifier sa garde-robe en ce sens. Par contre, on peut envisager de conserver des vêtements utilisés avant ce changement de vie pour cet usage. De même, tout le temps passé à approfondir sa foi chrétienne cathare, peut être l’occasion de finir d’user des vêtements de la période strictement mondaine antérieure. On le voit, il n’y a pas de règle et il ne peut pas y en avoir dans le contexte actuel.
Le second point est liée au respect de critères liés à notre incarnation mondaine. La non violence impose de ne pas se nuire à soi-même par des actions délétères volontaires du moment où nous les connaissons comme telles. Contrairement aux premiers siècles de notre ère et encore même au Moyen Âge, nous savons que l’hygiène cutanée et un certain niveau d’asepsie sont nécessaire à la prévention de maladies potentiellement mortelles. Cela impose de ne pas conserver des vêtements salis par une journée d’usage après s’être lavé. Or, il faut se laver quotidiennement. Il convient donc de changer de vêtement tous les jours, particulièrement pour ceux qui sont en contact avec les zones intimes et ceux qui touchent ou sont proches des zones les plus soumises à la transpiration et à la perspiration. Les sous-vêtements et les vêtement du torse et des pieds doivent donc être changés quotidiennement ce qui oblige à disposer d’un stock permettant de s’organiser avec des lessives raisonnablement espacées. En outre, si l’on travaille, les vêtements peuvent se salir davantage, même pour ceux initialement portés plusieurs jours durant. Une garde-robe raisonnable doit donc permettre de s’habiller une semaine durant et de faire une lessive hebdomadaire en prévoyant le délai de séchage. Cela revient à prévoir un habillement cohérent pour une dizaine de jours.

Voilà ce qui me semblait intéressant d’évoquer concernant la tenue vestimentaire qui, comme vous le voyez, n’est pas forcément strictement accessoire.

Éric Delmas, 6 mars 2017.


[1] Michel Pastoureau « Noir. Histoire d’une couleur »

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