La cosmologie à l’aune de la science

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La cosmologie à l’aune de la science

La cosmologie ou cosmogonie, qui est l’étude de la formation de l’univers, intéresse autant les scientifiques rationalistes que les théologiens.

Si depuis longtemps et encore le plus souvent aujourd’hui elle fut l’occasion d’oppositions radicales entre ces deux catégories de chercheurs, souvent au détriments des seconds d’ailleurs, on peut observer aujourd’hui que des points de rapprochement existent et que les scientifiques ne sont pas forcément plus à l’aise que les théologiens face à leurs interrogations.

Du Big Bang au multivers

Initialement raillée par un terme qui se voulait méprisant, la théorie du Big Bang est devenue tellement majoritaire que ceux qui ne s’en satisfaisaient pas se gardaient bien d’exprimer leur point de vue ouvertement. Et pourtant. Cette théorie posait presque plus de questions qu’elle n’en résolvait. Rappelons quelques éléments de cette théorie. L’univers que nous connaissons ainsi que les dimensions qui le définissent, y compris le temps, sont apparus à l’occasion de l’explosion extraordinaire d’un état de condensation extrême de la matière. Il s’est développé de façon exponentielle et régulière, ce qui en fait une expansion particulière, et continue encore aujourd’hui ce qui explique l’éloignement de plus en plus rapide des éléments qui le composent. Pourtant cette théorie, qui techniquement ne permet pas de penser à un avant Big Bang, puisque le temps commence avec lui, pose des questions insolubles quant à son déclenchement, à son environnement et à son avenir. Pour résoudre ces problèmes, les scientifiques ont commencé à imaginer d’autres théories dont certaines parlent d’un système redondant créant des univers successifs qui deviennent les Big Bang des univers qui les suivent ou des systèmes multi-dimensionnels qui, à la façon d’un fromage suisse célèbre, comporteraient en leur sein de nombreux univers indépendants les uns des autres.

Pour autant, à ce jour, aucun de ces systèmes cosmogoniques n’offre de réponse globale satisfaisante car il reste des réponses à trouver. D’abord, y a-t-il eu un premier élément et, si oui, qu’est-ce qui a présidé à son apparition ? Ensuite, comment prouver scientifiquement n’importe laquelle de ces théories que rien ne permet de mesurer ou d’observer ? Enfin, ce système en expansion est-il contenu dans quelque chose et si oui, ce quelque chose, dans quoi est-il contenu lui-même, etc. ?

Dieu offre-t-il un élément de réponse ?

Le problème des scientifiques est que leur raison d’être est d’offrir des explications crédibles et vérifiables à tout ce qu’ils observent. Les théologiens sont avantagés de ce point de vue car leur choix d’accepter une part qui dépasse nos capacités et qui n’appartient qu’à Dieu et à sa dimension spirituelle, les met en position confortable quand les questions deviennent très pointues. Et là où les scientifiques critiquent la naïveté des théologiens et le caractère fantaisiste de leurs théories, ces derniers peuvent désormais rire des scientifiques et de leurs théories qui leur posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

En effet, quel que soit le système scientifique actuellement proposé que l’on souhaite retenir, l’introduction de Dieu permet de résoudre les deux principaux problèmes : celui de l’antériorité et celui du contenant. En fait c’est Dieu qui lance les opérations dans un espace qu’il définit et qui laisse la place à une certaine inflation. Pourtant, dans l’hypothèse d’un univers créé par Dieu, se pose la question de la qualité de l’œuvre, donc de celle du créateur. C’est ce point que les cathares, en dignes successeurs des Cérinthe, Satornil, Marcion et d’autres, avaient mis en avant pour émettre l’hypothèse que la création du monde ne pouvait être l’œuvre de Dieu mais celle du démiurge au service du Mal.

Maintenant si l’hypothèse d’un créateur d’apparence divine résout des problèmes, elle le fait d’une façon qui ne peut satisfaire un scientifique. Et pourtant, peut-être sommes-nous face à une bataille d’égos. Les uns voulant découvrir les secrets les plus extraordinaires pour montrer notre supériorité, voire notre unicité dans l’univers. Les autres voulant, par le truchement de Dieu, s’arroger la prépondérance de la pensée humaine ici-bas. Si je m’intéresse à cela c’est davantage à titre récréatif que pour des raisons essentielles. Je trouve sain que l’homme cherche à comprendre ses origines, car la connaissance permet de construire un socle sur lequel il est possible de construire une pensée saine. Pour autant s’en tenir au socle ne permet pas de construire la maison qui va nous abriter. C’est pourquoi j’imagine un système fusionné dans lequel l’approche théologique constituerait le contenant et le l’approche scientifique serait elle le contenu. Car quelle que soit la prochaine théorie démontrée par l’observation ou l’expérimentation : univers, multi-vers, branes inter-dimensionnelles, etc., il demeurera toujours des points de frictions qui laisseront des vides dans l’explication fournie. Ces vides ne seront jamais tout à fait comblés par des théories scientifiques qui ne pourront au mieux que les réduire un peu ou en créer d’autres, alors que l’approche théologique, même basée sur des éléments forcément faux puisque de nature humaine, propose un concept global satisfaisant. Cet élément est que nous sommes issu d’un système éternel, ce qui est inacceptable dans une théorie purement scientifique, et que nous sommes issus d’une dimension spirituelle totalement étrangère à toute approche physique.

Réconcilions la science et Dieu

Les scientifiques vont donc pouvoir continuer à étudier et réfléchir notre univers et les théologiens doivent se concentrer sur l’individu. Quel besoin de créer une compétition aussi stupide qu’infondée entre deux domaines qui n’étudient pas les mêmes phénomènes et qui n’ont pas les mêmes objectifs mais qui sont en fait complémentaires.

La science peut nous aider à faire le tri entre ce que nous pensons relever de notre spiritualité et la théologie est là pour donner un cadre acceptable à notre cheminement spirituel. Cette complémentarité peut nous aider dans notre recherche alors que leur mise en compétition ne peut que nous faire régresser.

Merci aux scientifiques de leurs efforts pour nous aider à comprendre ce monde que nous croyons fruit de Dieu ou du démiurge selon notre foi et merci à ceux qui nous guident dans notre cheminement spirituel quand ils tiennent compte des apports de la science pour nous aider à appréhender ce qui la dépasse.

Éric Delmas – 03/09/2015

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