Du croyant au novice

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Du croyant au novice

Une fois que l’on se rend compte que l’on est devenu un croyant cathare, commence un temps particulier dans la vie quotidienne.D’abord parce que l’état de croyant est habituellement une longue période pour une personne engagée dans la vie chrétienne cathare. En effet, pour tout un tas de raisons, l’état de croyant peut durer longtemps, et parfois même toute la vie. Les obligations mondaines que l’on a contractées envers d’autres personnes sont de loin les plus prégnantes car nous ne pouvons pas nous en affranchir sans, soit les avoir remplies, soit avoir obtenu l’accord des personnes concernées. Ensuite, parce que c’est le croyant que nous sommes qui définira, in fine, s’il peut demander à devenir novice. Le croyant me semble être celui qui va le plus évoluer, car il part de loin et se fixe un objectif difficile à atteindre. Sa prégnance mondaine est presque intégrale au début de son cheminement, et il ne peut envisager de devenir un novice avant de l’avoir largement affaiblie. Le croyant est aussi celui qui doit faire le plus preuve de patience. Le fait de s’engager réellement en vie chrétienne, alors que l’on est encore très débutant dans cet état, favorise l’impatience car nous savons où nous voulons arriver, mais il faut réfréner cette impatience qui joue contre notre cheminement et nous pousse à commettre des erreurs qui nous feront régresser.

Mon cheminement de croyant

Comme je l’ai dit, je n’ai pas vraiment vu le moment du passage entre ma situation de sympathisant et celle où je suis devenu croyant. Il m’a fallu me retourner sur mon cheminement pour comprendre que j’avais passé ce cap. Je pense que cela est dû au fait que le sympathisant est sensible à une sorte d’euphorie, qui lui masque le fait qu’il n’est pas disposé à tout mettre en œuvre pour s’engager en vie cathare, et ce quel que soit le moment où il franchira cette étape. Le croyant, lui, comprend que cet objectif est devenu le plus important de toute sa vie. Cela pose le problème des autres engagements qu’il avait contracté auparavant.

Personnellement, j’avais tout un tas de problèmes à résoudre concernant mon état antérieur à la découverte du catharisme. Certains étaient déjà en cours de résolution, comme l’alimentation, puisque j’avais déjà fortement réduit ma consommation carnée avant d’arriver dans la région où j’ai découvert le catharisme, ce qui fait que le passage au végétarisme, puis au végétalisme n’a posé aucun problème. Par contre, j’étais venu ici dans le souci d’acquérir un bien immobilier, et j’ai mené cette démarche à son terme en acquérant un logement. Je l’ai choisi largement surdimensionné car je disposait d’un grand nombre d’objets divers acquis dans le cadre d’une collectionnité aiguë. La réduction de ma bibliothèque fut ma première démarche avant de déménager et ma collection de timbres-postes a suivi de peu. Ensuite je me suis débarrassé des bibelots accumulés au fil des années. Aujourd’hui, je veille à ne conserver que des objets strictement fonctionnels ou en rapport avec mes objectifs. Quant au logement, sa vente prochaine constituera un fond d’investissement en cas de mise en place d’une communauté de vie cathare, tout comme l’est le véhicule que j’ai acheté récemment et que j’ai choisi dans le but d’être utile à cette communauté.

Mais la résolution des problèmes liés au passé n’est pas la seule étape à franchir.

Appliquer au quotidien et de façon aussi complète que possible la règle de justice et de vérité nécessite de la faire sienne au point que sa mise en œuvre ne nécessite aucune contrainte. S’il demeure des points qui semblent nécessiter une certaine forme de violence envers soi, il faut s’abstenir et continuer son cheminement. Viendra un moment où cela sera surmonté. Dans cet esprit, j’applique les éléments de la règle que je peux mettre en œuvre sans me faire violence. Sur le plan de mon état d’être je ne suis pas encore dans la totale Bienveillance, mais plutôt que de m’en plaindre sans rien faire, j’essaie de limiter mes préventions en attendant de pouvoir faire mieux. Je veille à aborder les personnes qui entrent en contact avec toute ma Bienveillance et c’est leur attitude qui m’amènera à maintenir ou à rompre la relation plutôt qu’à laisser un éventuel conflit se développer. Dans ma vie matérielle, les choses sont souvent plus simple à régler. Les envies et les désirs s’atténuent de plus en plus et je limite mes acquisitions à ce qui pourrait servir plus tard à la communauté. Dans le domaine alimentaire je peux cesser tous les apports excessifs du jour au lendemain mais je m’abstiens de jeûner car, l’âge aidant je pense, cela provoque des baisses d’énergie qui ne sont pas compatibles avec mon travail. J’attends donc d’être en position de le faire sans risque.

Comme je l’ai déjà expliqué, ce qui importe aussi c’est de disposer de la connaissance nécessaire pour appréhender la réalité des choses sans être soumis à des a priori et à une culture judéo-chrétienne qui est notre fond depuis notre naissance.

Plutôt que de lire et d’étudier tous azimuts, je suis en train d’organiser mon travail dans ce domaine pour éviter de me disperser. Parallèlement à ma relecture de l’Ancien Testament, je suis en train d’étudier la forme la plus mystique du Judaïsme, la Cabbale. Le fait que l’on trouve dans tous les grands courants religieux des groupes qui ont essayé de dépasser les limites souvent contraignantes de leur foi pour atteindre une connaissance plus profonde est forcément intéressant. Je verrai ce que cela donne.

Préparer l’avenir

Il me semble que j’ai suffisamment avancé dans mon cheminement pour envisager, à moyen terme, d’entamer un noviciat. Bien entendu, je dois reconnaître qu’un premier écueil se présente à moi en l’absence de Bons Chrétiens. Qui va me dire que je suis apte à entamer mon noviciat ? En fait, personne, puisque mes amis ne sont pas plus apte que moi à le décider. Ce sera donc une fois mis en route que je pourrai voir si ma décision fut la bonne.

Ce noviciat sera pour moi un moyen d’organiser ma vie autour de ma spiritualité et non pas de tenter d’intégrer ma spiritualité dans une vie mondaine déjà bien encombrée.

J’espère donc que cette façon de faire va me permettre d’améliorer mon cheminement en me permettant d’appréhender de façon plus efficace les points à mettre en avant et les pratiques à mettre en œuvre.

Un autre point important est de favoriser le développement d’un terreau propice à l’émergence d’une communauté de croyants et de sympathisants qui pourront soutenir une future communauté de Bons-Chrétiens. C’est pourquoi ce noviciat ne doit pas être un repli mais au contraire un moyen de faire connaître le christianisme cathare pour que les personnes en qui raisonnera cette spiritualité puissent rejoindre la communauté croyante et établir ce réseau de soutien. Dans un premier temps, la diffusion du livre et l’espace internet seront des vecteurs d’information importants. Ensuite, selon les besoins, des déplacements permettront d’organiser des rencontres et des discussions au plus près des personnes intéressées. Enfin, j’espère être en mesure d’accueillir des personnes désireuses d’effectuer des retraites spirituelles. Bien entendu, il me faudra concilier cela avec les impératifs de mon noviciat.

Ce travail s’effectuera en synergie avec les autres membres de la communauté de vie évangélique, qu’ils aient franchi ce cap avec moi ou qu’ils me rejoignent plus tard.

Voila tracé une sorte de feuille de route que je peux commencer à mettre en œuvre dès maintenant. En la publiant je vous donne la capacité de la connaître pour, plus tard, être en mesure de me guider dans mes démarches afin de me faire bénéficier des avantages de l’altérité.

Éric Delmas – 28/11/2014

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